JESUS ENTRE LA TRADITION ET L’HISTOIRE
A PROPOS DU VOLUME IV DE JOHN P. MEIER :
Un certain juif Jésus : la loi et l’amour
(Le Cerf, 2009)
Remarques préliminaires
C’est une œuvre incontestablement marquante que celle de John P. Meier ; il nous offre aujourd’hui le quatrième volume de son histoire de Jésus. Les trois précédents, tous parus aux éditions du Cerf, traitaient des thèmes suivants : (I) les sources, les origines, les dates (II) les paroles et les gestes (III) attachements, affrontements, ruptures. Et c’est justement de20ces ruptures que l’auteur nous entretient dans le présent ouvrage sur plus de 700 pages, notes et bibliographies comprises.
S’il est un sujet sensible, tant en histoire de l’Antiquité qu’en matière de théologie et de relations judéo-chrétiennes, c’est bien le statut de Jésus, son histoire proprement dite mais aussi sa christologie. Meier a pourtant donné, à très juste titre, à l’ensemble des quatre volumes déjà parus (il en reste un cinquième) le sous-titre suivant : les données de l’histoire. Nous avons donc affaire à un solide historien, doté d’une sensibilité chrétienne non moins enracinée, mais qui fait bien la part des choses. C’est pour cela qu’en matière de ruptures, il s’interroge avec toute la prudence qui s’impose, sur la véritable attitude de Jésus à l’égard de la Tora, ou plus exactement, de son contenu juridico-légal. Et comme des générations d’historiens ou tout simplement d’hommes d’église, qui ne voyaient pas toujours très nettement la frontière entre l’histoire de la christologie, ont opposé la loi de la Tora à l’amour de l’Evangile, Meier a consacré le présent volume à ce qu’il nomme (avec une belle allitération en langue anglaise, impossible à restituer en français) Law and love Et les choses, sous sa plume, sont bien plus complexes20qu’on ne le croyait précédemment.
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MAINTENIR LA PRÉSENCE CHRÉTIENNE EN TERRE D’ISLAM : LE VOYAGE DE BENOÎT XVI EN TERRE SAINTE…
MAINTENIR LA PRÉSENCE CHRÉTIENNE EN TERRE D’ISLAM : LE VOYAGE DE BENOÎT XVI EN TERRE SAINTE…
Le déplacement du Saint Père en Jordanie, en Israël et en Palestine revêt une importance cruciale, mais pas pour ce que l’on croit. On pense que le pape tient simplement à recoller les morceaux avec les juifs (en raison de l’affaire calamiteuse de Williamson) et avec les musulmans (à cause du fameux discours de Ratisbonne). En réalité, par delà ces préoccupations immédiates, le voyage pontifical, d’une étonnante longueur, vise beaucoup plus loin et beaucoup plus haut : maintenir coûte que coûte la présence et le développement d’une communauté chrétienne d’Orient qui est, disons le clairement, en voie de disparition… -
LES MÈRES PORTEUSES : LES RÉSERVES DU CONSEIL D’ETAT
LES MÈRES PORTEUSES : LES RÉSERVES DU CONSEIL D’ETAT
La plus haute juridiction administrative française vient de donner son avis : elle déconseille la régularisation du recours aux mères porteuses, par souci de l’équilibre des mères et des enfants qui seraient associés dans cette forme de procréation médicalement assistée.
De quoi s’agit-il ? De lutter contre l’un des derniers murs de la médecine, les difficultés, voire l’impossibilité d’engendrement. Tous les couples vous le diront. Les enfants sont le plus beau cadeau, la plus belle bénédiction d’une union entre un homme et une femme. Or, pour des raisons que l’on ignore, et malgré de gigantesques avancées médicales, on ne parvient pas à percer le mystère jusqu’au bout. On a envisagé tant de gestes de substitution, et le recours à ce que l’on nomme une mère porteuse fut envisagé et même utilisé dans certains pays. On a tenté l’expérience en France et on a consulté le Conseil d’Etat qui a donné son avis : les Sages du Palais Royal déconseillent cette voie.