La guerre allemande de Nicolas Stargardt (Librairie Vuibert)
Ce qui se cache derrière ce titre n’a rien de mystérieux ; il s’agit de voir comment les Allemands vivaient la guerre de l’intérieur. Comment et à l’aide quoi ont-ils pu supporter tant d’années de souffrances et de privations ? Eh bien, en lisant les échanges épistolaires entre les soldats sur le front et leurs parents, leurs épouses, leurs fiancées, leurs pasteurs ou leurs curés, etc… On trouve dans ce type de documents de la matière brute, à nulle autre pareille. Les gens qui écrivaient de telles missives ou échangeaient de tels propos n’obéissaient à aucun à priori ; je veux dire qu’ils n’adaptaient pas leur discours pour complaire à tel ou tel. Ils disaient, parfois au péril de leur vie, ce qui leur tenait à cœur. Certes, la Gestapo et les SS n’ont jamais, jusqu’à la dernière minute, relâché la surveillance exercée sur la population allemande. Les rapports de ces organes de sécurité ont été conservés et l’auteur de beau livre y a puisé de précieux renseignements. On est littéralement sidéré de lire ce que vivaient les soldats sur le front de l’est et on comprend mieux le nombre croissant de déserteurs ou de défaitistes.