Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 99

  • Vincent Bernard, La guerre de Sécession. La grande guerre américaine (1861-1865). Passés / Composés

    Vincent Bernard, La guerre de Sécession. La grande guerre américaine (1861-1865). Passés / Composés

     

    Voici une étude impressionnante, comme aime à en produire cette belle maison d’édition sur des sujets historiques traités en profondeur. En outre, un tel sujet qui a marqué le futur des États-Unis durablement ne peut pas être considéré comme réglé. Il s’agit évidemment de la question raciale qui se rappelle à notre bon souvenir, parfois de manière assez douloureuse. Il suffit de se reporter à de récents faits divers pour s’en convaincre.

     

    Le présent ouvrage, issu de la plume de l’un des meilleurs historiens de la question, ne se contente pas d’une récusée d’éléments déjà bien connus, du genre un Sud esclavagiste et cotonnier et un Nord abolitionniste, richement doté par la nature et l’esprit d’entreprise de ses habitants ; les analyses de l’auteur vont bien plus loin. J’ai pu mieux comprendre l’aspect lancinant de cette affaire dans l’histoire mouvementée des États-Unis. On peut faire défiler sous le regard du lecteur les noms des lieux où se déroulèrent de grandes batailles, le nombre de victimes, les discours d’esclaves libérés qui entreprennent de défendre leur cause auprès de leurs propriétaires blancs etc… Et j’avoue avoir été ému par les témoignages d’hommes et de femmes qui soulignent le drame de leur existence, car comme ils le disaient, être libres ne signifiait pas encore être égaux.  

    Lire la suite

  • Sylvie Thénault, Les ratonnades d’Alger, 1956. Une histoire de racisme colonial. Le Seuil, 2022  

    Sylvie Thénault, Les ratonnades d’Alger, 1956. Une histoire de racisme colonial. Le Seuil, 2022

     

    Décidément, la colonisation et son corollaire la décolonisation, sont à l’honneur, ces jours-ci. Est-ce dans l’air du temps ? Est-ce le travail de mémoire qui se fait avec plus ou moins de fracas ou, plutôt à bas bruit ? Il y a sûrement une grande diversité de facteurs qui sont à l’œuvre ici. Et quand on lit attentivement ces pages écrites par une chercheuse confirmée du CNRS, on continue de s’interroger : comment des hommes et des femmes dont les aïeux s’étaient installés sur cette terre d’Algérie depuis le milieu du XIXe siècle ont-ils pu faire preuve d’une si grande cécité politique ? Comment le déséquilibre démographique ne s’est il pas imposé à eux dès le début ? A savoir, partager le pouvoir avec la majorité indigène ( comme on disait jadis), injustement confinée sur son propre territoire et réduite à la portion congrue… Ce déséquilibre démographique accordait aux autochtones arabes la majorité, sauf à pratiquer une politique de ségrégation avérée et proclamée, à la face du monde entier… De la part de la patrie des droits de l’homme,  cela serait assez inattendu.

    Lire la suite

  • Jean-Christophe Cassard, 1180-1328. L’âge d’or capétien. Gallimard.

    Jean-Christophe Cassard, 1180-1328. L’âge d’or capétien. Gallimard.

     

    Voici une collection consacrée, je crois, à toute l’histoire de France et qui commence par le commencement. En l’occurrence, les premiers  pas de la dynastie capétienne qui durera près de mille ans. On ne se représente pas aisément le passage  de la féodalité à la royauté, la constitution en un État avec ses organismes fondés sur deux choses, la fiscalité et la guerre. Il faut des couches supérieures du pays, généralement désignées par la classe aristocratique et des masses laborieuses qui travaillent la terre pour nourrir les dirigeants, comme l’énonce clairement un poème médiéval cité par le préfacier de cet ouvrage si volumineux. En gros, on est passé de la suzeraineté à la souveraineté, du régime féodal au régime royal. Et cela n’a pas suffi, puisqu’un constitutionnel (Mirabeau) parlera, bien des siècles plus tard, en évoquant la France et ses habitants, d’un agrégat in constitué de peuples désunis. C’est dire combien l’émergence du royaume de France dans sa forme actuelle a mobilisé bien des énergies et consenti de très gros efforts.

    Lire la suite