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Vu de la place Victor-Hugo - Page 683

  • L'apprentissage de l'anglais, un recul de la francophonie?

    L’apprentissage de l’anglais, une atteinte à la francophonie ?

    C’est bien connu et on ne reviendra pas là-dessus, ce serait enfoncer une porte ouverte : les Français se prennent pour la huitième merveille du monde. Leur langue leur semble être celle que parlaient Adam et Eve au paradis ! Et l’on se souvient des récriminations justifiées des touristes à Paris, ces dernières années, butant sur des interlocuteurs qui ne comprenaient pas un traître mot d’anglais. Heureusement, les choses se sont améliorées ; même les policiers, notamment les plus jeunes, comprennent un peu l’anglais, jamais l’allemand, mais nos voisins d’outre-Rhin sont largement bilingues…

    La langue anglaise ! Voilà le prétendu corpus delicti. Or, il faut apprendre l’anglais sans que cela ne fâche contre le français. Voyez ici même à Genève, tout le monde parle français mais tout le monde parle aussi l’anglais et parfois même l’allemand comme à Berne et à Zurich… Mais en France, il y a un certain nombre de gens qui développent un point de vue antinomique : chaque progrès de l’anglais serait, selon eux, une défaite pour le français et un recul de la francophonie.

    Il faut se rendre à l’évidence : l’anglais s’est acquis des positions presque inexpugnables. Il faut regagner des parts de pays et de locuteurs sans dénigrer la langue de Milton. Cela ne sert à rien.

    En revanche, ce qu’ l’on pourrait faire, sans contrarier personne : c’est enseigner le français, soigner l’écriture des journaux, corriger les journalistes, couronner les bons écrivains. Ne jamais confondre le succès avec le talent.

    J’ai remarque que les Africains parlent le plus souvent un français plus correcte que les Français de France. Même à Kigali, j’ai un jour suivi une interview sur France 24 où un jeune manager exposait dans un français châtié les objectifs de son usine. En Normandie, les paysans locaux ne parlent pas aussi bien…

    On observe aussi un phénomène que j’ai relevé même sur les télévisions satellitaires arabes : l’introduction de néologismes en langue arabe, à partir de l’anglais, comme : salle de presse, droits de l’homme, chute du régime, etc…

    Ce qui montre que toutes les langues sont sœurs. En France, contrairement à l’Allemagne et à la Suisse ou aux USA, on ne lit guère la Bible. Revoyez les passages du livre de la Genèse où Adam nomme les choses ; relisez l’épisode mythique de la tour de Babel et de la confusion des langues, présentée comme une véritable plaie de l’humanité…

     Et comme le disait un poète ancien : toutes les langues sont étrangères, la traduction n’étant qu’ un processus de naturalisation en direction de l’humain.

  • Couples présidentiels: d'une époque à l'autre…

    Couples présidentiels : d’une époque à l’autre…

    Cette idée de comparer les différents couples présidentiels depuis le général de Gaulle jusqu’à François Hollande ne vient pas directement de moi, mais j’avoue qu’elle m’a séduit. J’ai donc décidé de la développer ici même dans notre Tribune de Genève, ce soir.

    On peut même avancer que dis qui tu épouses je te dirai qui tu es… Mais les choses ont tellement changé qu’aujourd’hui il n’est guère question d’épouser. Vivre ensemble irait mieux. Autres temps, autres mœurs..

    Tante Yvonne, Madame Yvonne de Gaulle, se faisait appeler ainsi tant elle était la belle-mère et la tante idéale. Femme sage et très catholique, elle ira même finir ses jours chez les religieuses, dévouée à son époux et à ses enfants, le contre amiral de Gaulle en a témoigné, elle ne vivait que son mari lequel ne vivait que pour la France. Voici une femme de président qui s’est intégralement sacrifiée pour les autres et pour son mari ;: qui oserait aujourd’hui, ne serait ce que formuler une telle demande ? Non seulement, il n’obtiendrait rien, mais en outre on se gausserait de lui et la femme en question, pour peu qu’elle en décide demandera le divorce alors que son président de mari vient tout juste d’être élu…

    Arès de Gaulle , il y eut Georges et Claude Pompidou, et là, les choses commencèrent de changer. Madame Pompidou sur laquelle les rumeurs les plus malveillantes ont cour alors qu’elle était parfaitement honorable, avait déjà plus de visibilité que tante Yvonne. Ses toilettes étaient plus dans le vent, elle adorait se promener dans les musées, intervenait discrètement auprès de son é poux en faveur de certains artistes et montrait qu’elle existait. Georges Pompidou comme Charles de Gaulle menait des vies conjugales plutôt calmes et raisonnables.

    Les choses vont quelque peu changer avec Valéry Giscard d’Estaing, élu très jeune à la présidence de la république dans un pays où il fallait avoir blanchi sous le harnais pour accéder à la magistrature suprême. Anémone Giscard d’Estaing était très effacé auprès de son mari lequel passe pour avoir eu quelques passions pour des jeunes femmes de passage. Voyages en Afrique, parties de chasse, sorties nocturnes discrètes de l’Elysée, bref, un vie parfois agitée sur le plan matrimonial. Mais du côté de ‘l’épouse, RAS, rien à signaler.

