Entre Rosh ha-Shana et Kippour
La tradition juive nomme les solennités du mois de tichri, les journées formidables ou redoutables : yamim nora’im. Allusion à la crainte de Dieu qui doit inspirer tous nos actes Ce sont des fêtes au cours desquelles l’homme juif procède à un examen de conscience plutôt approfondi. Il fait une sorte de bilan de l’année écoulée. Comme la nature humaine est pécheresse sans être inéluctablement mauvaise, on trouve forcément des choses à améliorer.
Entre le Nouvel An et Kippour s’écoule une dizaine de jours. C’est une sorte de session de rattrapage. Au cours de ces dix jours, dits la décade de la repentance (assérét yemé teshouva), les cas tangents sont examinés favorablement par le tribunal céleste. C’est donc, en termes philosophiques ou théologiques, une invitation à s’amender en bout de course. Cet esprit est d’ailleurs incarné par le livre du prophète Jonas qui montre que, contrairement à l’homme qui ne se laisse pas fléchir, Dieu est sensible aux prières des humains et annule les funestes décrets qui menacent l’avenir de cités entières.
C’est donc, en principe, au lendemain de kippour, une humanité régénérée qui émerge de la rigueur des actes de contrition et de repentance. Ensuite intervient, quelques jours plus tard, la joie de soukkot, ce symbole de la fragilité du destin juif, un destin que les lois du devenir historique auraient conduit à la destruction et à la disparition, n’était la bonté divine qui a étendu sa main protectrice sur ce peuple persécuté. La soukka, la cabane sous laquelle l’Eternel a abrité son peuple lors de la traversée du désert.
En fait, ces rites sacrés portent en eux le germe d’une conduite éthique. Il est bon que l’homme, quelle que soit sa dénomination religieuse, se livre à une introspection et à un examen de conscience. Sa nature hybride l’expose aux risques de la tentation d’être injuste ou même parfaitement inique.
Mais les principes éthiques restent partout les mêmes, que l’on croie au ciel ou que ‘on n’y croie point…