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Vu de la place Victor-Hugo - Page 987

  • LA RUE ARABE PEUT-ELLE CHANGER LA DONNE DANS LES REGIMES DICTATORIAUX ?

    LA RUE ARABE PEUT-ELLE CHANGER LA DONNE DANS LES REGIMES DICTATORIAUX ?
    Il semble bien que ce soit la leçon première de ce qui s’est passé hier en Tunisie. Quelle accélération de l’histoire : im y a encore quarante huit heures, M. Ben Ali était le puissant et incontesté pro consul de son pays et depuis hier après-midi il est devenu un fugitig auquel même ses alliés d’hier ne veulent pas accorder d’asile.. Même la France, dit-on, n’a pas souhaité l’accueillir afin de ne pas se brouiller avec les Tunisiens dans notre pays.
    Le fugitif a finalement été accueilli par les autorités saoudiennes qui semblent vouloir calmer le jeu ou simplement aider la France, la débarrassant d’un invité gênant.
    La rue arabe : revenons sur ce point délicat, riche en promesses mais aussi en menaces. Comme nous l’écrivions hier, les gouvernants d’Egypte, du Marco et d’Algérie devraient être prudents. Espérons que ces pays sauront tirer les leçons qui s’imposent.
    J’entendais tout à l’heure Olivier Mazerolle dire qu’une telle évolution pourrait changer la donne et mettre fin à des mouvements migratoires dont l’Europe, y compris la France, ne veulent plus vraiment. Si, sur l’autre rive de la Méditerranée s’installaient des régimes démocratiques, plus d’immigration et surtout plus d’islamisme puisque démocratie et prospérité seraient au rendez vous…
    Est-ce une vue de l’esprit ? Pas nécessairement. Certes, la transition  vers un régime à l’occidentale prendra du temps mais cela peut se faire. Oui, la rue arabe peut changer la donne
    A condition que l’extrémisme ne tire pas les marrons du feu en profitant des querelles des opposants actuellement désunis.

  • LE DEPART DE ZINE ALBIDIN BEN ALI : LES LEÇONS D’UN ECHEC

    LE DEPART DE ZINE ALBIDIN BEN ALI : LES LEÇONS D’UN ECHEC

    Comme je vous l’annonçais ce matin, cet exemple tunisien va faire école : au prix de quelques dizaines de morts (hélas et qu’il faut déplorer) tout un peuple a pu expulser de chez lui un tyran : en quelques heures, un chef d’Etat est devenu un fugitif, un réfugié accueilli probablement dans un pays d’Europe, désireux de lui offrir une porte de sortie et, surtout, de sauver des vies humaines.
    Quelle déliquessence d’une régime qui durait près d’un quart de siècle et qui n’a pas voulu ni su donner au petit peuple de quoi vivre. Cela     fait oenser à une phrase en vogue dans l’Algérie des années de sang : hashiyscha bgaht m’icha (un petite herbe qui ne demande qu’à vivre… En d’autres termes, la situation est si tendue qu’o n’a même  plus de quoi manger.
    Les leçons à tirer sont nombreuses : d’abord, la contagion. A nos yeux, les deux autres pays ne vont pas tarder à suivre le même exemple que les Tunisiens. Ce n’est pas ce que nous souhaitons, loin de là. Mais comme l’enseignait Clausevitz, les conflits ne naissent pas de la volonté des hommes, mais de la rupture d’équilibre. Quand les gens n’ont plus rien à perdre, même leur vie ne représente plus grand chose à leurs yeux.
    Récemment, lors des émeutes en Algérie, le Monde titrait en page intérieure : un Etat riche et des Algériens pauvres… Comment expliquer que des citoyens d’un pays riche en hydrocarbures brave tous les dangers pour rejoindre l’eldorado que l’Europe n’est plus, depuis des années ?
    Quant au Marco, provisoirement préservé des troubles, la déflagration, si elle venait à produire (ce que nul ne souhaite) serait plus terrible.
    Mais ce n’est pas le plus grave, on parle déjà de la Jordanie, et aussi, mais de manière plus timide, de la Syrie où un peuple tout entier vit sous la férule pesante d’une oligarchie clanique qui argue de l’Etat d e guerre avec Israël pour tout contrôler, tout justifier, même les pires abus.
    Mé’az yatsa matok : un mal peut générer un bien. Qui sait ?

  • La Tunisie, le chemin de la liberté…

    La Tunisie, le chemin de la liberté…

    J’emprunte cette expression au titre d’un célèbre roman de l’auteur viennois, Arthur Schnitzler, en allemand Der Weg ins Freie… pour parler de ce qui vient de se passer en Tunisie.

    A supposer que l’actuel président ait dit vrai, qu’il tienne ses promesses et n’entrave nullement la liberté d’opinion et de la presse, les historiens relèveront que pour la première fois la rue arabe a fait capituler un régime autoritaire. Certes, il a tout fait pour se maintenir, mais tout de même aller à la télévision, reconnaître ses erreurs et faire son mea culpa, c’était inimaginable il y a seulement quelques jours.

    Ce soulèvement du peuple tunisien, d’où tout slogan politique était absent (on a bien noté la non présence des syndicats et des partis d’opposition) fera date et servira de modèle aux opinions d’autres pays arabo-musulmans.

    A quoi pouvons nous relier cette soudaine prise de conscience ? Avez vous observé l’âge et la tenue des manifestants ? Il ne s’agissait, dans leur écrasante majorité, ni d’intellectuels, d’adhérents à des partis politiques, ni de syndicalistes, mais d’une base simple, confrontée aux difficultés de vivre au quotidien. Je me suis souvenu du discours de Habib Bourguiba, il y a de nombreuses années, lorsqu’il avait imposé des augmentations des denrées de première nécessité : les manifestants l’avaient contraint à reculer. Apparemment, l’actuel président avait oublié cet épisode instructif.

    Mais tournons nous vers l’avenir et laissons le passé de côté : il est évident que les populations des arabes maintenues ous la botte de régimes autoritaires vont explorer cette voie tunisienne pour tenter de vivre mieux… de renouer enfin avec la démocratie et de cesser d’avoir une vue manichéenne du monde.

    En ce sens, les Tunisiens auront été des précurseurs.