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  • DSK : Qu’est ce qu’une faute morale (II) ?

    DSK : Qu’est ce qu’une faute morale (II) ?

     

    Les réactions sont diverses, suite à l’interview de DSK sur TF1 : les uns sont pour, les autres sont contre, enfin d’autres s’indignent qu’on ait pu donner la parole à un homme qui s’est compromis dans un telle affaire. Mais, au fond, quand on regarde les choses de plus près, on se rend compte que cette affaire aurait pu prendre une tout autre tournure.

    Imaginons que DSK n’ait pas appelé l’hôtel pour demander qu’on lui renvoie ce fameux téléphone portable, la police ne l’aurait jamais localisé et il serait arrivé en Europe où il avait un rendez vous avec la chancelière Angela Merkel. Certes, la police new yorkaise aurait lancé des poursuites contre lui, mais là, DSK, auréolé de son prestige de patron d’une institution internationale et bénéficiant de l’immunité judiciaire, aurait été à l’abri et, enfin, ses avocats new yorkais auraient étouffé dans l’œuf toute poursuite, arguant que la femme de chambre était parfaitement consentante. En moins de deux ou trois semaines, l’affaire eût été classée.

    Et surtout il n y aurait jamais eu ces terrifiantes images d’un DSK mal fagot té, menotté, hirsute, le regard hagard, encadré par des policiers qui se croyaient au Far West ! Bref, il aurait pu organiser sa défense et serait revenu aux USA en homme libre.

    Pourquoi les choses ont-elles évolué différemment ? Le destin, peut-être, encore qu’il reste à déterminer qui a mis dans la tête da le Guinéenne qu’il fallait aller porter plainte pour viol. On le saura un jour car cette terrible accusation s’est effondrée.

    Mais je vous invite à faire un pari : dans quelques semaines, dans quelques mois tout au plus, DSK sera de nouveau en majesté, consulté pour la crise mondiale, la dette grecque, bref redeviendra un directeur bis du FMI : je ne crois pas que Madame Lagarde (que nous respectons tous) puisse soutenir la comparaison.

    Vous avez tous remarqué comment DSK s’est soudain animé quand il s’est mis à parler de ses anciennes attributions, mais aussi de ses compétences qui sont toujours réelles et incontestables.

    Quelques semaines, ou quelques mois. Déjà la presse américaine a oublié DSK auquel elle avait consacré ses manchettes, pas toujours charitables, du reste.

    DSK sera de nouveau consulté et ses avis suivis d’effet. Mais reste la faute morale : à qui doit-il doit-il demander pardon ? A lui-même, à la meilleure partie de lui-même qu’il a entraînée vers le bas au point de risquer sa vie et sa liberté.

    Sans même parler de son honneur…

  • DSK : Qu’est ce qu’une faute morale ?

    DSK : Qu’est ce qu’une faute morale ?

    Les prévisions n’ont pas été démenties et révèlent une caractéristique indéniable de notre époque : on aime bien les drames, les tragédies, les confessions, bref tout ce qui brise les tabous et met des individus à nu, de préférence les puissants : en bref, l’émission sur DSK hier soir sur TF1 fut très suivie.

    Je ne me livrerai pas à une analyse lexicale ni thématique comme le font à satiété les commentateurs ou certains avocats qui s’écoutent parler, ravis de pouvoir enfin sortir de l’obscurité où ils sont plongés toute l’année : ce que je veux faire, c’est réfléchir sur la notion de faute morale et voir ce qu’elle suggère.

    Qu’est ce qu’une faute ? C’est la violation d’une règle émise par des autorités, en l’occurrence des autorités morales et spirituelles. C’est pour cela que DSK a parlé de morale lui qui, il me pardonnera, s’il le veut bien, a passé une bonne partie de sa vie à se soucier si peu de la fidélité conjugale, entre autres choses…

    C’est contre un ensemble de règles, de conventions et de lois que DSK a péché ; Il le reconnaît mais prend bien soin de se placer sur le terrain de la morale qui n’est pas cela de la faute pénale, laquelle entraîne eo ipso une sanction des tribunaux. En s’auto-accusant, ou plutôt en reconnaissant sa faute (mais non sa culpabilité) DSK se soumet au jugement de l’éthique dont nous avions si souvent parlé ici même : la justice ne peut plus rien reprocher à DSK, mais il y a tout le reste… car on est jugé par ses actes.

