Allons nous vers un gouvernement d’union nationale en France ?
La question se pose effectivement puisque les deux candidats qui seront présents au second tour s’intéressent tout particulièrement à un troisième homme, au point de lui proposer même le poste de futur Premier Ministre ! Tout le monde aura compris qu’il s’agit de François Bayrou, l’homme qui rêve de devenir un jour président et qui, pour faire monter les enchères ( ?) décoche des flèches aérées tous azimuts.
Je me demande sérieusement où va le pays… Certes, avec tout le respect et la considération pour le candidat du PS, il me semble que Nicolas Sarkozy est plus aguerri en raison des crises déjà affrontées et de l’expérience acquise au cours de ces dernières années. Mais une chose continue de m’étonner et de m’inquiéter : pourquoi cette incroyable dureté des uns envers les autres, cette virulence qui nous présente la politique comme un véritable jeu du stade où il y a forcément un vainqueur, mais à l’arraché, à la mode barbare, et où le candidat moins heureux gît inanimé à terre, les moustaches en croix ?
D’aucuns s’étonneront de mon propre étonnement. Pourtant, l’une des raisons qui conduit les meilleurs parmi nous à refuser de s’engager politiquement tout en remplissant leurs devoirs de citoyens touche précisément à cette incroyable cruauté.
Evidemment, je ne suis pas un naïf, les enjeux sont colossaux, tant au plan personnel que national. Mais tout de même ! Je viens d’écouter J-L Mélenchon chez J-J- Bourdin et l’empoignade était telle que j’ai préféré me lever… Et je ne parle même pas des déclarations incroyablement agressives de la candidate écologiste qui entend, en serrant les dents, chasser Nicolas Sarkozy de l’Elysée… A l’entendre, on en oublierait presque que NS a été élu régulièrement et avec une confortable avance sur sa concurrente ; On penserait que c’est un usurpateur qui nous gouverne depuis cinq ans !
Alors, pourquoi donc François Bayrou, qui n’est pas en reste, s’acharne-t-il à attaquer ceux avec lesquels il a gouverné, il n’y a pas si longtemps ? Veut-il, par frustration, faire perdre son camp ? Là encore, c’est la dureté du jeu politique qui est en cause. Les hommes politiques sont trop cyniques. Si je leur disais la phrase suivante : il y a des victoires qui discréditent ceux qui les remportent et des défaites qui honorent (malgré tout) ceux qui les subissent… Ils ne me riraient pas au nez, mais me conseilleraient vivement de consulter un bon psychiatre.
Il faut que cela change. Et si cette mentalité évoluait, plus d’hommes et de femmes s’engageraient en politique et il y aurait moins d’abstention. Mais c’est une utopie !
Un vieux prophétique hébraïque du VIIIe siècle avant JC déplorait, en termes particulièrement amers, l’absence de vérité (wé-ha-émét né’édérét). On en est au même point.
Je crains fort que quel que soit le futur élu on soit conduit à pratiquer une politique médiane, du juste milieu. Une sorte de consensus politique national.
Et au fond, même sur un plan éthique, c’est la voie médiane, le juste milieu qui sont recommandés tant par Aristote que par ses commentateurs médiévaux.
Mais donnez moi le nom de l’homme politique qui se préoccupe de morale…