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Vu de la place Victor-Hugo - Page 426

  • Incertitudes et fragilités égyptiennes

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    Incertitudes et fragilités égyptiennes…

     

     

     

    Est ce qu’un jour, que nous souhaitons proche, les pays du Maghreb et du Moyen Orient se rapprocheront de la mentalité européenne, qui se veut scientifique, rigoureuse et fiable ? On peut hélas en douter encore un peu, surtout en considérant l’attitude égyptienne faite d’atermoiements et de contre vérités des autorités suite à la destruction par une bombe de l’avion russe décollant de la station balnéaire du SinaÏ .

     

     

     

    Certes, le pays du Nil joue gros, il y va de sa survie économique et politique. Sans oublier la crédibilité de son chef qui clamait haut et fort, il n y a pas si longtemps, qu’il avait réussi à juguler le terrorisme à la fois dans les grandes villes, dont Le Caire, et le Sinaï… Et voilà que les services de renseignements des grands pays comme les USA et le royaume uni évoquent une bombe et conseillent de rapatrier en toute hâte leurs ressortissants, rejoints par les Russes, durement éprouvés : 224 morts ! Vladimir Poutine a interdit tout vol en direction de l’Egypte et a envoyé 44 avions vides pour ramener ses compatriotes au pays.

     

     

     

    Ce scénario est justement celui du sauve-qui-peut que les Egyptiens voulaient éviter : alors que le pays est au bord de la faillite depuis la révolution, et en proie à des troubles depuis l’éviction de l’islamiste Mohammed Morsi, le tourisme reprenait timidement, lui qui représente près de 10% des rentrées de devises.

     

     

     

    Les terroristes, responsables de ce qui est bien un attentat, ont voulu atteindre l’Egypte dans son point faible : la reprise économique.

     

     

     

    On comprend mieux à présent les atermoiements du pouvoir égyption qui se refuse à reconnaître une évidence, prétend qu’on n’a pas de preuves et qu’il faut attendre. Ce même pouvoir dont nous souhaitons vraiment qu’il réussisse à rétablir l’ordre, la sécurité et la confiance, sait qu’il doit manœuvrer finement s’il ne veut pas scier brutalement la branche sur laquelle il est assis. Si l’on reconnaît l’évidence, c’est la fin. Tout le monde cessera de faire confiance à la sécurité égyptienne.

     

     

     

    Mais bien au-delà des aspects techniques qui prouvent à l’évidence que les mesures de sécurité dans le aéroports sont notoirement insuffisants, il y a les failles dans les services de renseignements : c’est certainement un complice dans l’aéroport qui a introduit la bombe, sous une forme ou sous une autre, dans l’avion russe.

     

     

     

    Il faut donc espérer que le pouvoir égyptien renforcera la sécurité et alors les affaires pourrons reprendre. L’Egypte est un grand pays et de sa stabilité intérieure dépend la stabilité de la région.

     

     

     

    Mais la question qui se pose aujourd’hui est autrement plus préoccupante : que va faire Vladimir Poutine après cette gigantesque provocation et cette humiliation ? Ceux qui le connaissent prévoient un apocalypse qui va s’abattre sur l’Etat Islamique qui a eu l’imprudence de revendiquer bruyamment ce sinistre exploit.

     

     

     

    Certains affirment que la ville de Rakka, capitale de l’EI, va subir un sort peu enviable, que le maître du Kremlin va traquer les commanditaires et les artisans de cet attentat… On se souvient de la gestion par Poutine d’une prise d’otages en plein Moscou par des Tchétchénes : pas loin de 180 morts lors de l’assaut donné par les Spetnats…

     

     

     

    Mais l’Egypte doit être préservée, à condition qu’elle s’aligne sur les critères et les valeurs en cours en Occident.

