Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 98

  • ean-Eric Boulin , Les hontes, Fayard, 2021

    Jean-Eric Boulin , Les hontes, Fayard, 2021

     

    C’est un roman remarquablement bien écrit  qui développe une double histoire, deux récits qui s’imbriquent harmonieusement l’un dans l’autre et qui finissent par fusionner. L’histoire-cadre relate une relation amoureuse qui connait les vicissitudes de ce genre d’histoire : démarrage en trombe, intense dépendance l’un de l’autre dans un couple et au fil des jours, l’épuisement du désir amoureux, l’évolution parallèle des membres du couple, qui changent et pas nécessairement dans le même sens. Mais parallèlement au délitement de ce couple, on voit émerger une amitié entre un Français de souche et un jeune maghrébin, natif de Marseille puisque c’est cette cité phocéenne qui sert de toile de fond à l’intrigue… C’est là que tout commence et c’est vers cette ville que tout revient. Cela, d’ailleurs, explique ce titre assez curieux, énigmatique : le jeune Maghrébin qui cache soigneusement ses origines dont il a honte et qu’il considère comme étant invalidantes, voire pénalisantes, change de prénom : de Réda il devient Jean-Réda, un changement qui favorise effectivement son ascension sociale, sans hélas lui apporter la paix intérieure et la joie de vivre tranquillement dont il a tant besoin, sans le savoir…

     

    Lire la suite

  • Rachid Benzine,  Dans les yeux du ciel. Le Seuil, Points.

    Rachid Benzine,  Dans les yeux du ciel. Le Seuil, Points.

     

    J’avoue d’entrée de jeu, avoir un peu hésité à poursuivre la lecture de ce roman attachant et même émouvant ; mais je n’ai découvert ce sentiment qu’ultérieurement. Je connais personnellement l’auteur et entretiens avec lui des relations personnelles d’une grande cordialité. Mais c’est le nouvel aspect de sa personnalité et de son œuvre qui m’a pris de court. Je connaissais le Rachid Benzine historien des religions, spécialiste de la science des religions comparées et lecteur intelligent du Coran. Je ne faisais que découvrir soudainement  le romancier, même si je savais qu’il avait déjà publié d’autres ouvrages  de ce type comme Lettres à Nour…

    Lire la suite

  • Yonatan Sagiv, Le silence est d’or ( L’antilope). Traduit de l’hébreu par Jean-Luc Allouche

      

    Yonatan Sagiv, Le silence est d’or ( L’antilope). Traduit de l’hébreu par Jean-Luc Allouche

     

    L’accueil est presque unanime : la littérature israélienne bénéficie d’un préjugé favorable, largement motivé par sa qualité, son authenticité et son illustration de l’universalité des valeurs juives, en dépit d’un ciel politique plutôt sombre mais qui connait de plus en plus d’éclaircies grâce aux retombées des accords d’Abraham. Il y a plus, encore : une nouvelle génération, bien plus douée, a succédé aux grands auteurs classiques comme A.B. Yehoshoua, Amos Oz, David Grosman et tant d’autres que je ne puis citer. Ce sont eux qui bénéficient d’un nouvel élan de créativité et de popularité bien méritées. A preuve, ces multiples traductions de romans hébraïques  en français. On pouvait craindre que toute une génération de nouveaux talents eût été assassinée par le conflit israélo-palestinien. Ce ne fut pas le cas, fort heureusement. La littérature néo-hébraïque a su s’imposer, tirer le meilleur de cette situation de guerre larvée et féconder la matière sociale ou historique.

    Lire la suite