La Pologne, les juifs et Israël
L’arrivée hier ou avant hier d’une délégation polonaise en Israël semble dessiner une volonté de deux parties, polonaise et israélienne, de régler la polémique soulevée par une grande maladresse de la part du gouvernement polonais. Ce n’est pas ainsi qu’il aurait fallu agir puisque l’intention des Polonais, si je comprends bien, n’était pas de réécrire l’histoire ni de masquer la grave responsabilité de certains citoyens polonais dans les crimes perpétrés par les Nazis et leurs sbires locaux sur le territoire national. Mais ce qui est fait est fait et aujourd’hui il convient de recoller les morceaux et de mettre un terme à tous les malentendus.
Examinons le sujet sans œillères ni à priori : les Polonais, nation historique mais dépourvue de géographie en raison de son intercalation entre deux puissances hégémoniques (l’Allemagne et la grande Russie) qui ont de tout temps pesé sur son avenir et menacé son indépendance, ont mal vécu une expression récurrente depuis la fin de la seconde guerre mondiale : les camps de la mort en Pologne ou, encore pire, polonais. Ceci donnait l’impression que l’Etat polonais en personne, en tant que personne morale, était responsable de l’ouverture de ces camps de la mort, alors que ce sont les Nazis qui ont jeté leur dévolu sur ce territoire qu’ils contrôlaient presque totalement. Certains objectent que ce n’est pas par hasard que les Nazis ont jeté leur dévolu sur la Pologne, ils l’ont fait, nous dit-on, en connaissance de cause : la haine antisémite du peuple polonais (dans son ensemble ?), leur aurait assuré une participation active d’au moins une frange, non négligeable de la population locale.