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Vu de la place Victor-Hugo - Page 803

  • Que va faire, que peut faire François Hollande ?

    Que va faire, que peut faire François Hollande ?

    C’est la question que tout le monde se pose. Que va-t-il faire ? Son programme économique va désormais se heurter à l’épreuve des faits. Les promesses faites aux Français tranchaient par rapport au réalisme affiché par l’ancien président qui n’a pas su répondre aux attentes de la population. Son heureux rival a su aller au devant des gens et plaider en faveur de retour de la croissance, si modeste soit-elle. Pourtant on voit se dresser devant lui, le principe de réalité, le fameux Realitätsprinzip, si chère à Madame Merkel. Or, c’est bien elle qui tient les cordons de la bourse et sans elle rien ne sera possible. C’est bien pour cette raison que dès son investiture acquise, le nouveau président s’envolera vers Berlin afin de tenter de convaincre la chancelière. Celle-ci doit, en principe, lui expliquer que le pacte de stabilité n’est pas négociable. Petit point à signaler : ces deux termes réalité et stabilité sont des constantes du caractère germanique et de la langue allemande. On en parle peu, généralement, du côté français.

     

    Alors que va faire François Hollande ?Il est légitime qu’il cherche à appliquer son programme économique et social. Il est souhaitable qu’il cherche à le faire de la manière la plus astucieuse, la plus adroite afin de ne pas compromettre l’équilibre des finances publiques et la réduction progressive de la dette du pays. Alors, concrètement, que va-t-il faire ?

     

    Depuis deux jours, il consulte à la fois ses conseillers et les décideurs de la zone Euro. Il est vraisemblable qu’il va ménager la chèvre et le chou, décrétant des mesures destinées à frapper l’imagination et à mobiliser ses partisans pour les élections législatives qu’il souhaite ardemment gagner afin d’avoir les coudées franches. Il a certainement réduire les salaires des grands patrons du Cac 40. Il ne faut pas sous-estimer l’impact d’une telle mesure dans un pays où l’égalité est souvent confondu avec l’égalitarisme et où la réussite est si mal vue, alors qu’on en aurait tant besoin. Il va aussi chercher à réduire les plans sociaux qui ont été mis sous le boisseau dans l’attente des résultats de cette élection dont il est sorti vainqueur. François Hollande va aussi accorder la retraite à 60 ans à tous ceux qui ont commencé à travailler à 14-15 ans.

     

    Mais, sur un plan structurel, c’es-à-dire pour ce qui est des grandes masses, des tendances lourdes, que pourrait-il faire ? Sans vouloir être pessimiste ni irrespectueux, il lui faudra attendre sa rencontre avec Me Merkel pour décider de la suite. La chancelière trouve qu’il envoie un bien mauvais signal à la Grèce en optant pour une renégociation du pacte. C’est tout l’avenir de la zone Euro qui est en jeu.

     

    Mais le nouveau président pourrait aussi nous étonner en se convertissant à la rigueur et à la stabilité, mais accompagnées d’une dose significative de mesures sociales destinées aux plus défavorisées du genre aide accrue aux familles, aux mal logées, aux chômeurs, à la formation professionnelle, à l’aide médicale, aux retraites, à la prise en charge des personnes âgées, etc…

     

    Mais, je le répète, ce n’est pas une tendance lourde, ce qu’il faut, c’est une nouvelle orientation économique du pays. Mais le cadre européen actuel, cela semble très difficile. C’est tout le pari de la démarche. Je le redis en guise de conclusion : l’austérité mieux répartie, des sacrifices plus équitables seront mieux acceptés par la population.

