LA VIRGINITÉ DES FEMMES
On se souvient de la curieuse requête de ce jeune homme, français d’origine maghrébine, qui a voulu divorcer de sa jeune épouse, sitôt qu’il avait découvert qu’elle n’avait plus d’hymen, c’est-à-dire qu’elle n’était pas vierge. Une requête avait donc été déposée en annulation de mariage pour motif de mensonge. Le jeune requérant avait argué que jeune épouse l’avait trompée sur sa condition : elle prétendait être vierge alors qu’elle ne l’était pas… On croit rêver mais le rêve allait devenir un cauchemar.
L’affaire avait grand bruit puisque même la Garde des sceaux, Madame Dati, elle-même française d’ascendance algéro-marocaine ; avait suggéré que l’on devait hâter la séparation des nouveaux puisque l’on servait ainsi la cause de la jeune femme qui désirait faire une croix sur ce douloureux intermède public. On s’acheminait donc vers une séparation.
Et voici que la cour d’appel, sur demande du parquet, a reconsidéré l’affaire et a déclaré que les époux étaient toujours mariés et que le défaut de virginité ne constituait pas de motif valable, comme l’avait considéré la première juge.
Que pensait de tout cela ? Difficile à dire, mais une chose est sûre : il y a des gens qui pensent encore dans des catégories d’un autre âge. Mais ce n’est pas cela le plus grave : qu’ils fassent cela dans d’autres pays où les traditions sont ce qu’elles sont, soit, mais en France, au cœur de l’Europe, au début du IIIe millénaire, quelle régression !
Quand on parle du choc des cultures, ce n’est pas seulement du délire. Par contre , j’approuve la décision de la cour d’appel car elle montre que dura lex, sed lex et que nous n’avons pas à renier nos principes pour complaire à certains, animés d’idées d’un autre âge.
Un regret cependant : cette pauvre jeune femme qui va devoir demander le divorce pour être enfin débarrassée de ce handicap. Au fond, si l’évolution de certains pays intervient un jour, ce sera probablement le fait des femmes. Et c’est très bien ainsi.