Bréviaire à l’usage des princes etdes pauvres gens. Sentences des XIVe et XVe siècles réunies par Joël Blanchard. Agora, 2011.
Avez vous déjà eu un bréviaire entre les mains ? Si cela n’est pas le cas, je vous recommande la lecture de celui-ci, compilé par un auteur attentif et scrupuleux.
On y lit des sentences, des proverbes, des enseignements moraux issus de la plume d’hommes et de femmes comme, par exemple, Christine de Pisan.
L’ouvrage suit l’ordre alphabétique : amour précède avocat et cour, courtisan et ainsi de suite. On trouve aussi dans ce bréviaire de nombreuses dues, entre autres, à Philippe de Mézières et à Philippe de Commynes.
Les descriptions de l’avare et de l’avarice sont savoureuses ; et il en est de même de toutes les passions humaines.
Au fond, et c’est là le premier enseignement de ce livre, quand on parcourt ces pages, on constate que la nature humaine n’a pas changé en plus d’un demi millénaire. Les mêmes hommes qu’il y a des siècles se retrouvent aux commandes d’engins et de machines les plus sophistiqués, que même un génie comme Léonard de Vinci n’a pu imaginer. C’est dire combien de services ce bréviaire rendra à ceux qui voudront bien le feuilleter.
Quelques exemples : Christine de Pisan sur la fortune : Nul ne doit se plaindre de perdre les biens que Fortune dispense, elle ôte, donne et en dispose à son gré. ( p 75à
Générosité : Tout comme la lumière qui partout se répand et n’est pas diminuée, de même les biens de l’homme généreux ne diminuent pas parce que tous en ont leur part.
Une petite réserve, cependant : sous le vocable hypocrisie on produit un texte de Philippe de Mézières qui stigmatise les pharisiens, adeptes du Templum domini… ( p 89)