     

  • La destruction de l'avion russe au dessus du Sinaï

    La destruction de l’avion russe au-dessus du Sinaï

    Si la thèse de l’attentat devait s’avérer, cela révolutionnerait l’approche que nous avons de l’Etat islamique. Et cela prouverait aussi que le régime égyptien n’est pas capable d’assurer la sécurité sur son territoire et dans ses aéroports. Que l’on ne se dissimule pas la gravite de la situation et des conséquences à venir : le tourisme est le véritable poumon économique de l’Egypte. Si les touristes ne peuvent plus atterrir ni décoller en toute sécurité, c’en est fait de ce secteur économique dont le pays a tant besoin. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le président égyptien est justement en Angleterre pour trois jours, alors que la veille le gouvernement, en réunion de crise, a décidé de suspendre les vols en direction de la station balnéaire de Sharm el Cheikh…

    Cela fait bien longtemps que la province du Sinaï est un territoire livré à lui-même, une zone de non droit. Les Bédouins qui y habitent défient de plus en plus ouvertement le pouvoir central. On se souvient que même durant le règne éphémère du président islamiste Mohammed Morsi les rebelles avaient lancé une violente attaque contre une caserne, au moment où les soldats brisaient le jeûne du mois de ramadan. Le président déchu avait alors promis une vigoureuse réplique ; cela n’a pas suffi.

    Aujourd’hui, l’Etat islamique s’est vengé des Russes (si c’est vraiment lui qui a posé la bombe à l’intérieur de l’avion), en raison de leur action en Syrie. Et il est vrai que l’armée de M. Poutine agit sur place d’une main plutôt lourde.

    Que va t il se passer désormais ? Si V. Poutine suit sa nature, celle qu’on lui connaît, il va intensifier les frappes, enverra peut-être même des troupes au sol pour montrer que son pays est toujours une grande puissance et qu’il est en mesure d’en finir avec l’E.I. Une absence de réaction est absolument inenvisageable.

    Enfin, l’Egypte aura elle aussi à montrer ses muscles et devra revoir sa politique sécuritaire dans le Sinaï. Comme il existe un traité de paix avec Israël, l’armée égyptienne peut dégarnir sa frontière avec l’Etat juif et masser des troupes dans la péninsule. Mais il faut revoir les systèmes de sécurité dans les aéroports.

    Le même souhait s’applique hélas à nous tous : on n’a pas la sécurité, on a l’apparence de la sécurité. Ce n’est pas la même chose.

  • Que va t il se passer en Turquie désormais ?

     

    Que va t il se passer en Turquie désormais ?

    Oui, que va t il se passer sur les rives du Bosphore après l’éclatante victoire de l’AKP de M. Erdogan ? IL ne va sûrement pas ralentir l’allure ni rechercher la modération vis à vis de ses adversaires alors que c’est vraiment ce dont le pays aurait le plus besoin : rétablir un peu de cohésion nationale, se réconcilier avec les Kurdes et aider plus efficacement à combattre l’EI.

    On peut cependant s’interroger sur les événements de ces derniers mois au cours desquels le pouvoir a fait semblant de chercher l’harmonie et la conciliation alors qu’il préparait le coup d’après, à savoir des élections qu’il espérait gagner. En effet, les terribles attentats ont secoué l’électorat qui a préféré la stabilité et la sécurité, incarnées par l’AKP. On comprend cette attitude.

    Mais voilà, au lieu de devoir négocier avec l’opposition, les autorités turques ont préféré fermer des chaînes de télévision et jeter en prison des journalistes qui ne partagent pas le point de vue du parti majoritaire. Le résultat ne s’est pas fait attendre, les Kurdes se sont jetés dans les rues afin de manifester leur mécontentement.

    Ce n’est certainement pas ainsi que l’UE permettra à la Turquie de se rapprochement. Je parle de rapprochement, je ne parle pas d’adhésion puisque cela est impossible.

    Mais tout de même, la Turquie, grande nation musulmane pourrait regrouper autour d’elle d’autres républiques anciennement soviétiques…