on a toujours son camp de concentration dans la tête…Comment vivre avec le traumatisme de la déportation ?
Hier soir, rentré tard d’un dîner avec des amis, j’allume la télévision et vois sur France 2 l’émission intitulé Infrarouge… Je vois défiler sur l’écran une succession d’hommes et de femmes d’un certain âgé, tous rescapés des cmaps d’extermination et qui étaient intérrogés sur un point bien particulier : comment ont-ils pu se reconstruire, fonder une famille, vivre enfin et peut-être oublier ? Et après cette émission, on diffusait l’épopée de l’Exodus, ce navire emblématique qui permit à près de 4500 réfugiés, pour la plupart des enfants, de défier la puissance mandataire britannique, de forcer le blocus et d’atteindre enfin les rivages de la patrie ancestrale… En raison de l’heure tardive, je ne suis pas resté jusqu’au bout, en revanche, j’ai apprécié à leur juste valeur, les témoignages des survivants de la déportation.
Tous juifs, les témoins ont rappelé les difficultés à témoigner dès la fin de la Shoah. Telle fille d’ancienne déportée, devenue professeur d’histoire, demande à sa mère de venir témoigner devant les élèves de sa classe et découvre, médusée, des choses que sa maman ne lui avait jamais dites.
Tel homme confie qu’il n’avait jamais cru penser vivre, donner la vie, fonder une famille, renouer avec une existence normale après ce qui lui était arrivé. Tel autre dit son bonheur inespéré d’avoir engendré deux filles qui lui donnèrent trois magnifiques petits enfants. Des témoignages bouleversants !