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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1094

  • LES INDÉSIRABLES DU DÉSERT MAROCAIN

    LES INDÉSIRABLES DU DÉSERT MAROCAIN
    En réfléchissant au thème du blog de ce matin, j’ai un peu hésité entre un article sur l’Iran, lu dans le supplément français du New York Times du Figaro en date du 30 avril, et un article saisissant sur des réfugiés africains, qui meurent de faim et de soif dans le désert marocain, aux confits de la ville d’Oujda. Comme tout le monde sait ce que nous pensons tous du régime irainien actuel qui menace ses voisins et met en péril la paix mondiale, j’ai jeté mon dévolu sur le thème des réfugiés africains.
    De quoi s’agit-il ? l’auteur de l’article a fait une visite dans le ville frontalière d’Oujda, distante de seulement 15 km de  l’Algérie et que les réfugiés africains rallient après avoir traversé avec des passeurs, à pied ou sur des moyens de transport de fortune, d’immenses distances. Ils sont alors bloqués à la frontière marocaine par les forces de sécurité qui les empêchent de rejoindre les enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla , entrée de l’eldorado (supposé) européen.
    Le journaliste décrit les déplorables conditions de vie de ces réfugiés, hommes, femmes (parfois enceintes des œuvres de violeurs) et enfants, livrés à eux mêmes, terrés le jour pour échapper à leurs poursuivants et circulant la nuit afin de trouver de la nourriture. L’horreur absolue…
    Cette situation  incite à se poser plusieurs questions : si l’Europe ne peut évidemment pas accueillir ces populations manquant de tout, elle peut, au moins, demander des comptes aux gouvernements qui privent leurs nationaux de tout : aide matérielle, droits constitutionnels et surtout détournement des milliards d’aide à l’Afrique…
    Mais pourquoi donc la malgouvernance s’est elle abattue sur ce continent, si riche en matières premières, en ressources de toutes sortes ? Mais où disparaissent toutes ces aides alimentaires et financières ? Certes, certains confisquent l’aide ou se servent au passage, mais tout de même, la désespérance la plus totale semble s’être donnée rendez vous dans ces pays africains dont les dirigeants, eux,  ne semblent manquer de rien…
    Il faut voir la situation en face :l’Europe ne peut accueillir ces pauvres réfugiés, mais elle peut faire pression sur leurs régimes politiques. Il est absolument inconcevable que des populations entières cherchent à déserter leurs pays, leur lieu de naissance, pour rallier une Europe, en proie à une crise économique sans précédent. Nicolas Sarkozy avait raison de dire que tous les maux qui tourmentent l’Afrique ne viennent pas hors d’Afrique.
    Et pour ne pas gâcher ce premier dimanche du mois de mai, je ne vous dis les descriptions données par le journaliste américain (Matthew Carr). Il faut que le Marco soit aidé dans cette affaire afin que les réfugiés puissent être traités comme des êtres humains et non point abandonnés dans un désert implacable, sans rien à boire ni à manger… Et il faut enfin rendre les gouvernements africains attentifs au sort de leurs nationaux.
    Des vœux pieux ? Hélas…

  • MÉDAILLE DES JUSTES DES NATIONS : HONNEUR A LA CORSE !

    MÉDAILLE DES JUSTES DES NATIONS : HONNEUR A LA CORSE !

    Pour la première fois dans son histoire, le Mémorial Yad wa-Shém envisage de décerner la médaille des Justes, non plus à un individu ni à un groupe d’hommes bons et généreux, ayant sauvé des juifs de la déportation et de la mort, mais à toute une région, la Corse. Cette nouvelle me remplit de joie car j’ai toujours aimé cette région (un peu turbulente) de France où il fait si beau, où la mer offre tant de criques isolées et où il fait bon vivre.
    Certes, il y a aussi quelques spécificités corses sur lesquelles je m’appesantirai guère dans ce contexte et qui ont largement contribué à décrier cette belle région et ses habitants.

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  • MAIS QUE VA DEVENIR LA BELGIQUE ?

    MAIS QUE VA DEVENIR LA BELGIQUE ?
    Oui, quel avenir pour la Belgique, notre voisine et amie ? Wallons et Flamands semblent ne pas résoudre aux compromis qu’exige toute vie commune. Je ne soupçonnais pas l’acuité de ce conflit linguistique jusqu’au jour où, ayant présidé une matinée de colloque à l’Abbaye de Cluny, je dus protéger  le grand professeur Georges Steiner contre un auditeur flamand qui le menaçait de s’en prendre physiquement à lui. Motif de l’empoignade : le célèbre professeur des universités de Genève et d’Oxford avait dit que certains néerlandophones avaient tendance à exagérer… Cela a suffi pour mettre l’auditeur hors de lui.
    Je pense que derrière la question linguistique se cachent d’autres motivations, peut-être moins avouables. Par exemple, une partie prenante au conflit accuse l’autre de vivre à ses crochets et aimerait bien s’autonomiser afin de vivre mieux…
    Alors que faire alors que le pays est menacé d’éclatement ? Avez vous déjà relevé que l’on ne dit jamais le roi de Belgique, mais simplement le roi des Belges, ce qui renvoie, peut-être, à la situation géographique ou linguistique du pays. Mais tout de même ! La classe politique de ce pays devrait faire preuve d’un peu plus de maturité et expliquer que dans l’Europe qui émerge des limbes sous nos yeux, les grands blocs linguistiques doivent apprendre à cohabiter : je ne sache pas que la langue flamande soit menacée ni le français …
    Les Belges pourraient aussi s’inspirer du paradigme suisse où plusieurs langues co-habitent harmonieusement sans jamais mettre en péril l’unité du pays. Je me souviens lorsqu’on m’envoyait, adolescent, en vacances en Suisse dans le Valais à Ulrichen, toute la population locale parlait un allemand (pas vraiment celui de Goethe) mais s’exprimait aussi, le cas échéant, en français. Professeur à Genève depuis plus de 8 ans, je fais mes cours en français mais quand je suis à Zurich pour une conférence, je m’exprime en allemand… Durant toute l’année 1990, j’ai enseigne à la Théologische Fakultät de Bâle, située au Petersplatz, eh bien, j’ai parlé allemand durant les deux semestres, mais les étudiants et les professeurs étaient tous bilingues…
    Les Belges sont parvenus à s’unir pour conjurer le danger que représente le port du voile intégral pour la dignité de la femme : ne peuvent-ils pas s’unir pour réaliser l’unité linguistique (fût-elle bilingu) de leur pays.  Ou faut-il une isoglosse ?