Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 708

  • Toulouse, il y a un an, Merah dans la ville rose

    Toulouse, il y a un an : l’assassin Merah dans la ville rose

     

    Impossible de parler d’autre chose aujourd’hui : ni du discours du nouveau président chinois qui veut renforcer son armée, lutter contre la corruption des dirigeants et ranimer ce qu’il nomme le rêve chinois ; ni évoquer ce que sera le premier angélus du nouveau pape ; ni même la visite dans quelques jours du président Obama en Israël et chez les Palestiniens.

     

    Ce sont les tristes forfaits d’un djihadiste français qui s’imposent, un sinistre individu qui a semé la mort et la destruction sur son passage et que les services français ont mis trop de temps à repérer et à éliminer.

     

    Toute la France avec à sa tête son magistrat suprême va défiler spiritualiter à Toulouse tout à l’heure pour dire non à la haine et ressouder la communauté nationale. Il ne faut pas stigmatiser l’ensemble de la communauté musulmane de France puisque les toutes premières victimes du tueur furent précisément de jeunes soldats de l’armée française de religion islamique. C’est cette appartenance, cette fidélité à la France que l’assassin a voulu châtier en les exécutant. Et puis, disons le franchement, aucune démarche logique ni rationnelle ne parvient à rendre compte valablement de ce qui s’est passé : nous avons affaire à quelque chose qui relève de la psychiatrie et n’est justifié par rien. Si ce chevalier de l’islamisme avait voulu agir en héros et mourir en martyr, il ne se serait pas conduit comme un lâche qui met à mort ses propres coreligionnaires désarmés et exécuté froidement un père et ses deux très jeunes enfants.

     

    Je viens d’entendre l’interview du procureur général M. Valet qui évoquait une recrudescence des actes antisémites, surtout de nature verbale où de jeunes Arabes laissés pour compte croient résoudre leur isolement au sein de la société en voyant dans l’assassin un héros. Cette jeunesse doit être reprise en main, remise sur le bon chemin. Il faut dire que leurs aînés dans la nation arabe se sont toujours choisis des personnalités douteuses comme héros, depuis Gamal Abd el Nasser jusqu’à Kadhafi en passant par Arafat…

     

    Il n’est peut-être pas trop tard pour substituer la culture de vie à la culture de mort et au terrorisme. Faute de quoi, la coexistence se révélera impossible avec les conséquences désastreuses que l’on peut aisément deviner. Il faut absolument éviter cette benladenisation de la jeunesse…

  • Le passé du pape François

    La passé du pape François…

     

    Alors que l’église catholique vient de se donner un nouveau pape, des journalistes commencent à diffuser sur son passé des nouvelles inquiétantes. Comme chacun sait, cet ancien cardinal officiait à Buenos Aires, la capitale argentine où les années sanglantes de la féroce dictature militaire sous le commandement du général Videla sont présentes dans toutes les moires. Surtout celles des parents ou des proches des victimes.

     

    La position de l’église a toujours été délicate, pour ne pas dire ambiguë, face à ces régimes dictatoriaux qui ne respectent rien, pas même la parole ni les hommes de Dieu. Soucieuse avant tout de sa mission d’évangélisation du monde (après tout, c’est son droit, c’est sa vocation, même si je ne fais pas partie de cette église), l’église ne recherche pas vraiment la confrontation avec le pouvoir en place de peur d’être ensuite dans l’incapacité d’exercer son ministère apostolique. Est-ce juste ou injuste ? Tout dépend de la finesse avec laquelle on cohabite avec les tyrans et les dictateurs.

     

    Même si cela déplait à certains de mes lecteurs, je m’en réfère de nouveau à la Bible ou plutôt à l’Evangile, au sujet de la fameuse phrase : Rendez à César ce qui est à César… Il s’agissait de la collecte des taxes et des impôts… Devait on refuser d’obéir à un régime idolâtre, sans foi ni loi, si ce n’est une loi qui sert exclusivement ses intérêts si peu recommandables ? On prête à Jésus une réponse assez équilibrée, lui qui pourtant finira sur la croix.

