Les réseaux sociaux (Face Book, Twitter, etc) et les dictatures
Entendu, vu ce matin sur BFM TV : les réseaux sociaux ont grandement participé à la chute et à la fuite du dictateur tunisien en dépit d’un contrôle très serré des organes de presse, écrite et parlée. On a l’impression qu’à travers les ondes, mais de manière absolument irrépressible, les nouvelles, les communications entre internautes ont défié le pouvoir en place, provoquant sa chute quasi-immédiate et sa fuite éperdue à l’étranger.
Mais cette télévision française ne s’en est pas tenue à cela. Elle a présenté un tableau de contagiosité des autres régimes arabes dictatoriaux et a fait état de ceux qui seraient susceptibles de s’effondrer comme des châteaux de cartes. Et, à ma grande surprise, celui que les internautes arabes visent, celui qu’ils placent immédiatement sur la liste est le régime syrien de Bachar el Assad. J’avoue ma surprise, non point que ce régime brille par son respect scrupuleux de la démocratie mais parce que les internautes arabes ont établi un parallélisme entre la nature des deux dictatures : un volet politique qui fruste les habitants de toutes les libertés, mais aussi un volet économique qui révèle des similitudes frappantes avec le désossement de l’économie syrienne…
La télévision exposait aussi le contenu des messages échangés entre les internautes de tous ces pays qui voient s’ouvrir devant eux des perspectives inespérées, voilà tout juste quelques semaines…
Il est indéniable que si un régime enfin démocratique voyait le jour à Damas, plusieurs gouvernements et plusieurs pays, dont le pauvre Liban, pourraient pousser un soupir de soulagement. Cela changerait tant de choses.
Le malheur est que la comparaison entre la Tunisie et la Syrie n’est pas parfaite. Il y a même une différence de taille qui change entièrement la donne : l’armée tunisienne, réduite et constituée d’hommes du peuple, non fanatisés par des doctrines politiques extrémistes, n’a pas voulu tirer sur le peuple alors que l’armée syrienne, sur le pied de guerre avec Israël depuis des décennies risque de réserver des surprises, non point aux gouvernants mais au peuple manifestant.
Souvenons nous de ce qui s’était passé à Hamma il y a plusieurs décennies : une révolte avait occis des dizaines de jeunes cadets militaires. Le pouvoir en place a pratiquement rasé les poches de résistance, même lorsque les insurgés se sont retranchés dans des lieux du culte. Ils furent pulvérisés par l’artillerie lourde.
Enfin, ce Proche Orient ! Un seul pays n’a pas souci à se faire de ce point de vue, car c’est une démocratie parlementaire absolue : Israël.