Gerard Nahon in memoriam: hommage d’un simple disciple à un grand maître
La triste nouvelle vient de me parvenir : Notre maître, le grand historien du judaïsme français, vient de passer à l’éternité. Il fut mon maître comme il fut celui de milliers de gens, tant en France que dans le reste du monde ; à tous il prodigua sans relâche son enseignement ou, mieux encore, des livres d’une remarquable profondeur, ayant toujours puisé aux meilleures sources. Je voudrais dans les lignes suivantes témoigner d’une relation humaine entre un simple disciple et un grand maître et faire ressortir les qualités éminemment humaines de ce grand savant dont la modestie et l’humilité étaient proverbiales.
J’ai été, ainsi que mon frère Samuel, élève de Gérard Nahon vers 1967-68, alors que nous étions internes à l’Ecole Maïmonide à Boulogne / Seine. C’est ce grand savant qui me parla pour la première fois dans mon existence (j’avais à peine seize ans) d’histoire juive spécifique. Mes camarades de classe et moi-même n’avions pas la possibilité de savoir qui nous prodiguait de tels cours sur une histoire juive, sur cette histoire dont nos ancêtres étaient les acteurs, et ce depuis les temps bibliques jusqu’à nos jours. Comment aurait-il pu en être autrement ? Je le revois, revêtu de sa blouse blanche, nous parlant de l’Antiquité juive, des patriarches, des héros bibliques, des personnages hauts en couleur de la diaspora et des grands noms de la philosophie juive.