La libération de Gilad Schalit, enfin !
Benjamin Netanyahou est un grand homme d’Etat qui a tenu parole. Ce fut long mais il est parvenu à réaliser sa promesse : ramener le jeune Gilad à la maison. Certes, ce n’est pas encore fait car le Hamas n’est guère fiable et on ne sait toujours pas si le jeune soldat est vraiment vivant. Il faut donc attendre, mais pour la première fois, les deux parties, Israël et les terroristes ont, sous l’égide des généraux égyptiens, fait la même déclaration.
Les termes de l’échange sont les suivants : Gilad contre 1027 prisonniers palestiniens, dont quelques femmes et même le terroriste Marwan Barghouti, le planificateur d’attentats des mouvements de jeunesse, le tanzim. Cette disproportion dans la valeur d’une vie contre mille autres permet de former quelques réflexions sur la Weltanschauung des uns et des autres : estimer que la vie d’un Israélien vaut celle de mille personnes est certes flatteur pour les uns et dépréciatif pour les autres. Mais ce n’est pas là l’essentiel.
Ce que l’on peut dire, c’est la profondeur du fossé qui sépare les uns des autres. D’un côté, Israël qui permet la visite de la famille et de la Croix rouge, renseigne sur l’état de santé de ses prisonniers, et de l’autre, des gens qui ont refusé de donner le moindre signe de vie depuis plus de deux ans et demi.
Mais un jour, il faudra bien faire les comptes, revoir avec minutie ce qui s’est passé, découvrir où Gilad a été caché durant ces cinq années, par qui il a été séquestré et qui lui a fait du mal.
Un autre danger menace le Hamas, c’est le retour de leaders retenus en Israël durant si longtemps où ils purent mieux comprendre la socio-culture d’Israël, sa langue, ses traditions et ses espoirs. Après tout, il n y a pas de fatalité, de loi d’airain opposant à tout jamais Juifs et Arabes.
Mais cela n’arrivera qu’après que les réponses aux questions posées auront été apportées.
Bon retour à la maison Gilad et bonnes fêtes de Soukkot
Vu de la place Victor-Hugo - Page 878
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La libération de Gilad Schalit, enfin !
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La démondialisation : le pari fou d’Arnaud Montebourg
La démondialisation : le pari fou d’Arnaud Montebourg
Il y a quelque chose de tragi-comique dans le cirque qui entoure désormais (mais pour combien de temps ?) le troisième candidat du PS. Celui-ci, ivre d’arrogance et d’assurance de soi, devrait se méfier et méditer les larmes amères de Ségolène, une femme qui, il y a moins de cinq ans, parvenait, elle, à la deuxième place dans une élection en grandeur nature. Et qui aujourd’hui est remerciée sans ménagement, dans les oubliettes de l’Histoire.
Que s’est-il passé en réalité et à quelle situation devons nous faire face ? Nous sommes en présence d’un petit avocat qui confond arguments de plaidoiries et enjeux politiques issus de grande programmes. Cet homme qui n’est ni porteur d’un projet ni animé d’une vision (comme l’est François Hollande qui a étonné tout le monde) s’est choisi un créneau, délaissé par les autres candidats. Il a donc parlé au nom de tous les mécontents, des chômeurs et des laissés pour compte de la crise. Ne méprisons pas ces gens, ils sont droit à notre estime et à notre aide. Mais M. Montebourg a opté pour eux en leur adressant un discours sur mesure qui reste, toutefois, impraticable. Et aujourd’hui, se croyant propriétaire de leurs voix, il entend devenir un faiseur de rois !
Qu’il se méfie car dimanche 16, ces mêmes journalistes qui l’accompagnaient partout, tendant leurs micros et griffonnant sur leurs calepins, ne le reconnaîtront plus et n’auront plus d’yeux que pour le vainqueur, très probablement François Hollande, le seul socialiste qui sache raison garder et ne cède pas vraiment à la surenchère de son camp : à qui dépensera le plus ?
Les deux candidats restés en lice devront se garder de faire allégeance à l’avocat de Bourgogne qui vit son quart d’heure de gloire présentement. Je préfère nettement Manuel Valls qui n’est pas tombé dans le populisme : comment oser proposer sérieusement la dé-mondialisation dans un univers qui devient chaque jour un peu plus un village planétaire ? Les voix recueillies par M. Montebourg émanent de gens auxquels la mondialisation a porté préjudice et il faut y remédier. Mais de là à prétendre mettre au pas la finance internationale quand on est un simple élu socialiste local, c’est faire preuve d’infantilisme politique et d’une naïveté abyssale.
François Hollande, qui, semble-t-il, a de grandes chances de l’emporter ne se couchera pas devant un personnage qui entend dicter sa loi aux vainqueurs, un peu comme un avocat est payé après avoir déposé ses conclusions, qu’il gagne son dossier ou qu’il le perde.
La politique doit reprendre de la hauteur. Ceux qui s’abaisseraient pour glaner quelques voix, incertaines, du reste, pourraient être victimes d’un retournement de situation.
Quant au héros du jour, nous verrons s’il est toujours si courtisé par les médias le 16 octobre au soir…
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Primaires socialistes : les larmes de Ségolène
Primaires socialistes : les larmes de Ségolène
Quand j’étais enfant, mon père m’expliquait une page du talmud qui fit sur moi grande impression : Dieu, me dit-il, compte les larmes des femmes. L’enfant que j‘étais était naturellement ému, mais ne comprenait pas encore le contexte socio-économique d’une telle assertion…
J’y ai pensé ce matin en voyant les larmes de Ségolène Royal couler devant le monde entier. Mais j’ai aussi vu l’élégance de son ancien compagnon, le père de ses quatre enfants, lui dire tout aussi publiquement que ces idées ont fait leur chemin, qu’elles se sont inscrites, d’une manière ou d’une autre, dans les programmes des autres candidats : bref, dit d’une manière plus brutale, Ségolène fait désormais partie de l’Histoire.
François Hollande va probablement l’emporter, même si Me Aubry va se révéler une adversaire pugnace, qui ne se laissera pas faire. Cela dit, l’arithmétique étant ce qu’elle est, l’écart est trop grand pour qu’elle puisse rattraper son rival. N’était l’éparpillement des voix suite au nombre élevé de candidats, François Hollande serait passé dès le premier tour.
Pourquoi parle-t-on des larmes des femmes ? Parce que ceux qui les font couler commettent une double injustice : rendre malheureuses des femmes que nous aimons et s’en prendre à des êtres qui n’ont pas la même capacité que nous les hommes pour se défendre… Mais il est vrai que les choses ont commencé à changer et qu’aujourd’hui, les femmes seraient plutôt celles qui font pleurer les hommes…
En état de cause, les larms de Ségolène ne seront pas vaines, elles n’auront pas coulé en pure perte.