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Vu de la place Victor-Hugo - Page 706

  • Nicolas Sarkozy mis en examen…

    Nicolas Sarkozy mis en examen…

     

    La nouvelle continue de faire des vagues et l’expression est bien faible par rapport aux questions qu’elle soulève et à l’émotion qu’elle suscite. Je n’entrerai pas dans les détails même si depuis hier, les langues se délient et les fuites se font de plus en plus précises et substantielles. Que reproche le juge à l’ancien Président de la République ? Deux choses : de ne pas avoir dit la vérité sur le nombre exact de ses visites chez les Bettencourt  et d’avoir (je le dis sous toutes réserves, car cela reste à prouver) commis un «abus de faiblesse» à l’encontre de Madame Bettencourt, le tout en vue de financer sa campagne électorale . Cela paraît assez incroyable, mais tels sont les chefs d’accusation qui, selon le juge, rendaient nécessaire et justifiaient une telle mise en examen.

     

    L’analyse qu’on va lire n’est pas tendancieuse ni orientée. Je n’ai pas pour Nicolas Sarkozy une affection particulière même si j’ai assez bien connu son entourage élyséen immédiat et quant au juge Gentil je ne sais de lui que ce que j’ai lu dans les journaux…

     

    A mes yeux, plusieurs questions se posent :

     

    A)           fallait-il confier à ce juge dont je ne me mets nullement en cause le professionnalisme un tel dossier alors qu’on savait que les deux hommes, le juge et le justiciable, avaient été opposés sur bien des points, notamment la suppression du juge d’instruction qui devait devenir le juge de l’instruction ?

    B)           Pourquoi ne pas avoir dit à Nicolas Sarkozy qu’il serait confronté durant de longues heures non pas à un ni à deux mais à quatre anciens membres du personnel de Me Bettencourt ?

    C)           Où sont les preuves tangibles et irréfutables justifiant cette mise en examen qui, rappelons le, reste en France singulièrement infâmante, même si l’on sait de la bouche même de certains anciens gardes des sceaux que 80% des mises en examen se soldent par des non lieux ? Et je parle même pas de la présomption d’innocence.

    D)           Le juge dont la probité n’est à ce jour nullement remise en question par des fais matériels précis n’a t il pas été instrumentalisé (je ne dis pas manipulé) par certains milieux politiques désireux de neutraliser définitivement un adversaire politique en 2017 ?

    E)           Enfin, certains analystes chevronnés établissent un parallèle entre le sort de l’ancien ministre du budget et celui de l’ancien président de la République, précisant qu’un tel contre feu a pris de court l’opposition et lui a infligé un camouflet bien plus sérieux ?

     

    Après les interrogations viennent les réflexions qui ne sont toujours pas permises dans ce grand pays qu’est la France où des mythes comme la laïcité intransigeante, la justice impartiale et égale pour tous etc… continuent à être arborés à chaque occasion.

     

    Ma question est : un ancien président de la République est-il dans les FAITS, un justiciable comme un autre ? La réponse est évidemment négative. En dépit de l’adage latin : fiat justicia pereat mundus : que la justice soit, le monde dût-il en périr… Au fond, pourquoi parle t on tant de cela alors que les tribunaux, dans leur travail quotidien procèdent à des mises en examen qui ne font pas le moindre bruit ? Mais parce que c’est un ancien président de la République !! On confond toujours sur les bords de Seine égalité et égalitarisme…

     

    Avons nous oublié d’autres points ? Je ne veux pas croire que le juge en question ait cherché à faire un coup médiatique, ce serait trop gros et ne correspondrait pas à ce que mon ami Maître Lef Forster vient de dire à son sujet sur BFM Tv…

     

    J’émettrai un vœu en conclusion : depuis Platon jusqu’à Heidegger, on s’en tient à la ligne suivante : la société veut et doit assurer le bonheur de l’homme. La justice, qui est un pilier essentiel de l’Etat (un Etat de droit), doit prendre garde à ne pas menacer cet équilibre. Que s’est-il passé véritablement à Bordeaux avant hier ?

     

    Prions pour que la chambre de l’instruction qui doit être saisie lundi par l’avocat de NS Maître Herzog, rétablisse les choses et ramène la sérénité.

