Que peuvent faire les politiques face à une situation économique si
calamiteuse ?
C’est la question que l’on peut, que l’on doit se poser si l’on veut
apporter un élément objectif à la description des bouleversements qui
nous entourent. C’est l’imminente intervention du chef de l’Etat
François Hollande qui nous incite à en parler. Mais une remarque
préliminaire s’impose : les media jouent un rôle trop grand dans cette
affaire et l’on peut dire que ce sont les sondages qu’ils ont publiés
qui forcent la main au président. Quel que soit le journal que vous
ouvrez, tous je fis bien tous en appellent au chef de l’Etat et
demande qu’il prenne la parole. En soi, ce n’est pas un mal, mais tout
de même, cela finit par s’interroger sur qui détient vraiment le
pouvoir dans nos démocraties. La presse ou les élus ?
Il y a évidemment le cas de la Grèce qui sert de repoussoir. Personne,
aucun pays ne veut connaître ce sort peu enviable où les habitants
d’un pays européen, civilisé et cultivé voit sa marge de manœuvre
fondre à vue d’œil, de jour en jour. Et ce n’est pas fini car on leur
demande encore des sacrifices.
Deux autres pats font l’objet d’inquiétudes renforcées, l’Espagne et
l’Italie. Mais ici aussi on se pose la question : que font les
politiques ? Pourquoi n’ont-ils pas dit la vérité à leurs concitoyens
? Pourquoi tardent ils à demander l’aide de la BCE et du FMI ? Au
fond, l’idée d’inscrire la règle d’or dans la constitution n’était pas
si bête mais les politiques l’ont refusée car cela leur liait les
mains et ils ne pourraient plus vendre à leurs électeurs des
programmes irréalistes.
Le problème est que si l’Espagne et l’Italie s’effondrent, ce sera
après le tour de la France. D’où l’importance cruciale de
l’intervention télévisée ce soir du chef de l’Etat.
D’après le JDD, généralement bien informé ou ayant bénéficié d’une
fuite bien calculée, le président devrait annoncer des mesures
fiscales peu enthousiasmantes. D’ailleurs, que pourrait-il faire
d’autre ?
En fait, les hommes politiques ne sont pas les seuls responsables :
cela fait des décennies que les citoyens que nous sommes ne voulaient
pas s’entendre dire que nous vivons tous à crédit, que le modèle
social ne peut pas s’étendre indéfiniment et que la mentalité doit
changer.
Pour changer, les êtres humains que nous sommes ont besoin de temps.
Le temps, c’est ce dont personne ne peut disposer indéfiniment.
Vu de la place Victor-Hugo - Page 757
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Que peuvent faire les politiques face à une situation économique si calamiteuse ?
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Et s’il fallait aller chercher les motivatiChevalineons du quadruple meurtre de Chevaline (ANnecy) du côté de l’Irak ?
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Le sauvetage de la zone Euro, enfin !
Le sauvetage de la zone Euro, enfin !
On peut tout reprocher à M. Mario Draghi, notamment son passage remarqué à la banque Goldmann-Sachs et je ne sais quoi d’autre, mais la mesure qu’il vient d’annoncer sans la moindre ambiguïté est capitale : la BCE rachètera toutes les dettes souveraines sans limitation aucune. On peut dire que l’Euro sera sauvé désormais, à condition toutefois que les pays mettent ce répit bienvenu à profit pour assainir leurs économies et cesser de vivre indéfiniment à crédit.
Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Probablement parce que la Bundesbank faisait les gros yeux et elle avait raison. D’un autre côté, si une telle mesure n’était pas prise, l’Euro partait en fumée, sous les coups de boutoir des spéculateurs. Désormais, les spéculateurs savent qu’ils n’ont plus rien à gagner et que l’Euro est irréversible.
M. Draghi a pris tout son temps afin de montrer aux autorités politiques des pays concernés, ces mêmes politiques habitués à tenir des discours largement démagogiques, qu’il ne fallait plus finasser et que le désastre était à nos portes si nous ne faisons rien.
En fait qu’a fait la BCE ? Elle a montré qu’elle tenait à sa monnaie par dessus tout et qu’elle était prête à tout pour elle. En somme, quand on a des convictions, on se mobilise pour les défendre.
La mise en pratique concrète de ce processus est un peu complexe puisqu’elle est subordonnée à la demande expresse des gouvernements concernés, qu’il y a un certain niveau d’ancienneté de la dette, etc… Mais en fait, c’est un peu une gesticulation, comme une armée qui exhibe ses armes super puissantes pour ne pas avoir à s’en servir. Et c’est la bonne méthode.
Est ce que cela suffira ? Non, mais si les Etats adoptent enfin une attitude vertueuse et s’appliquent à dire la vérité aux citoyens, les choses iront nettement mieux. Le problème est et reste toujours le même : pour accéder au pouvoir ou le conserver, on dit n’importe quoi aux gens. Et une fois confrontés aux réalités, qui elles, ne cèdent pas devant les incantations, on est dans l’embarras…
Enfin, la puissance de feu de la BCE devra, espérons le, tenir en respect les spéculateurs et les marchés.