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  • CONFÉRENCE PRONONCÉE LE MARDI 11 MAI À PARIS AU MJLF, POUR HONORER LA MAMOIRE DE LA REGRETTÉE COLETTE KESSLER (ZAL) A L’INVITATION DU RABBIN Stephen Berkovitz CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE L’ŒUVRE EN

    CONFÉRENCE PRONONCÉE LE MARDI 11 MAI À PARIS AU MJLF, POUR HONORER LA MAMOIRE DE LA REGRETTÉE COLETTE KESSLER (ZAL)

    A L’INVITATION DU RABBIN

    Stephen Berkovitz

    CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE L’ŒUVRE

    ENTRE LA PHILOSOPHIE ET LA THÉOLOGIE de Léo BAECk (1873-1956)

    Par Maurice-Ruben HAYOUN

    Voici les premières lignes de ce Sens de l’existence juive, le tout dernier ouvrage de Léo Baeck qu’on vient de lire, celui qui renferme sa conception ultime de l’aventure juive, en 1956, peu de temps avant sa mort :

    Ce livre fut écrit en des heures sombres. Jadis, alors que la vie juive était menacée d’une extermination largement entamée, l’auteur de ces lignes ressentit le besoin impérieux de se rendre compte à lui-même, oui de rendre compte de cette existence juive et de ce peuple juif.

    Les premiers chapitres furent rédigés dans mon ancien lieu de résidence, les suivants dans le camp des déportés, chaque fois que je pouvais mettre la main sur une feuille blanche et qu’un instant de calme s’offrait à moi. Et lorsque sonna l’heure de la libération, cet amas de feuilles, dissimulé de cachette en cachette, était devenu un bien auquel je tenais beaucoup. En fait, c’était aussi le témoignage d’une survie miraculeuse.

    Les événements devinrent alors de l’histoire et les moments vécus de l’esprit. Le temps présent s’anima et se mit à interroger les temps anciens. J’eus alors l’impression que ce livre devait aussi mentionner ces hommes afin de porter témoignage.

    Puisse-t-il leur parvenir!

    Léo Baeck a donc voulu témoigner des ravages de cette Shoah qui a manqué de peu de tout emporter dans son sillage (… alors que la vie juive était menacée d’une extermination largement entamée) ; mais il a aussi voulu interpréter et s’interroger sur la signification de la vie multimillénaire de ce peuple (…oui, de rendre compte de cette existence juive et de ce peuple juif). Et comme le flux de l’histoire s’écoule sans discontinuer, Léo Baeck a compris que les survivants finiraient par disparaître, eux aussi. Son vœu le plus ardent fut alors de maintenir vivante la mémoire et de mentionner ces hommes et le martyre enduré par eux (Puisse-t-il leur parvenir).

    Le plan de ce Sens de l’existence juive est simple et se décompose en deux livres principaux, eux-mêmes subdivisés de sous-parties qu’on va mentionner. Le premier livre s’ouvre sur une déclaration qu’on a reproduite ci-dessus, suivie des rubriques suivantes : l’alliance, l’Exode, la révélation, le désert et le territoire. Le second livre s’ouvre lui aussi sur une brève préface, suivie de substantielles sous-parties : croissance et renaissance, le chemin et la consolation, prier et apprendre, le royaume de Dieu et enfin l’espérance.

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  • réflexions sur notre judaïsme contemporain… quel avenir pouvons nous espérer ?

    ALLOCUTION PRONONCÉE À GENÈVE LE 10 MAI 2010 DEVANT LE CONGRÈS ANNUEL DES RABBINS LIBÉRAUX ET MASSORTIS D’EUROPE FRANCOPHONE

    réflexions sur notre judaïsme contemporain…

    quel avenir pouvons nous espérer ?

    Mesdames et Messieurs les Rabbins,

    C’est un honneur pour moi de prendre la parole devant vous qui êtes réunis ce jour à Genève pour votre congrès annuel. Je vais développer devant vous, pour la première fois dans ma carrière, des idées propres sur le judaïsme contemporain. Pour la première fois, je ne parlerai ni du Moyen Age, ni de la renaissance, ni des XVIII-XIXe siècles… Mais du temps présent et de l’avenir.

