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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1028

  • LA MAFIA, INVINCIBLE PIEUVRE…

    LA MAFIA, INVINCIBLE PIEUVRE…

     

    J’ai suivi hier soir sur ARTE une remarquable émission sur la mafia sicilienne. Que de révélations, que de précisions, un reportage d’une grande valeur. On revient sur la naissance de ce phénomène spécifique au sud de l’Europe et plus particulièrement italien, mais italien de l’extrême sud. Pourquoi ? parce que l’unité italienne, telle que réalisée par Garibaldi (qui ouvrit largement ses rangs aux mafieux) était une chose bien théorique aux yeux des gens de Naples, de Palerme ou de Reggio de Calabre. Pour les habitants de ces contrées oubliées, il fallait s’en sortir par tous les moyens, y compris peu recommandables.

    Le reportage a montré que depuis plus d’un siècle et demi, toutes les institutions républicaines, ecclésiastiques, voire même l’armée et les services secrets n’ont pas hésité à faire appel à la mafia qui bafoue les lois joyeusement, brise les grèves, attaque et tue les militants de gauche, sert de garde prétorienne aux grands propriétaires terriens, aide les Alliés à débarquer en Sicile… Bref une polyvalence inouïe, un peu comme une cellule souche, totipotente… Utilisable partout, en tout lieu !

    Les hommes frustes, issus de petits villages isolés et condamnés à une misère endémique ont émigré aux USA où ils appliquèrent les recettes de leur pays d’origine. Ils se révélèrent de remarquables organisateurs. La justice américaine ne tarda pas à réagir mais lorsqu’éclata la guerre, on n’hésita pas à tirer de sa cellule Lucky Luciano (ainsi appelé car ayant survécu à un attentat violent) pour s’assurer de complicités sur place et limiter la résistance au débarquement en Sicile. Enfin, pour éviter d’éventuelles revendications sociales, les généraux US fermèrent les yeux sur les trafics d’alcool et de cigarettes que l’Amérique exporta à profusion vers cette partie affamée et privée de l’Europe. Sur place, l’US Army se montre reconnaissante et nomme maires et gouverneurs de province les têtes de la mafia ! On ferme même les yeux sur les réseaux de prostitution dont les soldats ont tant besoin.

    Un détail m’a frappé , bien plus que d’autres. Lorsque Benito Mussolini se rend en Sicile, il est, comme le veut la règle, accompagné par une multitude de policiers et de gendarmes. Les mafieux de l’île croient bien faire en lui tenant à peu de choses près le discours suivant : Excellence, ici, nous nous occupons de tout, vous n’avez pas besoin de tant d’hommes en armes. Nous avons tout ce qu’il faut…

    Le Duce fut estomaqué par de telles déclarations. Rentré à Rome, il décida de faire la guerre à la pieuvre. Mal lui en prit car celle-ci avait déjà infiltré son propre parti fasciste et put se présenter comme une innocente victime d’une injuste répression…

    Mais le coup le plus génial de la pieuvre fut le suivant : lorsque les Alliés les approchèrent pour les sonder, les mafieux arguèrent de la répression qui s’était abattue sur eux pour dire qu’ils étaient anti-fascistes et que les ennemis de leurs ennemis étaient leurs amis..

    Un dernier point, un peu polémique : l’action conjugué l’Eglise catholique avec la mafia. Seul un courageux cardinal de Palerme a osé demander l’excommunication des mafieux et fait valoir que les pratiques de la mafia étaient contraires aux principes de l’Eglise et aux règles de l’Etat républicain. Ce prélat a sauvé l’honneur de l’Eglise, détentrice de l’Evangile

  • La France à sec : vers une pénurie de carburant

     

    La France à sec : vers une pénurie de carburant

    C’est effectivement ce qui risquait de se produire, si le gouvernement n’avait pas pris la courageuse décision de débloquer les dépôts de carburant par les forces de l’ordre. On n’avait encore jamais vu cela depuis mai 68. Et on pense que les historiens évoqueront aussi octobre 2010 comme ils parlent désormais de mai 68.