     

    N’oubliez jamais qu’on est en France…

  • Chronique d’une défaite annoncée… Nicolas Sarkozy

    Chronique d’une défaite annoncée… Nicolas Sarkozy

     

    Le spectacle offert par les télévisions, me laisse songeur. Tous les puissants d’hier rasent désormais les murs, les journalistes qui courbaient l’échine deviennent insolents, les questions se font plus insistantes, le regard plus appuyé. Toutes ces manifestations humaines, trop humaines, hélas, m’ont rappelé les enseignements du talmud et de la Tora sur la fugacité du pouvoir humain, l’aspect périssable de la puissance et de tous ceux qui en détiennent une parcelle dans notre bas monde.

     

    Mais mon éducation morale m’empêche, m’interdit de piétiner les gens quand ils sont à terre. C’est une fin de règne et l’homme qui a subi ce terrible échec, lequel lui est largement imputable, a tout de même accompli quelques prouesses pour le pays : il a résisté aux différentes crises et a sauvé l’Euro, aux côtés de Madame Merkel.

     

    Sur les dizaines, voire les centaines de sondages effectués depuis près d’un an, aucun ne le donnait gagnant, aucun ne lui prédisait la moindre chance.

     

    Selon mon humble avis, ce sont les qualités ou plutôt les insuffisances psychologiques de Nicolas Sarkozy qui expliquent l’échec qui est retentissant. Un homme qui n’écoute que lui-même, qui a commencé son quinquennat en ignorant tous les autres, qui a qualifié le Premier Ministre de collaborateur, et tant d’autres choses…

     

    Mais existe-il sur terre un seul homme qui ne se trompe jamais ?

  • LES LEÇONS D’UN SCRUTIN : LA DEFAITE DE NICOLAS SARKOZY

    LES LEÇONS D’UN SCRUTIN : LA DEFAITE DE NICOLAS SARKOZY

    Il faut se garder d’avoir raison après coup : c’est pourtant ce qui se passe aujourd’hui depuis l’échec de Nicolas Sarkozy et l’élection de François Hollande. Un auteur allemand disait déjà que la défaite est toujours orpheline alors que la victoire a, elle, beaucoup de pères.

    Il y eut en tout premier lieu un départ trop tardif qui peut s’expliquer par la volonté louable de ne pas se désintéresser de la conduite des affaires de l’Etat dont il avait la charge tandis que François Hollande caracolait en tête des sondages au point d’avoir été indéboulonnable, le moment décisif enfin venu. On se le rappelle : aucun sondage, pas un seul, n’avait prévu la victoire de N.S.

    Il y eut ensuite l’attitude assez epu aimable de Marine Le Pen à l’égard de la droite parlementaire. On s’est bien rendu compte que la stratégie des Lepénistes consistait à faire perdre le parti qui leur interdisait de se développer et d’avancer. On peut même dire qu’une partie des voix du FN se sont reportées sur la candidat du PS lui permettant de vaincre.

    Il y eut aussi la défection du centre droit, et surtout la décision de François Bayrou de donner son suffrage à François Hollande, sans consigne de vote pour ses électeurs…

    Enfin, il y eut la droitisation du discours, même si une majorité de Français pensent qu’il faut s’en prendre à l’immigration et à l’insécurité. La société française est très divisée et la grave crise économique n’arrange pas les choses.

    Peut-on se projeter dans un avenir proche ? Si Fr. H. applique son programme à la lettre, le lien entre la France et l’Allemagne sera gravement détérioré, le Bundestag , dans sa majorité, ne supporte plus l’Euro. Et, en effet, en une nuit, en un week end, les Allemands penvent revenir au Mark. Pour la France, un retour au franc serait plus aléatoire, et je m’exprime en termes diplomatiques.

    Que va faire Fr. H. ? On peut présumer qu’il fera preuve de prudence et de pragmatisme. Il y aura quelques mesures phare pour ne pas mécontenter sa base et calmer les revendications sociales. Ensuite, ce sera un resserrement du budget de l’Etat sans jamais utiliser le mot de rigueur. Mais il est esclu que Me Merkel accepte cette importante relance de l’économie et de la consommation que l’on préconise de ce côté ci du Rhin.