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Vu de la place Victor-Hugo - Page 814

  • Fiscalité et nationalité : les exilés fiscaux de France

    Fiscalité et nationalité : les exilés fiscaux de France
    Depuis qu’on ne parle plus d’abattage riteul, on s’est mis en quête d’un nouveau thème retenant apparemment l’attention des foules, la réforme fiscale et la chasse à la fraude ou à l’évasion de ce même type… Et dans ce cas précis, c’est François Hollande qui a tiré le premier en parlant assez confusément, il faut bien le dire, de taxer à 75% les revenus et salaires dépassant le million d’Euro par an… Devant le ollé suscité par cette déclaration, le candidat socialiste a dû rectifier le tir et préciser que ne serait concernée par cette imposition que la part dépassant le million et non l’ensemble.

    Pour se départir de l’image –fausse- que l’(on cherche à donner de lui, Nicolas Sarkozy a aussitôt contre attaqué en disant qu’il exigera l’impôt dû par les exilés fiscaux volontaires (ceux des contribuables qui ont quitté la France pour ne pas plus payer leur quote-part à la collectivité), exception faite des expatriés qui disposeront, eux, de contrats de travail en bonne et due forme.

    Dans les deux cas, on se demande où sont passés les vrais problèmes, les vraies questions. Et D- sait qu’il y en a ! Alors pourquoi cette indigence dans les propositions ?

    La réponse tient à la conjoncture socio-économique : il n’y a plus d’argent, la croissance est atone et personne ne songe plus à relancer l’économie par la production, donc tout le monde se rabat sur la fiscalité afin que les inégalités qui se creusent ne suscitent pas trop de troubles ni de renversements dans l’opinion publique.

    Au plna philosophique, la question qui se pose revient évidemment sur l’indigence de la politique en tant matière et en tant que science. Depuis Platon et Aristote, on sait que les dirigeants ne sont plus des philosophes-hommes d’Etat. Au cours du Moyen Age, on y avait même ajouté le nom du prophète afin de ne pas laisser en dehors de la cité les préoccupations religieuses. Aujourd’hui, c’est la préoccupation sociale qui prime sur tout le reste. Attention, je ne fais pas peu de cas de la solidarité entre les classes sociales, cependant je crois qu’il est dangereux de confondre égalité et égalitarisme.

    Ceux qui travaillent plus que nous, prennent plus de risque que nous, dorment moins la nuit que nous et prennent moins de vacances que nous, comment leur reprocher de jouir du fruit de leur travail ou de leur intelligence ? En France, me disait récemment l’ambassadeur à Paris d’une importante puissance, on n’aime pas la réussite, on jalouse ceux qui réussissent. Du coup, ces personnes s’exilent pour payer moins d’impôts et parce qu’ils se sentent mal aimés.

    Si, d’aventure, un gouvernement, quel qu’il soit, venait à renégocier les conventions fiscales avec la Suisse, l’Angleterre  et la Belgique, eh bien ces mêmes exilés partiront bien plus loin.

    Il ne faut pas déshabiller Paul pour habiller Pierre. Les socialistes ont toujours pensé que pour donner à ceux qui n’ont pas, il fallait prendre à ceux qui ont. C’est à la fois juste et faux car si la fonction redistributrice de l’impôt est bienvenue, les gens se rebiffent quand cela devient confiscatoire…

    Mais que personne ne s’inquiète ! Une fois l’élection faite, l’heureux élu, quel qu’il soit, oubliera tout cela. L’effervescence n’aura duré que le temps d’une campagne…

  • l y a cinquante ans prenait fin la guerre d’Algéri

    Il y a cinquante ans prenait fin la guerre d’Algérie

     

    Depuis quelques jours, la télévision française offre d’excellents documentaires et des débats de qualité sur la guerre d’Algérie. Un demi siècle s’est écoulé et pourtant ce passé ne passe toujours pas. Dans le sud de la France se trouvent encore des centaines milliers de rapatriés dont les racines sont restées de l’autre côté de la Méditerranée, des hommes et des femmes qui ne se sont pas remis de ce déchirement et qui ressentent leur départ d’Algérie comme un douloureux déracinement. Je me souviens de Jacques Soustelle que j’ai bien connu vers la fin de sa vie. Il m’avait parlé de son livre intitulé Aimée et souffrante Algérie…

    Aujourd’hui, les problèmes sont devenus plus aigus et ont changé de nature. Les relations entre la France et son ancienne colonie, celle où l’on est resté le plus longtemps, sont toujours aussi passionnelles. Bien pires qu’un divorce. On sent chez certains la volonté de vomir ce passé colonial mais aussi une contrainte forgée par près d’un siècle et demi d’vie commune, ou presque. Tant d’Algériens vivent en France et tant d’autres souhaiteraient obtenir des visas pour y venir.

    Or, situation économique de l’Europe et de la France en particulier interdisent à de tels espoirs d’exister. On parle de plus en plus de réduire de manière drastique la venue d’étrangers en France. Et l’on peut admettre que certains trouvent cette mesure injuste. Mais c’est un aspect collatéral, ce qui paraît incompréhensible, c’est la haine qui ne s’est toujours pas apaisée. Le serait-elle un jour ?

    Les liens tissés par l’Histoire ne sont faciles à défaire. L’Algérie est un pays arabe qui évolue dans une orbite qui n’est pas celle de la France. Cette dernière a tendance à se replier sur elle-même et à définir de manière plus stricte son identité nationale. Ce qui peut choquer celles et ceux qui rêvent de revenir vers elle. La décolonisation n’a pas réglé tous les problèmes. Même, et surtout, dans le cas de l’Algérie, pays riche mais dont les habitants ne vivent que mieux.

    J’ignore si l’union pour la Méditerranée sera d’un quelconque secours pour favoriser un rapprochement. Un demi siècle, déjà, c’est fou !

  • La délation en France durant l’Occupation…

    La délation en France durant l’Occupation…

    Le docimentaire de France 3 hier soir sur le drame de la délation en France durant l’Occupation fut particulièrement poignant. ON a vu des hommes et des femmes témoigner de mleurs coupables activités passées au service de l’ennemi nazi. Des gens qui ont considéré que dénoncer leurs compatriotes aux forces d’occupation était quelque chose de banal, de courant. mais ce qui frappe encore, c’est le nombre de lettres, des centaines de milliers, toujours non signées et souvent peu étayées : telle concierge a jeté son dévolu sur les meubles d’une famille juive qu’elle dénoncera à la Gestapo pour cette même raison, tel voisin qui repère une mère et sa fille, trahies par leur fort accent russe, et surtout leur parler yddishn et qu’il dénonce à la Gestapo alors qu’il les croisait poliment chaque matin dans les escaliers… Bref, le bréviaire classique de tout bon délateur.

    Mais le plus terrible est le cas de cet honorable professeur de médecine qui voit son fils fréquenter une jeune juive et qui, pour l’en éloigner, ose dénoncer la demoiselle aux autorités allemandes. Le drame est que cette jeune fille périra en déportation et que son fils trouvera la même d’une autre façon, en se lançant éperdument à la recherche de sa bienaimée. Quels drames !

    Lorsque André Malraux demanda au général de Gaulle ce qu’il avait éprouvé en reprenant pied sur le sol de France, le chef de la France libre répondit par un mot terrible, un seul : le mensonge !

    Que cela serve de leçon. Les mêmes qui avaient acclamé de Gaulle sur la place de l’hôtel de ville avaient déjà acclamé son adversaire Pétain quelques semaines auparavant…