     

    Souvenez vous du premier verset du livre des Juges. On y parle de l’époque «du jugement des juges» ? Deux exégèses de ce verset sont possibles :

     

    a)     l’époque de la judicature où des hommes et non des rois, jugeaient le peuple.

    b)    Mais la seconde exégèse est plus inquiétante : l’époque où l’on devait juger les juges, les faire comparaître devant les tribunaux…

     

    Prudence !!

     

    Maurice-Ruben HAYOUN

    In Tribune de Genève du 23 mars 2013

     

  • La finalité de la visite de M. Obama en Israël

    La finalité de la visite du Président Obama en Israël

     

    J’ai écoute ce qui me semble être la vraie, l’authentique traduction de la pensée politique du président Obama à l’égard d’Israël, de sa politique et de son Premier Ministre Benjamin Netanyahou. Il s’agit du long discours prononcé devant une partie de la jeunesse israélienne qui lui a réservé un accueil enthousiaste, quelques standing ovations  et beaucoup d’applaudissements.

     

    Qu’a dit le président ? D’abord, il s’est, comme toujours, présenté comme l’allié indéfectible d’Israël, entendez par là que les deux pays ont besoin l’un de l’autre, qu’ils disposent tous deux d’atouts convergents dans cette région du monde et que par conséquent ils ne peuvent qu’agir de concert, même si (et M. Obama) insiste là-dessus, ils ne sont pas toujours d’accord sur toute la marche à suivre.

     

    M. Obama a, volontairement ou à son corps défendant, statué une différence entre l’alliance et l’amitié, et cela est certainement motivé par des relents de rancunes personnelles vis-à-vis de Benjamin Netanyahou qui a, avec d’autres, ouvertement soutenu l’autre candidat à la Maison Blanche. Cela était nettement perceptible vers la fin de l’allocution lorsqu’il a exhorté la jeunesse d’Israël a voter pour une autre majorité à la Kenését.  C’est de vous, leur a t-il dit, que dépend l’avenir d’Israël : votez autrement et l’avenir que vous dessinerez sera différent. Comprenez, vous aurez enfin la paix.

     

    La paix, telle était le principe architectonique de ce discours qui ne manquait pas d’inspiration mais cachait difficilement de graves divergences d’appréciation de la situation actuelle au Proche Orient. Barack Obama a dit son admiration pour l’état juif, il a même rendu hommage à la sagesse proverbiale et à l’ingéniosité légendaire du peuple d’Israël. Il a aussi cité un mot de David Ben Gourion  que pour être réaliste en Israël, il faut croire au miracle.

     

    Mais assez étrangement, le président a simplement cité ce bon mot sans en tirer les leçons : Ben Gourion considérait que le maintien en vie d’Israël était un acte d’héroïsme quotidien, relevait même du miracle en raison de la haine implacable que lui vouent ses voisins, ceux-là mêmes avec lesquels M. Obama exhorte les Israéliens à contracter une paix, juste et durable.

     

    M. Obama a bien construit son discours puisqu’il a développé, sans notes, ces deux idées de justice et de pérennité. Mais a-t-il convaincu son auditoire ? C’est assez peu probable. Il a énoncé un catalogue de pensées et de propositions banales, sans aucune idée nouvelle. On se défend mal de l’impression que le Proche Orient n’est plus la priorité des USA qui sentent le centre de gravité du monde se déplacer vers l’Asie où les économies émergentes offrent de nouveaux marchés et où la Chine pose à l’hyperpuissance un certain nombre de questions…

     

    Certes, ses conseillers juifs démocrates lui ont préparé quelques citations bien nommées en hébreu ; il y en eut trois : attem lo levad (vous n’êtes pas seuls), tikkoun ‘olam (restauration de l’harmonie cosmique) et toda rabba (merci beaucoup)… Mais ceci est assez mince pour songer résoudre un problème qui dure depuis 70 ans et qui perdurera encore quelques temps.

     

    Il est presque certain qu’Israël ne va pas attendre que l’Iran se dote de l’arme nucléaire et agira seul, s’il le faut. Pour cet état il y va de la survie absolue, il ne peut pas voir venir une seconde Shoah. Le président US a certes dit qu’il fera tout pour que l’Iran des Mollahs n’accède pas à l’arme nucléaire mais les Israéliens ne semblent pas le croire.

