LES ÉLECTIONS AU SUD SOUDAN
Enfin, ces élections ont lieu sous l’œil vigilant des observateurs internationaux. Elles ont commencé hier, dimanche et les résultats complets et définitifs ne seront connus que dans un mois, vers le 15 février. Sauf imprévu grave, le résultat devrait être la partition du Soudan : au nord l’écrasante majorité des musulmans et au sud une population de chrétiens et d’animistes.
C’est toujours triste de voir un pays qui se divise, après s’être fait la guerre pendant plus de 25 ans. Mais si la paix est à ce prix, il n’y a pas lieu d’hésiter.
Et en tout état de cause, cette question de la partition d’un Etat majoritairement musulman, a énormément préoccupé les télévisions arabes, tant al-Djazira que Al-Arabiya. Depuis des semaines, ce sont des heures d’émissions où sont interviewés les leaders des deux camps. Avant-hier, j’ai regardé pendant près d’une demi heure, l’interview du président Omar El Béchir qui s’est voulu rassurant et confiant. Certes, il ne se fait guère d’illusions sur le résultat du vote et sait pertinemment bien que ce sera la partition (al-ifraq).
Ce qui m’a frappé dans toute cette affaire qui reste unique puisque c’est la première fois depuis longtemps qu’un Etat africain se scinde en deux, c’est le sentiment de soulagement des gens du sud, les chrétiens, enfin assurés de prendre en main leur avenir… Mais le plus gros reste à faire : comment délimiter les frontières de ce nouvel Etat ? Comment répartir les gisements de pétrole et de matières premières ?
Espérons que cette partie de l’Afrique fasse preuve de maturité et de savoir faire pour gérer les difficultés sans effusion supplémentaire de sang.
Je n’oublierai jamais le témoignage d’un homme au visage ravagé qui disait que depuis son plus jeune âge (5ans) il n’avait connu que des situations de guerre. Et que désormais, il ne souhaitait qu’une chose : vivre en paix.