Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 994

  • LA PHILOSOPHIE DES PRENEURS D’OTAGES

    LA PHILOSOPHIE DES PRENEURS D’OTAGES

    Kant et Hegel n’auraient jamais deviné qu’on les appellerait un jour  en renfort pour un billet dénonçant les prises d’otages en général. Evidemment, ces deux grands penseurs de langue allemande nous ont enseigné respectivement que l’on ne doit jamais utiliser un congénère comme un moyen (ce que font les terroristes preneurs d’otages) mais comme une fin en soi, et que l’on devait tout faire pour remplacer la violence par le verbe. En somme, la guerre serait évitable grâce à la parole
    Les preneurs d’otage démentent frontalement une telle attitude.
    Nous pensons aux journalistes français retenus en Afghanistan par des brigands qui n’ont pas de motivation politique mais qui se servent d’autres êtres humains comme d’une monnaie d’échange. Nous pensons aux autres Français retenus par des bandits aux frontières du Mali et de la Mauritanie.. Et nous avons aussi une pensée émue pour ce vieil homme, un septuagénaire malade, lâchement exécuté par les terroristes d’AQMI. Les mêmes retiennent, entre autres, une dame gravement malade et à laquelle la DGSE a réussi à faire passer les médicaments dont elle a besoin.
    Les preneurs d’otage ne considèrent pas leurs victimes comme leurs congénères, ils ne voient en eux qu’un moyen destiné à faire avancer leurs revendication et leur satisfaction. Or, nous voyons ces barbares faire leurs cinq prières quotidiennes devant de complaisantes caméras de télévision, donner des interviews ou se faire photographier devant des otages ligotés, assis à même le sol. Peut on être croyant et priver un autre être humain de sa liberté, de l’éloigner de l’affection de siens alors qu’il ne vous a rien fait ? Son seul crime étant de s’être trouvé à portée de vos mains criminelles, un jour maudit ?
    En écrivant ces lignes, je pense à la mère de Stéphane Taponier ( un journaliste dont je donnais bien l’oncle) qui dit son désespoir et sa volonté de revoir enfin son fils : les barbares écouteront-ils le message d’une mère éplorée ? Et dois je rappeler le cas de Gilad Schalit, retenu depuis plus de quatre ans alors que les Israéliens ont proposé de l’échanger contre près d’un millier de détenus ?
    Quand on parle de dialogue des cultures (tiens, une expression qui a disparu des journaux et des plateaux de télévision depuis quelque temps) il faut, au préalable, un langage commun : or, celui-ci n’est pas trouvé.
    Il faut un nouvel humanisme, il faut que l’homme en tant que tel, retrouve toute sa place dans le cœur des autres hommes.
    Il faut revenir à la notion de dignité humaine. C’est aussi cela le message de Kant et de Hegel.