     

    Je laisse à d’authentiques experts le soin de dire si cette visite a été un succès ou pas. Ce que je relève ce qu’elle n’a pas permis de lever les ambiguïtés de la politique non pas des USA mais de M. Obama…… Décidément, les rancunes personnelles sont vivaces. Et les accolades ostentatoires n’ y changeront rien. Cela était nettement perceptible : le premier jour M. Obama a tenu des discours dictés par la réalité objective et la raison d’Etat mais au cours du deuxième il a ouvert son cœur. Et là il n y avait pas que de bonnes choses pour Israël.

  • Barack Obama, un ami d'Israël?

    Barack Obama est il un ami d’Israël ?

    Oui, la question demeure posée et cela a attiré et retenu mon attention depuis que j’ai entendu à la télévision les réponses de citoyens israéliens interrogés à ce sujet. Il n’est pas question d’interférer dans le débat ni de dire ce que je pense personnellement, même si je puis ajouter, sans crainte d’être injuste, que l’homme, jadis simple sénateur de l’Illinois, n’a pas vraiment la stature du grand homme et d’Etat et qu’il n’a été élu que parce que les intellectuels de côte est et de Hollywood ont eu assez de Georges Walker Bush. Et surtout des guerres en Afghanistan et en Irak.

     

    Ce que les Israéliens interrogés reprochaient, pour certains avec véhémence, à Barack Obama, ce sont ces origines sur lesquels il a pendant un bref laps de temps entretenu un certain flou.

     

    Je pense, pour ma part, qu’il n’a pas à avoir honte de ce qu’il est, mais il faut se souvenir de la réaction des Israéliens voyant qu’il n’a jamais mis les pieds en Israël pendant toute la durée de son mandat, alors qu’il s’était rendu dans de nombreux pays arabes limitrophes d’Israël, comme l’Egypte où il salua la foule par un tonitruant as salam aleikoum. Les Israéliens ont aussi relevé avec une certaine inquiétude la déclaration suivante : j’ai aussi quelques musulmans dans ma famille…

     

    Rares sont ceux qui en Israël portent sur l’actuel président américain un jugement favorable. Pourquoi ? Il faut d’emblée se souvenir des difficultés de communication entre le président US et le Premier Ministre d’Israël Benjamin Netanyahou qui est pourtant le plus américain de tous les Israéliens, son père, éminent spécialiste de philosophie médiévale juive (il a écrit sur  Isaac Abrabanel) a fait l’essentiel de sa carrière aux USA… Benjamin est donc parfaitement bilingue et n’a pas cet accent chantant qui permet de repérer un Israëlien dès qu’il se met à parler en anglais…

     

    Les Israéliens, même adversaires de leur Premier Ministre, n’ont pas admis que le président exerce d’insupportables pressions sur le chef de leur gouvernement allant jusqu’à dire qu’il commençait à perdre patience. Et puis, il y a la boutade de B. Obama disant que Netanyahou le harcèle au téléphone.  Sans oublier les encouragements prodigués aux Palestiniens qui auraient selon la presse de Tel Aviv, durci leur position.

     

    Mais là où Israël a regardé l’actuel président US avec une forte curiosité, c’est dans le traitement du dossier iranien. Tant d’officiels US de très haut rang se sont succédés à Tel Aviv pour empêcher Tsahal d’agir et jamais B. Obama n’a voulu reprendre la notion de ligne rouge à ne pas franchir. Il est vrai que depuis hier, le président US a recentré son discours, il se montre plus conciliant et n’espère plus grand chose de l’Iran ni même des régimes arabes modérés…

     

    Est-ce suffisant pour redresser cette image plutôt négative dans l’opinion de l’Etat juif ?

     

    Alors, Barack Obama, un ami d’Israël ? Difficile de répondre de manière tranchée car aujourd’hui, toute l’élite juive du parti démocrate US, jadis rassemblée en un front uni autour du président-candidat, se fissure. Ces gens se rendent compte que M. Obama n’a pas tenu toutes ces promesses, même s’il dit aujourd’hui une phrase étonnante du style, l’alliance avec Israël est éternelle…

     

    Les Israéliens attendent de M. Obama qu’il neutralise avec eux l’Iran, favorise le changement de régime à Damas et paralyse la menace que représente le Hezbollah libanais pour leur pays. De la réponse du président US à ces questions dépendra son classement parmi les amis et les soutiens d’Israël.