    Un vent absolument nouveau va souffler avec l’arrivée de François Mitterrand à l’Elysée. Marié et père de deux fils, Mitterrand ne cachait nullement ses aventures extra conjugales et tout le monde connaît l’existence de Mazarine et de sa mère. Il n’est pas question de porter ici le moindre jugement mais il faut bien reconnaître que l’ancien président avait tout fait pour dissimuler sa double vie comme un secret d’Etat. Je me souviens qu’un soir il y avait un dîner à l’ambassade de France à Dakar avec Monsieur Leeuwen ; j’étais assis entre son épouse Catherine Clément et un sénégalais en boubou lequel trouva le moyen de me dire de sa voix tonitruante : votre président, il est bigame… Passons ! De mauvais esprits prêtent à l’épouse de François Mitterrand une vie assez libre.

    Avec Jacques Chirac, les choses avancent sur un chemin bien français. Bernadette Chirac est certes bien élevée, sait se tenir, est née dans une certaine aristocratie, mais n’est pas vraiment cette bombe sexuelle que Chirac finira par trouver chez une ardente journaliste qu’il aurait, dit-on, même envisagé d’épouser avant de se raviser et de rester auprès de son épouse légitime laquelle reconnaît dans ses mémoires que son mari avait un solide appétit, et pas uniquement de bons plats.. En revanche, l’éducation reçue par Madame Chirac dans son milieu le la prédisposait pas à avoir une vie parallèle. Dans ce sens on la rapprocherait plutôt de Yvonne de Gaulle…

    Nicolas Sarkozy est probablement celui qui connut les pires difficultés avec son épouse. Divorcé une première d’une femme corse, il s’éprit de Cécilia qui était alors mariée à Jacques Martin. Les deux, Nicolas et Cécilia, finirent par se marier et eurent ensemble un fils, Louis. Je les avais vus avec ma fille Laura et sa mère lorsque nous passions nos vacances d’été à La Baule à l’Ermitage… La suite, vous la connaissez : le nouveau président, à peine élu, affronte une épreuve inhuamine : son épouse part avec un autre homme en Jordanie… M. Sarkozy se sépare de Cécilia et épouse une chanteuse-mannequin, de nationalité italienne, de surcroît… Les mauvaises langues présidaient que cela ne tiendrait pas et pourtant cela continue de marcher, même après le départ de l’Elysée. Mais quelle différence en quatre décennies.

    Enfin François Hollande avec sa compagne, elle-même divorcée et mère de deux ou trois enfants. L’actuel président de la République, père de quatre enfants qu’il eut de Ségolène Royal vit avec son amie, désormais première dame de France, sans être marié. Il ne l’ »tait pas plus avec Ségolène Royal…

    Les choses changent. On peut mesurer l’évolution de mœurs en analysant le comportement des présidents et de leurs épouses. Est ce une avancée, est ce une régression, aux moralistes de le dire. Le philosophe se contente d’indiquer et laisser chacun faire librement son choix…

  • A la terrasse d'un café du Ve / XII Arrondissement de Paris Titre de la note

    A Paris, à la terrasse d’un café du 5e / 13e arrondissement… Je dois ce matin tôt conduire mon véhicule chez un garagiste spécialiste pour la révision qui est déjà en retard. Je vais tout près du Val de grâce, contourne l’avenue des gobelins et finit par trouver par hasard le boulevard Saint-Marcel. Cela faisait longtemps que n’avais remis les pieds dans cet endroit. Après avoir remis le véhicule au garagiste, je dois patienter jusqu’à 11h30 afin de lui laisser le temps une révision complète. J’avais prévu ce temps d’attente et mis dans mon cartable une paire de lunettes de vue et deux livres, l’un de mon ami Philippe Olivier que vous recommande, intitulé Pour ceux qui n’aiment pas l’Allemagne (Edition Hermann) et l’autre que je vous recommande tout autant, d’un auteur italien que je ne connaissais pas Erri de Luca, Première heure (Gallimard, Folio, 2012) offert par mon ancien étudiant de Genève, M. Joseph Rueff, et que je trouve sublime. J’ai mis ces heures d’attente à profit pour en achever la lecture attentive de ce livre qui se présente comme une réflexion actualisée du judaïsme biblique, commençant avec l’histoire des patriarches et finissant avec la proclamation de l’Etat d’Israël par David ben Gourion dans un musée de Tel Aviv. Mais je n’ai pas mis nez dans le livre sans discontinuer. Au cours de la marinée, je n’ia cessé de scruter les passants, écouter les dialogues, observé tout ce qui se passait autour de moi. Et ce fut très instructif. J’ai débord relevé la nature de la sociologie du quartier, j’y ai vu tant de personnes âgées, d’allure plutôt modeste, des gens simples, un peu différent de ce que je vois habituellement. J’ai vue des couples d’une certain âge lire le journal épaule contre épaule et j’ai imaginé ce que pouvait bien être une vie à la retraite, avec moins de moyens, un corps et des articulations moins robustes, bref la vieillesse. C’est curieux la vie. Parfois, on évolue à côté des gens, on ne les voit même pas, on ne les connaît pas. On ne les écoute pas. Mais ce livre de l’italien m’a empli de joie et a fortement tempéré mon pessimisme. Il faut espérer. Et un philosophe à la terrasse d’un café y découvre tant de choses qu’il ne trouve guère dans les livres. Par exemple, cette jeune femme, assise à la même terrasse et qui découvre après avoir mangé son petit déjeuner qu’elle a oublié son porte-monnaie et laisse , en garantie de paiement, son propre passeport, avant de revenir avec de l’argent. Deux heures après, elle n’était pas de retour…