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Vu de la place Victor-Hugo - Page 402

  • La déchéanbce de nationalité, les binationaux et les naturalisations

    La déchéanbce de nationalité, les binationaux et les naturalisations

    Depuis quelques semaines, on ne parle en France que de cette déchéance si disputée de nationalité. Pourtant un minimum de clarification s’impose. Selon nous, il faut revenir à la première mouture de la loi, celle que François Hollande avait exposée dans son discours solennel devant le congrès à Versailles. Il ne faut viser que les binationaux et non tous les Français. Cela soulève un problème, celui de l’égalité des Français entre eux. Mais chacun sait que dans l’esprit de son concepteur, cette loi vise une certaine catégorie de gens qui, tout en étant nés ici ou en ayant bénéficié d’une naturalisation inconsidérée, ont porté leurs armes contre la France, censée être leur pays. Donc, il fallait laisser en place la première mouture. Mais les réticences furent si vives que, comme d’habitude, le pouvoir en place a battu en retraite, reculant chaque fois qu’il y aune réaction négative. Et aussi parce qu’il n’osait pas appeler un chat un chat : chacun sait que ce ne sont pas des Européens, des Finlandais ou des Norvégiens qui ont fait cent-trente morts le 13 novembre, mais une certaine catégorie de gens qui ne se sentent absolument français au point d’abattre sauvagement des Français authentiques et innocents.

    Cette thèse peut surprendre et ses défenseurs savent qu’elle peut heurter les belles âmes. Mais voilà, le pouvoir actuel se rend compte que depuis près d’un demi siècle, les gouvernants ont laissé entrer dans ce pays un certain nombre de gens qui n’avaient pas vocation à y faire souche. Et pourtant, ce fut le cas. Et ces gens avaient une autre nationalité qu’ils ont conservée, ce qui est leur droit, mais à laquelle s’est ajoutée la nationalité française, ce qui fit dire à l’ancien président du FN que ce sont des Français de papier. Il y a aussi la législation très attractive mais bêtement généreuse du droit du sol (jus soli) qui vous rend français automatiquement, même si vous ne sentez guère français. Un récent sondage effectué de l’autre côté du périphérique, notamment en Seine-Saint-Denis, a montré qu’une écrasante majorité de fils et de filles d’émigrés, d’Afrique du Nord et d’Afrique noire, ont répondu qu’ils ne se sentaient pas français alors qu’ils disposent d’une carte d’identité française. C’est là un grave problème et qu’il faudra bien résoudre un jour, dans un sens ou dans un autre.

    Lorsque l’alternance arrivera il faudra prendre à bras le corps ces questions des binationaux, des apatrides et des naturalisés. On ne peut plus traiter à la légère le cas de gens qui tuent leurs compatriotes ou alors il ne faudrait plus les considérer comme des Français. Mais dans ce cas, il y aura un grave problème pour l’Etat d e droit ; or, la France est heureusement un Etat de droit. Toute la subtilité de la démarche consiste à protéger les nationaux sans enfreindre les règles juridiques. Mais comment combattre le terrorisme ?

    D’où cette question de la déchéance de nationalité qui a relégué à l’arrière-plan toutes les autres, la crise, le chômage, le pouvoir d’achat, l’insécurité, l’immigration, etc…

    L’Assemblée Nationale a voté dans le sens voulu par le gouvernement, mais le Sénat va tout faire pour ramener le texte de loi dans son sens premier, visant les binationaux. Sans vouloir les discriminer, c’est de là que vient le problème. Mais le pire serait que le congrès soit un échec.

  • Angela Merkel, les migrants et l’Europe

    Angela Merkel, les migrants et l’Europe

    Pratiquement aucun autre pays de l’Union Européenne ne veut vraiment emboîter le pas à la folle politique de la chancelière allemande concernant l’accueil des réfugiés ou de ceux qui se font passer pour tels. Aujourd’hui, tous les pays européens, même ceux qui se voulaient ouverts aux Arabes et aux réfugiés en général (Danemark, Suède, etc…) se recroquevillent sur eux-mêmes, constatant enfin que le fossé culturel est énorme et ne saurait être comblé. Certes, il y a des gens qui sont de véritables réfugiés politiques dont la vie est menacée sur place, comme ces pauvres habitants de quelques quartiers d’Alep qui subissent les bombardements russes quotidiens, qui n’ont plus rien à manger, n’ont pas de médicaments, etc… Mais l’idée qu’un pays pouvait se vider de millions d’habitants et chercher refuge dans un autre pays, notamment dans cet eldorado imaginaire qu’est l’Europe, n’a pas effleuré l’esprit de la chancelière qui a très mal agi et fut encore plus mal conseillée.

