De la crise économique mondiale à une austérité renforcée
Entendu hier en fin d’après-midi sur le forum de LCI, un vaste débat sur l’austérité à venir et les crises économiques qui secouent pratiquement tous les pays de la planète.
Ce qui m’a inquiété, c’est la remarque générale mise en avant par tous ces économistes sérieux et compétents, des hommes connus pour leur grande expertise et aux yeux desquels ce que nous vivons présentement, c’est-à-dire les restrictions appliquées par les gouvernements, ne serait qu’un avant-goût de ce qui nous attend vraiment : à savoir, la vraie austérité, celle qui nous frappera vraiment lorrsqu’on amputera le pouvoir d’achat des ménages des classes moyennes, d’environ 20%. Enorme, du jamais vu ni entendu ! Que faire si on ne peut plus payer son loyer, envoyer ses enfants en vacances, acquitter les traites de ceci eu de cela…
Les experts ont poursuivi leurs discussions en notant que les troubles, de plus en plus violents, qui se déchaînent en Grèce et menacent désormais l’Irlande, vont déborder chez nous, dans d’autres pays de la zone euro, pas encore atteints de plein fouet par la crise..
En d’autres termes, nous n’avons encore rien vu et le pire, le bien pire, est encore devant nous. Triste perspective pour l’année 2011. L’un des intervenants, ancien professeur d’économie à Paris Dauphine a souligné que déjà la somme des emprunts que la France devra contracter sur les marchés financiers internationaux excèdent et de loin nos capacités de remboursement. Or, pour peu qu’une agence de notation modifie à la baisse votre capacité d’emprunter et c’est le cercle vicieux : vous avez besoin d’argent mais vous n’êtes pas vraiment solvable ; on vous prête mais à un taux élevé car on redoute le pire et ainsi votre charge d’intérêts s’alourdit. Conclusion : au lieu de vous aider, on vous enfonce la tête un peu plus sous l’eau…… Comment faire ?
La seule lueur d’espoir, à condition qu’elle reste au pouvoir, nous vient du discours de Madame Angela Merkel devant le Bundestag : la chancelière fédérale a dit sa foi en l’Euro. Quel virage ! Mais que se passera-t-il si l’opinion, donc les électeurs, venait à changer d’avis ? Les Allemands sont formels : il s ne veulent plus payer pour l’Europe du Club Med………
L’un des intervenants a dénoncé l’attitude des banquiers qui nous ont mis dans cette situation et qui ne nous ont toujours pas dit la vérité sur leur état de santé et sur les fameux produits toxiques. Que faire contre les banques ? Nationaliser le circuit du crédit, faire du dirigisme économique à l’ère de la mondialisation ? Même M. Obama ne pourrait pas, n’aurait pas les moyens de la faire…
Une perspective préoccupante: le président de la République d’Irlande a lâché hier une phrase sibylline et hautement inquiétante : les banquiers, a-t-il, vont bientôt se retrouver dans un douloureux face à face avec les particuliers. Leurs clients. Vous comprenez ce que cela signifie…