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Vu de la place Victor-Hugo - Page 390

  • Michel Sapin a eu raison de relever la naïveté de la Belgique

    Michel Sapin a eu raison de relever la naïveté de la Belgique

    La correction apportée subséquemment par le Premier Ministre, en visite de condoléances à Bruxelles, s’explique par des raisons diplomatiques et compassionnelles. Et je dois moi aussi, sans la moindre réserve, témoigner à nos voisins, amis et alliés belges notre soutien, notre solidarité et notre compassion en ces temps si difficiles.

    Paris est passé par là en janvier et en novembre, et rien que dans le second cas nous avons eu 130 morts et des dizaines de blessés. Et c’est justement sur cela que je souhaite revenir, comme le fit le ministre français des finances.

    Tous ces commandos venus frapper Paris venaient de Bruxelles ou s’y étaient rendus pour y faire leurs sinistres emplettes. Molenbeek, ce quartier presque entièrement islamisé de la capitale belge, semble, à ce qu’on dit, avoir fermé les yeux sur les agissements des délinquants et futurs terroristes radicalisés désormais. Certes, les autorités locales se défendent d’avoir engagé une sorte de pacte de non agression avec ces terroristes : on ferme les yeux sur vos différents trafics mais en échange vous sanctuarisez notre territoire. Cela ne s’est probablement pas passé ainsi, au pied de la lettre, mais l’on est stupéfait de voir, après coup, combien les terroristes ont pu accumuler d’armes et de munitions dans leurs habitations louées sous de fausses identités. Or, la Belgique est certes un petit pays mais qui abrite toutes les institutions de l’UE et dispose donc d’organismes de renseignement et de protection : comment s’explique cette cécité ?

    Les commandos qui ont frappé Paris sont venus de Belgique. Leurs membres étaient pratiquement tous nés dans un pays arabe ou nés sur place mais issus de familles d’immigrés… Ce qui repose avec une grande acuité la question de l’intégration. J’avais déjà exprimé ce divorce en parlant de gens qui habitent parmi nous mais se refusent à vivre avec nous, au motif que nous n’avons pas la même religion, ni les mêmes valeurs

    En gros, la Belgique a accueilli trop de gens de culture étrangère sans insister sur l’apprentissage de la langue, le respect de nos valeurs, le rejet de l’exclusivisme religieux, l’égalité absolue des hommes et des femmes devant la loi, etc…

    Et c’est bien pour cela que le ministre Michel Sapin a hélas eu raison de dire ce qu’il a dit !

    Songez que le terroriste assassin Salah Adbelslam a pu se cacher pendant des mois au cœur même de la capitale belge sans être repéré. Certes, nos amis belges pourraient rétorquer en parlant de la Seine Saint-Denis et ils auraient raison. Mais cette polémique serait stérile. Quand les deux pays se sont alliés pour œuvrer de concert, ils sont obtenu des résultats. En règle générale, l’union fait la force.

    Mais l’UE et le monde civilisé, le monde judéo-chrétien, n’ pas encore trouvé la parade efficace. Je ne dirai qu’une chose : quand on a de vraies convictions, on se mobilise pour les défendre.

  • En aurons nous fini un jour avec la guerre d’Algérie ?

    En aurons nous fini un jour avec la guerre d’Algérie ?

    La toute récente polémique entre l’actuel et l’ancien président de la république en dit long sur ce passé qui ne passe pas. Pourquoi ? Pour la bonne raison que la colonisation avait fondé ses espoirs sur un postulat qui se révèle faux depuis un certain nombre d’années. On avait dit alors que l’Algérie c’est la France. Ensuite, on s’est rendu compte qu’il y a une civilisation arabo musulmane d’un côté de la Méditerranée et une civilisation européenne, judéo-chrétienne, de l’autre. Et que l’une ne pouvait pas assimiler ni même intégrer l’autre.

    La colonisation ne fut pas une bonne chose dans l’absolu, car on n’a pas à s’imposer chez les autres, cependant, et c’est là tout le paradoxe passionnel qui nous oppose, cette même incursion chez d’autres, leur a permis d’avancer, de se socialiser, bref d’évoluer avec le concours d’une grande puissance européenne. Mais du côté des colonisés d’antan, on voit la chose autrement. L’actuel président algérien, que nous avons pourtant soigné dans nos meilleurs hôpitaux et qui continue de venir faire des visites de routine médicale dans notre pays, n’a pas hésité à nous accuser de génocide culturel. Ce qui est tout de même un peu outrancier.

    Il y a donc un passif passionnel entre les deux pays. Il suffit pourtant de voir le nombre d’Algériens qui ont la double nationalité, de leurs étudiants et leurs travailleurs en France, pour comprendre qu’on ne peut pas rompre les liens qui perdurèrent 132 ans, même si l’indépendance remonte à plus d’un demi siècle.

    La langue de culture des Algériens instruits et cultivés demeure le français. Il y a entre les deux pays une sorte d’attirance-répulsion, un amour-haine, ce que les Allemands nomment eine Haßliebe.

    On peut agir sur ce qui est froid et logique, mais guère sur le psychologique ni le passionnel. Et c’est là tout le drame. Il y a en Algérie une grande fragilité politique et ce n’est pas la répression militaire qui y changera quelque chose. Cette fragilité est arrivée par la baisse du prix du pétrole, ce qui réduit considérablement la rente pétrolière. Or, les gouvernants achetaient la paix sociale en subventionnant tant de denrées de première nécessité.

    Il faut régler à ces graves problèmes en démocratisant la vie publique. A moins que des politiciens populistes n’imputent même cela à la France.

  • Que va devenir le cardinal Barbarin ?

    Que va devenir le cardinal Barbarin ?

    En conceptualisant cet éditorial dans mon esprit, un parallélisme m’est subrepticement venu à l’esprit. On sait que comparaison n’est pas raison. Mais tout de même : une malédiction poursuivrait elle les plus hauts responsables religieux du pays ? Car, bien que ce soit pour des raisons radicalement différentes, l’ancien grand rabbin de France a dû lui aussi quitter son poste. C’est curieux comme rapprochemen…

    Même si cela fait de la peine, même si le cardinal est un homme de valeur, ce qui lui est reproché est grave et ne laisse pas indifférent. Même le Premier Ministre y est allé de son couplet, invitant ce prince de l’église à prendre toutes ses responsabilités, c’est très clair, il lui demande de partir. Le plus triste, c’est que c’est ce qui va arriver : déjà les plaintes se multiplient et je suis très peiné de voir cet homme, victime de sa bonté, devenir la cible d’attaques. Mais il faut aussi penser aux victimes qui ont souffert et subissent encore ce traumatisme de l’enfance.

    Je crois que l’écrasante majorité des prêtres catholiques, astreints au célibat et à la chasteté, sont des êtres bons, honnêtes et dévoués à leur église, mais une seule brebis galeuse suffit à compromettre tout un groupe, toute une corporation.

    Le cardinal Barbarin va hélas devoir partir car le vent de protestations va sen s’amplifiant. Qu’a t il fait ? On lui reproche de ne pas avoir sévi plus énergiquement. Et il faut bien reconnaître que ce phénomène de pédophilie était traitée avec une inexcusable mansuétude jusqu’ici. Désormais ce n’est plus le cas.