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Vu de la place Victor-Hugo - Page 97

  • Rachid Benzine, Voyage au bout de l’enfance. Le Seuil, 2021

    Rachid Benzine, Voyage au bout de l’enfance. Le Seuil, 2021

     

    Détrompez vous en imaginant je ne sais quoi derrière ce titre énigmatique qui évoque un texte si célèbre… Mon ami Rachid Benzine qui affute ses talents de littérateur dans ce nouveau roman si poignant si émouvant, évoque l’assassinat de toute une génération de jeunes musulmans embrigadés, contre leur volonté, par la propagande de Daesh et conduits à perdre, par les rimes commis, l’innocence qui est celle de tous les enfants du monde.

     

    En lisant ce beau roman qui relate si clairement les graves avanies de tant de couples, convertis à l’islam de fraiche date, partis rejoindre l’État islamique et contraints de déchanter une fois sur place, dans la zone irako-syrienne, presque sans espoir d’échapper à la folie meurtrière de leurs geôliers…

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  • Maimonide et le commentaire spirituel des Écritures

    Maimonide et le commentaire spirituel des Écritures

     

    Moïse Maimonide, de son patronyme arabe Moussa ben Maimoun al-israeli al-kordobi, naquit à Cordoue en 1138 et mourut en 1204 en Égypte où il s’était réfugié après des accusations de conversion sous le régime fanatique des Almohades. C’était un penseur qui entendait apprécier l’être humain dans sa globalité, le prendre comme un tout insécable, tout en concevant son anthropologie de manière particulière : une division hermétique entre les masses incultes, d’une part et les rares élites, d’autre part. Mais il était lui-même médecin, notamment du sultan lui-même et de la sultane validée (la reine-mère). Philosophe, théologien, historien des religions et notamment bon connaisseur de la langue arabe dans laquelle il a rédigé son Guide des égarés, mais avec des caractères hébraïques, il a tenté de rapprocher le contenu positif du judaïsme rabbinique de l’aristotélisme de son temps. Mais on s’est posé la question de savoir si cette opposition entre les masses et les élites n’entraînait pas une dualité de sa pensée. Ce qui aurait alors compromis sa diffusion et son acceptation par l’ensemble de la population.

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  • Les karaïtes prennent enfin la parole…

    Les karaïtes prennent enfin la parole…

     

    Lorsque j’ai visionné le beau film de Monsieur Vladimir ELI sur les karaïtes de San Francisco, qui dure une bonne heure, l’envie m’a pris d’en parler ici. Mais, tout d’abord, quelques généralités sur cette secte juive dissidente, qui vit à l’état schismatique depuis les VIII-IXe siècles  

     

    Le nom qu’elle porte définit bien son programme : contrairement à leurs frères ennemis rabbanites, ils ne reconnaissent pas la loi orale, c’est-à-dire tout le grand corpus du talmud et du midrash qui ont pourtant, au fil des siècles, façonné la religion juive actuelle connue sous le nom de judaïsme rabbinique. Le mot karaïsme vient du verbe ou du substantif hébraïque KARAH qui signifie lire. Karah et son dérivé Miqrah connotent l’idée de lire ce qui est écrit et rien d’autre. Les karaïtes se fient exclusivement à la Bible hébraïque et à ses vingt-quatre livres, reconnus  comme faisant partie de la Tora écrite, la seule qui soit contraignante pour l’orant juif d’obédience karaïte. D’où le schisme puisque, faute de concordance documentaire entre les deux traditions, les deux partis ne manqueront pas de se séparer l’un de l’autre sur des questions pratiques ; la détermination des fêtes religieuses, le mode d’abattage des animaux consommables, les interdits sabbatiques, la circoncision, l’hygiène familiale, et tant d’autres pommes de discorde qui rendaient impossible toute vie religieuse commune. Et je ne parle pas de leur prosternements durant la prière, leur déchaussement, le dépouillement strict de leurs lieux de culte, etc

     

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