    Pour ma part, je pense que l’élément moteur dans toute cette affaire, le facteur déterminant ( das übergreifende Element, das sie zu diesem unbesonnenen Schritt bewogen hat), demeure de nature démographique : l’industrie, l’économie allemande va avoir besoin de millions de travailleurs, il va bientôt lui manquer des millions de bras ; or, la natalité marque le pas outre-Rhin. Mais ne fallait il pas promulguer une législation nataliste au lieu de cet afflux d’étrangers ? Quand j’étais encore professeur à l’Université de Heidelberg, je me souviens que le même problème s’était posé et le pouvoir à l’ époque avait fait venir des Hindous en Allemagne. Die Zeit avait alors publié une manchette (Schlagzeile) : Kinder statt Inder, jeu de mots intraduisibles en français. Qui signifie : faites des enfants au lieu de faire venir des Hindous…

    En quelques semaines des millions d’hommes et de femmes se sont installés sur le sol européen alors que les gouvernements distribuaient des visas au compte-goutte. J’ai assurément une pensée émue pour celles et ceux qui ont perdu la vie en tentant de traverser la mer Méditerranée. C’est un drame inoubliable.

    Mais si l’on réfléchit froidement, on peut dire que l’Allemagne se prépare des lendemains très difficiles ; même la chancelière le sait, elle qui mettait en garde contre le multiculturalisme. Il suffit de voir l’exemple français et les sérieux problèmes, même de sécurité intérieure, qui se posent… Un seule exemple : la quasi totalité des terroristes de janvier et de novembre 2015 étaient de nationalité française, ayant bénéficié du droit du sol (jus soli).

    Une dernière remarque : les USA bombardent la Syrie et un peu l’Irak depuis près de cinq ans, à quelques différences près. Les Russes en quelques mois ont renversé les équilibres, partout Daesh et les rebelles anti Assad sont sur la défensive, partout les troupes de Bachar avancent. Et il y a fort à parier que d’ici quelques mois Bachar aurait repris le contrôle de la situation.

    Quelles leçons faut il en tirer ? Je crois que c’est clair. Si les Occidentaux veulent stopper les métastases de ce mal presque incurable ils doivent appliquer en Libye la même méthode que les Russes en Syrie. Sinon Daesh sera à 300km de Lampedusa…

  • Nicolas Sarkozy en perte de vitesse ?

    Nicolas Sarkozy en perte de vitesse ?

    Les journalistes , les media en général, ne sont plus les seuls à se poser la question. Est ce que Nicolas Sarkozy a encore la main ? Va t il s’imposer face à son ancien Premier Ministre et face à Alain Juppé auquel il avait jadis ravi la présidence du parti gaulliste ? La publication récente de son ouvrage ainsi que sa participation à une émission télévisée la semaine dernière ne semblent pas avoir eu l’effet escompté. Les commentateurs restent prudents et l’opinion, elle, semble sur la réserve : 74% des Français pensent que l’ancien président n’appliquera pas les mesures qu’il a préconisées lors de sa dernière intervention télévisée : suppression de l’ISF, baisse des charges, des impôts, réduction d’une fonction publiques pléthorique, réduction de la dette, simplification administrative, etc… Comment s’explique cette réaction ? Les téléspectateurs répondent qu’il n’a pas appliqué ces mêmes mesures quand il était au pouvoir… Donc, il ne le fera pas, non plus, s’il venait à être élu.

    Et puis, il y a les turbulences internes au parti des Républicains. Ce ne plus le part gaulliste discipline où on ne voulait voir qu’une tête,, n’entendre qu’une seule voix, celle du chef incontesté. Aujourd’hui, de jeunes pousses, des deux sexes, ruent dans les brancards, contestent les choix du chef, voire se rebellent contre lui. On a même vu, lors des élections régionales, d’anciens ministres ou amis de N. Sarkozy, élus finalement avec des voix de gauche, lui intimer sèchement l’ordre de se taire… La galaxie gaulliste n’est plus ce qu’elle était.

    Y aurait il une chance de redressement ? Le vote des primaires se déroulera dans quelques mois, c’est peu. Mais qui sait ? Tant de choses peuvent se produire. Même à gauche, j’ai entendu ce matin sur I-Télé deux anciens ministres PS, devenus des frondeurs, exiger que Fr. Hollande se soumette à des primaires, s’il venait à se présenter. L’une des deux ministres va jusqu’à rappeler qu’il avait promis de se retirer du circuit s’il n’inversait pas la courbe du chômage : or, à l’heure où l’on rédige, c’est chose impossible. La ministre a même ajouté : depuis le début du quinquennat le chômage a augmenté de 700.000 personnes… Elle n’a peut-être pas tort, car ni les emplois aidés, qui coûtent très cher, ni l’apprentissage ne parviendront à réduire le chômage de manière significative.

    Donc, tant à droite qu’à gauche l’incertitude règne. Pour peu qu’un candidat écologiste ou de l’extrême gauche se présente, il ou elle grappillera entre 2 et 5% de l’électorat, privant Fr. Hollande d’une présence au second tour. Et la droite parlementaire l’emporterait contre Marine Le Pen…

    Mais voilà en politique, toutes les prévisions laissent généralement place à l’imprévu, l’impondérable… Que se passerait il si l’actuel président faisait un coup de théâtre et poussait Emmanuel Macron devant lui ? Et dans ce cas précis, quelle serait la réaction de M. Valls ?

    Certes, c’est une situation fictive, une pure hypothèse mais il faut s’attendre à tout…