    Est-il normal que des syndicats minoritaires bloquent à l’envi ce qu’ils veulent, à la seule fin de satisfaire leur désir d’en découdre avec un ordre social qu’ils rejettent ? Ce matin, on a détaillé ce que le gouvernement britannique de David Cameron envisageait de faire pour maintenir la tête du pays hors de l’eau. En France, je crois que le dixième de ces mesures ferait couler des fleuves de sang dans les rues : Dieu nous en préserve !

    Il faut aussi revenir sur la définition (je dis bien la définition et non le droit) de faire grève : qu’est-ce à dire ? Où a t on vu que cela permet aux grévistes de bloquer des sources d’énergie, destinées, par cette pénurie, à paralyser la vie du pays ? On ne compte plus les millions de journées de travail perdues, les bouleversements, les reports, la mauvaise image du pays, partout dans le monde…… Même les pays de l’Europe du sud se moquent de la France et des Français.

    Je ne suis pas loin de penser que les syndicats sont tombés à pieds joints dans le piège que le gouvernement leur avait savamment tendu : c’est facile de faire descendre les gens dans la rue, surtout dans un pays comme la France où subsiste depuis toujours un zeste d’insatisfaction et de jalousie sociales, c’est autrement plus difficile de les faire rentrer chez eux, sans rien dans leur musette. Les syndicats sont condamnés à une fuite en avant, dépassés par les extrémistes qui n’ont rien à perdre, les lycéens sont trop jeunes pour se prémunir contre les casseurs.. Résultat : les Français, la majorité silencieuse, se retournent contre les fauteurs de troubles en voyant les voitures en feu, le désordre et l’anarchie : il y eut hier à Lyon, place Belcourt, de véritables batailles de rues avec vandalisme et pillage de magasins : tiens, est ce que cela a quelque chose à voir avec les retraites ?

    Une seule difficulté pour le gouvernement : expédier au plus vite la discussion de la loi au Sénat. Il ne faut pas que cela dure. L’immense majorité de ce pays est respectueuse de la loi. Une fois qu’elle est votée. Rideau. Dura lex, sed lex.

  • La situation en France : bras de fer entre le gouvernement et les syndicats ?

     

    La situation en France : bras de fer entre le gouvernement et les syndicats ?

     

    Il est navrant de voir comment les choses se détériorent dans ce pays, où commence d’ailleurs un véritable bras de fer entre un pouvoir conscient de ses devoirs et devant réaliser des réformes, et un groupe de syndicats qui ne savent plus vraiment où aller. Il suffit de voir ce que l’on nomme pudiquement des dérapages : Les lycéens qui sont infiltrés par des casseurs, un lycée qui est incendié dans une ville française et dont le maire reconnaît sans fioriture qu’il s’agit d’un incendie criminel… Des routiers, jadis sympa, bloquent à qui mieux mieux les routes et les avenues, des stations services qui ne sont plus alimentées… C’est cela la démocratie ? La faculté pour une infime minorité de bloquer, de désorganiser la vie sociale et économique de millions d’habitants ?

    Les grévistes n’en sont plus, ce sont des bloqueurs, ce que la Constitution ne permet pas de faire. Ils bloquent toutes sortes de choses, demain peut-être bloqueront ils les boulangeries et nous serions alors contraints de les supplier pour qu’ils nous laissent acheter du pain et des croissants pour nos enfants et les personnes âgées.

    Il est temps de se ressaisir. Les syndicats vont perdre cette épreuve de force, ils ont fait une erreur de calcul. D’ici quelques jours, les vacances de la Toussaint, les Français seront sur les routes et je défie quiconque osera bloquer les camions citernes ou les stations services. Il aura alors affaire à des millions de Français en route pour des vacances bien méritées. On verra alors leur vrai impact sur la société.

    Il est temps de comprendre que le gouvernement n’a plus de marge de manœuvre et qu’il ne cédera pas. Mais il ne faut pas que les travailleurs et leurs syndicats soient humiliés. Donc, il faut faire preuve d’intelligence et reconnaître qu’on s’est engagé dans une voie sans issue.

    Ce n’est plus Jacques Chirac qui est à l’Elysée, c’est Nicolas Sarkozy. La sagesse doit l’emporter. On se rendra alors compte que les retraites ont été sauvegardées, je ne dis pas sauvées car il faudra dans quelques années prendre de nouvelles mesures.