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Vu de la place Victor-Hugo - Page 793

  • Le concert du 2 juin dans l’église Saint-Sauveur de Beaumont en Auge

    Le concert du 2 juin dans l’église Saint-Sauveur de Beaumont en Auge

    Connaissez vous ce magnifique petit village de Beaumont en Auge, situé à moins de dix kilomètres de Deauville et à deux heures de voiture de Paris ? Il possède une belle église dont les fondements remontent au XIe siècle et l’achèvement, peu ou prou, se situe au beau milieu du XVe. Le style architectural, aujourd’hui très dépouillé et néanmoins gracieux, est un mélange réussi d’art gothique et roman.  Au cours du XIIIe siècle un pan entier de ce bâtiment s’était effondré et fut reconstruit à l’identique par les moines qui y avaient établi un important prieuré. Beaumont a aussi une autre raison d’être à l’honneur, le physicien Laplace y naquit et sa statue trône sur la place de l’église.

    Monsieur Allenbach, le sympathique Président de l’association qui œuvre puissamment à la restauration de l’église et à la propagation d’une meilleure connaissance et fréquentation de ce beau village normand, m’a expliqué hier soir, peu avant le début de ce superbe concert, que même les vitraux, endommagés durant la guerre en raison de bombardements, ont été reproduits à l’identique vers 1950, grâce à la découverte d’anciens plans conservés par la famille de l’artiste.
    Quelle marque providentielle !

    Hier soir donc, le samedi 2 juin vers 20 heures,  l’Ensemble musique et patrimoine, un sympathique et très talentueux groupe anglais s’est produit devant une assistance plutôt nombreuse et très attentive. On a commencé par Bach et Haendel pour finir avec Mozart et Rameau en passant par Grétry. Ce fut un moment hors du temps, je comprenais mieux, en écoutant les yeux fermés, pour quelle raison Dieu a décidé de faire de l’ouie le medium de la Révélation au lieu, par exemple, de la vue. Dans la hiérarchie des sens, l’ouie est considérée comme l’organe le moins matériel, le plus pur.

    La soprano Armanda Ballard a récolté un tonnerre d’applaudissements  à chacune de ses interventions. Il m’est impossible de citer les huit membres de l’ensemble, mais sachez bien qu’ils furent tous parfaits sous la conduite de leur excellent d’orchestre le Dr Graham Howard Bould. La musique apaise l’âme : souvenez vous que les livres de Samuel nous apprennent que le roi Saül soignait ses crises de démence par les sons de la harpe du berger David. Cela ne date pas d’hier ni d’avant-hier. Et une vieille tradition nous apprend que les bergers, menant paître leur troupeau, occuper leur temps à fabriquer des flûtes, ce qui charmait même leur cheptel…

    Au fond, la soirée d’hier fut une belle soirée franco-britannique dans cette Normandie que nos alliés d’outre-Manche ont libéré de l’occupation nazie en versant leur sang.
    La musique ressemble à la poésie ou à l’art plastique, elle se savoure les yeux fermés et ne requiert pas d’explication conceptuelle. Kant lui-même avait essayé de définir à quelles facultés de l’âme elle fait appel : les facultés supérieures ou, au contraire, inférieures ? Avec l’aide de Moïse Mendelssohn, le grand père de Félix Mendelssohn-Bartholdi, il adopta la notion de faculté d’assentiment (Billigungsvermögen) qui se situe à une équidistance de ces deux domaines de notre âme.

    La France ne serait pas ce qu’elle est sans ses églises et ses abbayes, et celui qui le dit ne les fréquente guère au plan religieux. Mais elles revêtent une importance culturelle indiscutable que l’Association pour la sauvegarde de l’église Saint-Sauveur  de Beaumont tente, avec succès, de préserver sous l’aimable férule de son dévoué Président M. Allenbach.

  • Le dernier discours électoral de Marine Le Pen

    Le dernier discours électoral de Marine Le Pen

    Hier, à Paris, Marine Le Pen, a tenu un discours qui tourne totalement le dos à l’idéologie de son père lequel n’avait jamais ambitionné d’exercer le pouvoir, se contentant de dénoncer avec  véhémence les agissements de tous les gouvernements qu’ils soient de droite ou de gauche. C’est un véritable tournant et il convient de le signaler.

    Autres temps, autres mœurs. Marine fait partie d’une génération qui ne se contente plus de critiquer mais veut agir. La teneur du dernier discours est d’une facture encore inédite. Elle a revendiqué des sièges au parlement et bientôt elle établira un programme de gouvernement puisqu’elle ambitionne d’être la vraie opposition à la gauche.

    On aura aussi remarqué l’insistant rappel des couleurs de la France et la dénonciation de la présence de drapeaux étrangers lors du rassemblement de la Bastille. Les Arabo-musulmans n’ont toujours pas compris où était leur intérêt bien compris : les mairies ont déjà interdit de pavoiser de la sorte lors de mariages, insistant sur le fait qu’en France seul le drapeau tricolore est licite dans les lieux comme les mairies, les préfectures, etc… Ne pas en tenir compte, c’est s’exposer à d’inéluctables représailles. Il fallait voir l’enthousiasme du millier de personnes présentes dans la salle, à ce moment là.

    Marine a aussitôt souligné le fait que de nombreux députés UMP aimeraient la rejoindre afin de sauver leur circonscription et qu’elle ferait battre tous les récalcitrants lors de triangulaires.

    Est ce la politique de la terre brûlée ? Est ce le pari que le nouveau pouvoir ne parviendra pas à redresser la France, permettant au FN de recruter encore plus de gens nouveaux ? Les paris sur l’avenir sont difficiles à juger, tant les faits nouveaux sont loin de dépendre de nous.

  • L’échec de la rencontre Poutine-Hollande

    L’échec de la rencontre Poutine-Hollande

    On ne peut que parler d’un échec tant la rencontre entre ces deux chefs d’Etat fut tendu et rude, même devant les journalistes, M. Poutine n’hésitant pas dire crûment que la relation avec l’Allemagne était, à ses yeux, autrement plus importante qu’avec la France, en raison du volume d’échanges. Le président russe a même été agressif et sur ses gardes lorsque des journalistes russes lui posèrent des questions embarrassantes. Mais le plus forte pomme de discorde touche les relations avec la Syrie de Bachar el Assad qui vit ses derniers instants.

    Et là nous avons pu constater l’inflexible cynisme de M. Poutine qui s’est permis de dénoncer la partialité des journalistes qui ne parlent que des exactions de l’armée du régime, oubliant les agissements de l’opposition. Il a même osé faire la comparaison avec ce qui se passe en Irak, en Libye et en Egypte. Je dois dire qu’il n’a pas tout à fait tort dans son cynisme qui consiste à laisser faire puisque le monde arabe est incapable de se réformer lui-même dans la paix et la bonne entente. En fait, il attend que l’un des deux partis ait totalement battu l’autre pour clamer sa volonté de coopération avec le vainqueur… Cela s’appelle du cynisme intégral : mais est ce étonnant chez ce monsieur ?

    Personne ne lui a posé la question de la détention de ce pauvre Khodorkowski qui croupit depuis bientôt huit ans dans les geôles russes et que M. Poutine renvoie régulièrement en prison sous la foi de nouveaux chefs d’accusation, aussi inconsistants les uns que les autres.

    Question : La France devait elle vraiment recevoir un tel homme dont l’élection a été contestée par des centaines de milliers de manifestants et dont le régime continue d’armer  le brase d’un président syrien sanguinaire qui massacre son peuple ?

    L’histoire livrera bien un jour son verdict. Même la raison d’Etat a des limites.