    Est-il nécessaire d’ajouter que ces pensées hâtivement mises sur le papier ne se veulent qu’un point de départ pour une réflexion plus fournie, grâce aux observations et remarques que vous ne manquerez pas de faire.

    Il me semble que l’essentiel de nos réflexions doit porter sur la manière de sortir d‘un judaïsme de l’exil, en vigueur depuis près de deux millénaires, pour favoriser l’émergence d’un judaïsme post exilique qui prenne en considération des perspectives d’avenir.

    Ce n’est pas une tâche facile car la chose la plus difficile à préserver n’est autre que le continuum de la tradition juive et de préserver l’unité doctrinale du judaïsme d’aujourd’hui.

    Introduction : la démographie

    Le paysage du judaïsme mondial se présente comme un phénomène inséré dans trois grands blocs : l’Etat d’Israël, les USA et l’Europe. On a tendance à passer sous silence le tarissement[1] des anciens centres juifs d’Afrique du Nord et du monde arabo-musulman en général. Pourtant, cela représente la disparition d’un énorme réservoir humain ; c’est aussi une menace pesant sur le renouveau ou le simple maintien de ces traditions ancestrales qui remontent au moins à Saadya Gaon (Xe siècle) et qui se sont poursuivies jusqu’à l’expulsion des Juifs d’Espagne, dont le célèbre Moïse Maimonide, grand auteur judéo-arabe, s’il en est, est l’incarnation la plus connue. Le judaïsme est donc en passe de perdre l’une des langues qu’il a créées, parallèlement au yiddish et au ladino… Pourtant, cette langue est encore pratiquée à certaines occasions festives, notamment le second séder de Pessah au cours duquel les juifs séfarades, d’Orient et d’Afrique du Nord, lisent la version judéo-arabe du récit de la sortie d’Egypte que leurs enfants et petits enfants, hélas, ne comprennent plus, voire ne prisent guère.

    On ne compte plus que sur ces trois grands centres puisque le judaïsme, jadis retenu prisonnier dans l’ancienne et désormais défunte URSS, a été absorbé soit par Israël, soit par les USA, soit, enfin par la RFA. Il n’existe donc plus de réserves. En plus de l’incommensurable drame humain qu’elle représente, la Shoah constitue aussi une saignée à blanc (Léo Baeck), une irrémédiable atteinte à l’évolution démographique du judaïsme Or, nous savons que la religion juive est la seule à perdre régulièrement des adeptes et ne pas pouvoir maintenir le même taux de reconstitution que les deux autres confessions monothéistes.

    I.L’origine des différentes obédiences ou orientations au sein du judaïsme contemporain.

    Dans le judaïsme, tout part de la Bible et tout finit par y revenir. C’est une façon de dire que même si l’on s’occupe d’un état de lieux contemporain, on doit nécessairement remonter plus loin dans le passé. Nous ne retomberons pas dans l’historicisme de la Wissenschaft des Judentums en nous focalisant sur ce qui est derrière nous, encore qu’il faille toujours tirer les enseignements de ce qui nous a précédés…

    Notre réflexion sur la situation actuelle peut se nourrir des sagaces pensées d’un éminent rabbin allemand du XIXe siècle, Zacharias Frankel (1801-1875), fondateur avec ses disciples préférés, Jacob Bernays (1824-1881) et Heinrich Grätz (1817-1891), du fameux Séminaire juif de Breslau qui a les mêmes initiales que le JTS de New York dont l’emplacement institutionnel dans le judaïsme américain actuel est incontournable. Lors de l’inauguration de ce séminaire rabbinique à Breslau en 1851, Frankel a prononcé des paroles frappées au coin du bon sens où il reconnaissait à la science des droits sur le judaïsme et au judaïsme la nécessité de participer à la culture universelle. Ce sont des paroles qu’on aimerait entendre aujourd’hui de la bouche de certains guides spirituels de France, par exemple. Helléniste, ayant achevé un long cycle universitaire parallèlement à ses études rabbiniques proprement dites, Frankel s’offrit le luxe d’écrire en hébreu au moins trois ouvrages : Mavo la-Mishna, Mavo la-Yerushalmi et Darkhé ha-Mishna. Mais ses travaux sur la Bible des Septante furent rédigés en allemand.