    Il y a une pérennité de la morale, de l’éthique. La philosophie morale est la plus importante aux yeux de grands philosophes, comme Kant qui nous a appris à considérer l’impératif catégorique, absolu, ne souffrant aucune restriction d’aucune sorte.

    Lorsque l’on reconnaît avoir péché contre la morale et avoir causé du tort à autrui, on doit solliciter leur pardon, suite à un repentir sincère. Et cela DSK ne pouvait pas le faire publiquement, encore quoi cela donné à ce caractère de contrition un aspect plus complet.

    En fait, nous devions ce que les cyniques ont pu lui dire dans on entourage immédiat : Allons donc, ne te fais pas de soucis, ils font tous ça (les puissants), toi, tu as joué de malchance, tu as été victime d’une machination ou autre, et tu t’es fait prendre… Dans quelques semaines, on ne parlera plus de cela.. Sois patient, etc…

    Or, ce n’est certainement pas le type de discours qu’il faut lui tenir.

    Nous devons nous attendre à la naissance d’un DSK régénéré. Dans quelques jours, ce sont les solennités du mois de Tichri, DSK pourrait les mettre à profit pour s’amender et prier pour que ses manquements (je ne pense pas qu’il y ait eu viol, mais bien adultère) ne se reproduisent plus jamais…

    Un vieux prophète qu’ l’on lit le Jour des propitiations dit bien : celui qui cèle ses fautes ne réussira pas mais celui qui les reconnaît et s’en détourne sera gracié…

    C’est la grandeur du repentir. Un être qui se repent est un être qui renaît. Le cas le plus célèbre et qui est nettement plus grave que la faute de DSK n’est autre que celui du roi David (1040-970), qui tomba follement amoureux de Bethsabée et fit mourir son pauvre mari, afin d’échapper au scandale d’une maternité adultérine… Grâce soit rendue au Ciel, on n’en est pas là.

    C’est tout ce qu’on souhaite à DSK qui reste un grand économiste.

  • IL Y A TRENTE ANS, ROBERT BADINTER OBTENAIT LA SUPPRESSION DE LA PEINE DE MORT

    IL Y A TRENTE ANS, ROBERT BADINTER OBTENAIT LA SUPPRESSION DE LA PEINE DE MORT

    De quoi vous entretenir ce matin où il fait gris en Normandie : de l’intervention de DSK sur TF1 (et auquel je souhaite bonne chance) ou de l’anniversaire de la suppression de la peine capitale ? Du deuxième sujet, évidemment !

    Robert Badinter, homme intègre et juriste remarquable, avait fait de la suppression de la peine capitale le combat de sa vie. Je l’ai revu récemment lors d’une réception à l’Ambassade d’Allemagne, il est resté vif intellectuellement malgré le poids des années.

    La plupart des Français étaient alors opposés à la peine capitale sans toutefois accepter eux-mêmes de la donner. Je suis moi-même un peu dans ce cas. Ceux qui violent des enfants ou des femmes sans défense, ceux qui assassinent des personnes âgées, ceux qui tirent sur des agents de la force publique, méritent ils vraiment de vivre ? D’autant que les peines incompressibles sont de plus en plus rares. Alors que faire ?

    Au plan de l’affect, on peut hésiter mais sur le plan des concepts, aucun doute n’est permis. Il ne faut pas tuer, mais  vous savez sûrement ce que disait un homme politique célèbre vivant au début du XXe siècle : supprimer la peine de mort ? Mais que Messieurs les assassins commencent…

    On nous parle de plus en plus de ces malades mentaux, de ces déséquilibrés qui tuent et qui s’en prennent à n’importe qui dans la rue, le métro, bref dans tout l’espace public. On nous explique qu’il ne faut pas les tuer après leurs crimes odieux car ils ne sont pas responsables de leurs actes. Mais dans ce cas, enfermez les à vie. Ne les laissez plus sortir puisqu’ils récidivent généralement.

    C’est une décision grave et difficile à prendre, mais la sécurité de nos concitoyens est à ce prix.