Le vrai sens de hanukka, le combat contre l’hellenisme
Ce soir voit l’allumage de la huitième bougie de hanukka, la dernière. Pourrant, même si les juifs du monde entier s’invitent pour une dîner convivial et célèbrent la fête, peu savent vraiment quel est le sens profond de cette fête extra-biblique que des rabbins allemands réformés et libérayux avaient, par courte vue, écarté du rituel en arguant de son origine non mosaïque : funeste erreur, balayée par le vent de l’Histoire. Le judaïsme moderne et contemporain ne saurait subsister sans hanoukka…
De quoi s’agissait-il vers 160 avant l’ère chrétienne ? Il y allait tout simplement du maintien ou de la survie de l’essence du judaïsme face à l’hellénisme. Je me souviens de l’année dernière, à peu près à la même époque, je me trouvais alors à Eilat et j’écoutais à la télévision les débats sur la yahadout (judaïsme ) face à la yewanout (hellénisme). En effet, les juifs hellénisés avaient osé, par mimétisme ignorant et de mauvais aloi, introduire dans le temple de Jérusalem, les divinités grecques, ce qui déclencha la réaction violente et déterminée des forces vives du judaïsme authentique qui lava cet affront au Dieu d’Israël dans le sang. Dieu merci, nous n’en sommes plus là. Le judaïsme est bien assis, en paix avec lui-même, car ; les libéraux et les réformés y compris, comprennent désormais les leçons de l’Histoire. Da manière parfaitement paisible.
Lorsque les Hasmonéens brandirent l’étendard de la révolte, ils ne furent pas vraiment soutenus par la caste religieuse qui n’admettait en sa créance que l’intervention divine au motif que Dieu était le seul agent efficient de l’Histoire. Ce n’est pas faux même s’il faut parfois l’aider, comme disait La Fontaine, Aide toi et le ciel t’aidera…
L’enjeu de Hanoukka fut de préserver le judaïsme de toute contamination syncrétiste issue de l’hellénisme. Le judaïsme devait-il rester ce qu’il était depuis les origines ou, au contraire, se mélanger à quelque chose d’essentiellement différent ? Les Macchabées ont apporté la réponse que l’on connaît. Cette réponse était-elle la bonne ? Je ne sais. Mais ce fut celle qui nous a mis dans la situation actuelle où nous nous trouvons, celle d’une minorité ethnique et religieuse.
Mais ce fut, sans conteste, la plus courageuse, celle de la petite Judée qui est restée ce qu’elle a toujours été en dépit des vicissitudes de l’Histoire. Et celle d’Israël n’a toujours pas dit son dernier mot…