     

    Selon certains échos de journaux argentins et d’autres pays, le pape, du temps de son cardinalat n’aurait pas tout fait pour sauver deux de ses frères jésuites, torturés et ensuite empoisonnés par les hommes de la junte militaire… On a même montré des images mettant l’ancien cardinal, l’actuel pape, en présence du tortionnaire en chef qui dut récemment répondre de ses crimes devant la justice de son pays.

     

    Il ne faut pas instruire simplement à charge, il faut aussi voir l’autre côté : est ce que le plus haut dignitaire de l’église argentine pouvait ignorer les plus hautes autorités de l’Etat et refuser de recevoir le général en question ? Dans un monde idéal oui, assurément, mais dans un tel monde, il n’y a ni tyran, ni dictateur ni tortionnaire…

     

    Souvenons nous de ce qui s’est passé en France durant l’Occupation entre certains prêtres et le régime pétainiste. Certes, et ils ont fait honneur à leur église, certains prélats (pas la majorité, loin de là) ont relevé la tête et pris leurs distances avec un régime raciste et antisémite.

     

    En conclusion, je ne pense pas qu’il faille créer au nouveau pape, qui est presque octogénaire et de santé fragile, de nouveaux problèmes. Il aura déjà fort à faire au niveau de la politique intérieure de son église.

     

    Dans le livre des Proverbes il est dit que l’amour oblitère toutes les fautes et le Psaume du roi David lui fait écho en ces termes : oublie mes fautes et mes péchés de jeunesse…

    Mais je ne dis pas que le pape François a commis la moindre faute.

  • Faut-il armer la résistance syrienne?

    Faut-il armer la résistance syrienne ?

     

    C’est la question que l’Europe se pose depuis un certain temps déjà. Il y a de gros risques à agir et il y en a d’aussi gros à ne pas agir. Lors d’une discussion avec l’attaché militaire d’une importante légation européenne à Paris, le général en question m’a dit que même les insurgés syriens n’étaient pas tous des gens très fréquentables et que certains parmi ne feraient pas nécessairement la distinction entre les avions de combat et les avions de ligne commerciale… Il a même ajouté que dans certains cas, certains groupes d’insurgés, armés par le Qatar et l’Arabie Saoudite  avaient vendu leurs équipements à l’armée de Bachar…

     

    Le problème est le suivant : l’armée de Bachar ne recule devant rien, elle pilonne à l’artillerie lourdes des zones habitées, lorsqu’elle n’ose pas envoyer l’infanterie, elle recourt à l’aviation et quand elle ne peut pas faire autrement elle envoie de véritables scuds sur les populations. Résultat : on a dépassé les 70000 morts… L’Europe, et même les USA, ne peuvent rester les bras croisés face à une telle effusion de sang. La question de la fourniture d’armes plus ou moins sophistiquées se pose et on ne peut plus se dérober.

     

    L’Europe dans son ensemble n’est pas unanime, notamment l’Allemagne qui hésite, instruite par ce qui se passe en Libye où règne le chaos et dans une moindre mesure par ce qui arrive en Tunisie où les islamistes ont pris le pouvoir avec les répercussions que l’on sait.

     

    Peut-être devrait-on envisager une sorte d’intervention réduite mais déguisée, certaines forces épaulant les résistants syriens en maniant elles mêmes ces fameuses fournitures létales (comme on dit) afin qu’elles ne tombent pas en de mauvaises mains.

     

    Le président François Hollande vient de dire à Bruxelles que faute d’un accord sur la question, la France, elle, ne se déroberait pas à ses responsabilités. C’est courageux mais risqué car le pays est déjà engagé au Mali où les forces africaines sont l’arlésienne et se retrouve bien seul face à une guérilla qui s’organise. Si de l’Afrique au Moyen Orient, la France s’enlise, ce n’est peut-être pas très bien. Il reste la Grande Bretagne qui est sur la même ligne que la France… C’est déjà ça.