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  • uifs et arabes ; vers une fraternité retrouvée ?

    juifs et arabes ; vers une fraternité retrouvée ?

    Hier soir, jusque tard dans la nuit, les juifs originaires du monde arabo-musulman ont pu relire une dernière fois avant l’année prochaine, le seder de Pessah. Mais cette fois ils l’ont lu en hébreu avec une traduction en judéo-arabe qui s’inspire de celle que l’ancien directeur de l’académie babylonienne du Xe siècle, Saadya Gaon (882-942) avait rédigé pour ses frères dont l’immersion culturelle au sein du monde environnant était grande. Cette version a subi quelques modifications pour l’adapter à la langue arabe vernaculaire de chaque contrée : par exemple, dans les pays d’Afrique du nord, une touche maghrébine, alors que dans ceux d’Orient, une touche locale un peu plus prononcée.

    J’ai pu observer hier, comment dans ma propre famille proche, chez Annie et Jacques, entourée de mes frères et de mes sœurs ainsi que de membres des familles apparentées, la langue arabe de l’enfance, de la prime enfance, était indissolublement liée à la personnalité de chacun d’entre nous. Mais il y avait au milieu de cette magnifique table de fête une sorte de mur de Berlin ; d’un côté, notre génération (vieillisante ?) de quinquagénaires, bientôt sexagénaires, locuteurs de l’arabe et attachés à cette tradition ancestrale judéo-arabe dans laquelle plongent les racines, de l’autre, les jeunes, âgés de moins de vingt ans jusqu’à la trentaine, grosso modo, qui ignorent cette langue et ne font pas d’efforts pour l’apprendre et la comprendre : dommage. C’est un appauvrissement et une perte de la mémoire collective. Ils ignorent que leurs grands père ou arrière grands père s’exprimaient dans cette langue…

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  • Niswiyya islamiya : féminisme islamique, un oxymore ?

    Niswiyya islamiya : féminisme islamique, un oxymore ?

    Un petit article non dénué d’humour de Gilles Paris, paru dans Le Monde en date du 28 mars a retenu mon attention. Il rend compte d’un congrès de femmes à Ryad où, l’auteur l’écrit noir sur blanc, les femmes sont considérées, dans leur propre pays, comme des citoyens de seconde zone. Est-ce vraiment une nouveauté ? Pas vraiment. L’article se demande comment les femmes pourraient réussir à faire évoluer les choses, à savoir déplacer une chape de plomb pluriséculaire qui paralyse, dans les pays arabes, ce que Mao nommait, l’autre moitié du ciel… Et comme disent les inspecteurs d’académie en écoutant une jeune maître stagiaire faire la classe, il y a encore beaucoup de travail à fournir… Or, en agissant ainsi, ces pays s’amputent d’une partie importante de leur richesse humaine, d’irremplaçables compétences et d’un si grand bonheur de vivre…

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  • De la sortie d’Egypte à la Résurrection… Pâque juive et Pâques chrétiennes…

    De la sortie d’Egypte à la Résurrection…

    Pâque juive et Pâques chrétiennes…

    Ce lundi soir, les juifs du monde entier célébreront la fête de Pessah et consommeront, sept jours durant, du pain azyme, la matsa. Cette célébration qui fusionna jadis avec la fête du pain azyme (hag ha-matsot) marque la la sortie d’Egypte, l’Exode, qui constitue le premier événement national du peuple hébreu en tant que tel. Il n’en existe pas de plus ancien. Dans la liturgie juive, deux faits marquants reviennent constamment : la création de l’univers et la sortie d’Egypte.

    L’Exode, d’une part, tel que le relate la Bible hébraïque, et la Résurrection de Jésus, telle qu’elle se lit dans les Evangiles, d’autre part sont des événements majeurs de l’Histoire sainte. En termes de sociologie religieuse, on pourrait parler de «mythes fondateurs» qui gisent au fondement même de la foi. Comme le recommandait Ernest Renan dans son Histoire des origines du christianisme, il ne sert à rien de bannir la légende puisqu’elle est la forme que revêt nécessairement la foi de l’humanité.

    Alors que la fête de Pâques renvoie à un épisode biblique unique, sa commémoration diverge profondément selon qu’il s’agit de la tradition juive ou de la tradition chrétienne, étant entendu que la seconde résulte d’une scission par rapport à la première. Chacune voit dans cette célébration pascale un épisode crucial de son vécu religieux.. Résumons brièvement les récits bibliques tels qu’ils se lisent dans le second livre de Moïse qui a d’ailleurs donné son nom à cet Exode d’Egypte: après sa révélation à Abraham, Dieu lui promet une innombrable descendance qui sera réduite à l’esclavage en Egypte mais qui ressortira renforcée de l’épreuve. Aguerris par une épuisante traversée du désert, ces enfants d’Israël hériteront de la Terre promise où ils pourront couler des jours heureux…

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