LA TURQUIE, CHYPRE ET ISRAËL
Il est une nouvelle tension entre la Turquie et ses voisins dont on ne parle presque pas et qui illustre bien que ce pays commence à constituer une sérieuse inquiétude aux yeux de ses alliés et du reste du monde : il s’agit des injonction turques à l’intention de la partie grecque de Chypre qui s’est mise à exploiter les gisements de gaz au large de ses côtes, comme le lui permet la législation internationale. Les Turcs arguent que cela ne doit pas se faire et leur ministre des affaires étrangères est allé jusqu’à exiger l’arrêt immédiate des forages, ce que les Chypriotes grecs ont évidemment refusé de faire. M. Erdogan n’a pas hésité à envoyer des F16 de son armée survoler le site en cours de forage. C’est là le ministre chypriote grec a intelligemment rétorqué ceci : a) les forages et les ventes de gaz bénéficieront à toute l’île, y compris celle occupée par l’armée turque b) la Turquie, malgré ses rodomontades n’oserait pas attaquer un pays membre de l’Union Européenne, tout en demandant son adhésion à cette même Union. Mais les Chypriotes grecs ont fait encore mieux= ils se sont alliés aux Israéliens et ont requis les services de sociétés US qui effectuent les forages…
Quels enseignements tirer de cette mauvaise manière des Turcs ? Le remuant Premier Ministre actuel devrait faire attention : il a déjà parlé de renforcer sa présence en Méditerranée orientale, pensant intimider ces pauvres Chypriotes qui ont relevé le défi. Il espère aussi en imposer à Israël dont l’armée est nettement supérieure à ce qui existe dans la région.
Mais M. Erdogan n’a pas entièrement perdu le sens des réalités. Il pratique un langage ferme et populiste, voire nationaliste chez lui et chez les Arabes (qui n’ont pas gardé le meilleur souvenir de 400 ans de domination ottomane) mais quand il est chez les Grands, comme récemment à Washington, il file doux : c’est ainsi qu’il a accepté chez lui l’installation d’un radar censé protéger l’Europe et… Israël, des missiles iraniens !
O subtilités orientales des Ottomans !
Vu de la place Victor-Hugo - Page 881
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LA TURQUIE, CHYPRE ET ISRAËL
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MAHMOUD ABBAS ET BENJAMIN NETANYAHOU A L’ONU HIER
MAHMOUD ABBAS ET BENJAMIN NETANYAHOU A L’ONU HIER
Cela aurait pu, cela aura dû être une rencontre historique sous les regards du monde entier, ce fut une modeste prestation sans frais : M. Abbas n’a pas su résister à la grande tentation médiatique qui ne lui a valu que deux choses : la suspension de l’aide américaine et la méfiance accrue de l’Etat d’Israël.
Si le leader palestinien a tenté d’attirer l’attention des nations sur la situation de ses concitoyens, il n’a pas réussi à unifier son propre camp, les leader du Hamas ayant dit à Gaza que le discours prononcé était émotif et avait largement manqué sa cible. Et pour une fois, on est tenté de les rejoindre : comment peut on avoir un Etat sans en négocier préalablement les frontières ?
En revanche, Benjamin Netanyahou n’a pas manqué sa cible quand il a clamé que les Palestiniens voulaient un Etat mais pas la paix alors qu’il faudrait suivre la démarche inverse : la paix fraie le chemin vers une forme ou une autre d’un Etat ou d’une entité politique .
Je crains fort que la montagne n’ait accouché d’une souris car même le quartette européen opte désormais pour des négociations. Mais le Palestinien n’en veut pas tant que les Israéliens continuent de s’installer dans le pays qui est tout de même le leur : regardez les livres bibliques de Josué, des Juges, de Samuel et des Rois ! Je sais bien que l’historiographie biblique est une grille de lecture théologique des événements, mais tout de même, tout n’y est pas inexact, ni sujet à caution.
En gros, cela signifie que l’on est reparti pour un tour. Mais cette fois, les Palestiniens auront montré aux Israéliens qu’il fallait être sur leurs gardes. Etait ce le résultat escompté ? J’en doute. Et c’est dommage. -
DSK : APRES L’INFO SPECTACLE, LA JUSTICE SPECTACLE ?
DSK : APRES L’INFO SPECTACLE, LA JUSTICE SPECTACLE ?
On est en droit de se poser la question en voyant cet interminable feuilleton autour d’une pseudo affaire DSK : je fais évidemment allusion à tout ce tintamarre autour d’une tentative de viol dont la plaignante ne cesse de faire état alors que, d’un point de vue juridique, il y a prescription et que toute audition, toute confrontation, tout ce que vous pouvez imaginer ne donnera jamais rien puisqu’il y a prescription.
Que l’on ne se méprenne point : violer une femme ou simplement faire une tentative dans ce sens est abject et tombe sous le coup de la loi. La-dessus, aucune discussion n’est possible. Mais quand on voit des gens se réveiller après presque dix ans de silence, fréquenter assidûment les plateaux de télévision, hanter les radios et couvrir les colonnes de la presse écrite, on se demande sérieusement à quoi nous avons vraiment affaire.
Là où l’étonnement atteint son apex, c’est lorsqu’on entend que la justice, qui se dit surchargée d’affaires et à cours de moyens, entend organiser une confrontation et auditionner l’accusé et la plaignante, je dis bien plaignante . Or, qui mieux que les juristes et les avocats, sait que l’affaire sera classée car il y a prescription ? Qui le sait mieux que les juristes professionnels ? Personne ! Et pourtant, on fait comme si cela allait ouvrir des perspectives nouvelles.
Il y a des gen s qui n’auraient jamais eu la moindre couverture médiatique sans cela. On voit et revoit, on écoute et réécoute, sans cesse, les mêmes gens, les mêmes litanies, pour rien. Vous verrez comment tout cela va se terminer : un livre, encore un peu de surexposition médiatique. Et ensuite, tout retombera dans les oubliettes. Tout ce théâtre d’ombres retrouvera l’obscurité qu’ils n’auraient jamais dû quitter… Et après bonjour les dégâts : il est risqué de gérer une existence vide et obscure après un quart d’heure de tintamarre médiatique.
Mais nous le répétons : ceux qui se conduisent mal peu ou prou envers les femmes doivent rendre des comptes dans le cadre de la législation existante. Or, dans le cas présent, c’est la prescription.