  • LES PUISSANCES FACE AUX INTEMPERIES : DES COLOSSES AUX PIEDS D’ARGILE

    LES PUISSANCES FACE AUX INTEMPERIES : DES COLOSSES AUX PIEDS D’ARGILE

    Depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, on ne parle que de conditions météorologiques et les écologistes doivent se frotter les mains. Ils sont heureux de constater que c’est la nature elle-même qui remet l’homme à sa place. C’est un sérieux rappel à l’ordre : l’homme se croyant maître de l’univers alors qu’il n’est que le diadème de la création, se trouve immobilisé et doit attendre : ses plus beaux avions ne peuvent plus prendre l’air en raison d’un ciel trop bas, ses plus puissantes voitures ne peuvent même plus emprunter les autoroutes en raison de l’enneigement et quand elles le peuvent elles avancent comme des tortues, à cause de quoi ? D’une fine couche de glace qu’on appelle le verglas ! Curieux…
    Napoléon lui-même, à la tête de la fameuse grande armée avait d$u capituler devant le général hiver. Aujourd’hui, Paris, Londres, New York et Moscou peuvent tout juste refaire décoller leurs avions : à Moscou, l’aéroport a dû fermer, à New York une tempête de neige a provoqué l’annulation de centaine de vols intérieurs, à Londres, l’aéroport a connu des difficultés pires qu’à Paris. Quant à Moscou, n’e parlons même pas.
    Mais ce qui est encore plus frappant, c’est ce qu’on pourrait appeler le talon d’Achille ou les pieds d’argiles des grandes puissances : savez vous que l’on manque presque partout de sel de déneigement ? Vous rendez vous compte qu’à Roissy on manquait de ce fameux liquide indispensable pour dégeler les ailes et les réactions des avions ?
    Ceci, ce petit, cet infime défaut de la cuirasse me fait penser à quelque chose : savez vous ce qui qui provoque la mort des éléphants ? Ce sont de herbivores qui, en pricnipe, ne feraient pas de mal à une mouche… Eh bien, pour mâcher les dizaines de kilogrammes d’herbes et de racines ingéréesc chaque jour, ils ont des dents mais celles-ci finissent par tomber, l’âge venant. Et c’est la mort : quand on voit de tels mastodontes dont le maintien en vie dépend de petites dents…
    C’est, toutes proportions gardées, un peu la même chose pour nous : Pour deux produits, somme toute, communs, nos plus grandes installations ont été hors d’état de marche… Certains gouvernement, britannique notamment, entendent prendre des sanctions contre des lampistes auxquels  ils reprochent une prétendue impéritie… C’est juste, mais les causes sont plus profondes : elle touchent à l’orgueil de la science humaine. Nous devons réapprendre à vivre, sans touner le dos au progrès. Nous devons réapprendre à être patients. Souvenez vous de Goethe qui dénonçait au début du XIXe siècle la velocitas…

  • LES BENEVOLES DU SECOURS CATHOLIQUE ET DU SECOURS POPULAIRE

    LES BENEVOLES DU SECOURS CATHOLIQUE ET DU SECOURS POPULAIRE
    Vu ce matin sur BFM TV : des équipes de bénévoles qui organisent des maraudes pour venir en aide à des sans domicile fixe par ces temps de fêtes mais surtout de grands froids. On les a vus notamment en Lorraine où il a fait jusqu’à moins dix, parcourir les routes et  les rues des villes pour demander à ces pauvres gens s’ils voulaient un hébergement ou de la nourriture. Sans aucune contrainte ni familiarité, ils s’adressent à ces accidentés de la vie pour les aider, les convaincre des dangers, parfois mortels, qu’ils courent.
    Un bénévole a expliqué comment se passe le processus de glaciation entraînant la mort : on se sent gagné par un sommeil trompeur qui est en fait le couloir de la mort car les terminaisons nerveuses de ces pauvres gens ne sentent plus le froid qui engourdit ses victimes. L’hypothermie fait le reste et l’issue est généralement fatale. C’est dire le mérite des bénévoles qui pensent aux autres et, comme le disait le philosophe français Emmanuel Lévinas, ont le souci des autres. De l’autre. Car mon moi, disait-il, ce sont les autres.
    Est ce un  hasard ou une simple coïncidence si les fêtes de Noël et du nouvel An tombent en hiver, au cours d’une saison où la nature est hostie et les conditions de vie plus dures que le reste de l’année ? Je ne sais, mais je pense qu’il faudrait étendre la tradition judéo-évangélique portant sur Pâques à la fête de Noël pour les chrétiens.
    Les Evangiles mais aussi le Talmud nous apprennent qu’à Jérusalem, tous les visiteurs ou les nécessiteux étaient cordialement invités dans les maisons de la cité du roi David afin d’y célébrer la fête : ne pourrait-on pas en faire autant pour cette fête de Noël si importante ( à juste titre) aux yeux des Chrétiens ? Evidemment, in ne s’agit pas d’imposer qui que ce soit à qui que ce soit, mais on pourrait éviter le désespoir de gens, comme cette jeune femme lorraine qui disait ce matin combien c’était dur pour elle d’être exposée aux intempéries, surtout en cette période de fête. Elle se sentait encore plus abandonné qu’à l’ordinaire. Ne l’oublions pas.
    Et surtout rendons grâce à ces hommes et à ces femmes, tous bénévoles, qui se portent au secours de leurs frères humains, quelle que puisse être leur origine.