    Cette idéologie qui pourrait s’apparenter au fameux mot d’ordre de Samson-Raphaël Hirsch (1808-1888) (mais dans un sens plus ouvert, moins intransigeant) de talmud Tora ‘im dérékh éréts (l’étude de la Tora et la culture contemporaine), fut réaffirmée avec plus de force encore lorsque Isaac Heinemann, l’un des successeurs à la tête de ce séminaire (Jüdisch-Theologisches Seminar de Breslau, l’actuelle Wroclaw) prononça un beau discours à l’occasion du 75e anniversaire de cette institution. Il insista sur la nécessité de réconcilier la tradition et la modernité, la religion juive et la culture européenne[2]. Heinemann finit ses jours comme professeur à l’Université Hébraïque de Jérusalem était ; comme Frankel, il fut à la fois un excellent hébraïsant et un remarquable helléniste, ainsi que l’attestent ses travaux sur Philon d’Alexandrie.

    Aujourd’hui, les successeurs de ce judaïsme historique qui revendiquait le concours de l’examen critique seraient les communautés orthodoxes modérés, dites conservative au sens américain du terme.

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  • A CRISE DE L’EURO : NOTRE ARGENT EST IL EN SECURITE DANS LES BANQUES DE LA ZONE EURO ?

    LA CRISE DE L’EURO : NOTRE ARGENT EST IL EN SECURITE DANS LES BANQUES DE LA ZONE EURO ?

    L’euro est en crise, cela dépasse le cas grave qui ne fut qu’un symptôme, le plus voyant, étant entendu qu’une chaîne craque là où le maillon est le plus faible. Les gouvernants ont compris l’étendue de la crise systémique et c’est pour cela qu’ils travaillent d’arrache pied, même le week end pour colmater la brèche et montrer aux spéculateurs et aux marchés que l’euro sera défendu. Malheureusement, Monsieur Jean-Claude Trichet (que je connais et aime bien ) n’a pas dit ce qu’il aurait dû dire : nous sommes prêts, nous la BCE, à injecter des centaines de milliards pour sauver notre monnaie européenne. En revanche, M. Trichet l’avait fait pour sauver les banques : il ne faut plus attendre…
    J’ai entendu dire que la faute, le retard de l’intervention en faveur de l’euro, était imputable à la Chancelière allemande, Me Angela Merkel. Ce n’est pas juste de dire cela. Cette dame, fille de pasteur, née dans l’ancienne RDA, a jugé que les Grecs nous avaient menti et trompés (belogen und betrogen) et qu’il convenait de les punir pour cette raison. Elle a raison. Les Grecs, berceau et fondement de notre civilisation, nous ont toujours menti, notamment pour le coût des jeux olympiques. IKls nous ont trompés pour ce qui est de leur  déficit et de leur endettement.
    Certes, parler de punition en matière de gouvernance économique n’est pas très fin, mais sur le fond, cette femme a raison.
    La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : faut-il recourir à des recettes conventionnelles ou prendre des mesures exorbitantes (comme les Américains en 2008/9) qui multiplièrent par trois le bilan de leur banque centrale qui racheta tous les actifs pourris afin d’assainir…
    Seule une mesure aussi radicale découragera les spéculateurs dont certains se disent que le sort de l’Euro est scellé (en allemand : besiegelt)…
    Et qu’adviendra-t-il de l’argent des honnêtes gens dans les banques de la zone euro, en cas (improbable, je l’espère) d’effondrement ?
    Il nous faut une gouvernance économique de la zone euro.