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Vu de la place Victor-Hugo - Page 450

  • Tsipras, chronique d'un désastre

    Tsipras : le commencement de la fin ? La chronique d’un désastre

    C’est ce que diront les historiens : aucun parti d’extrême gauche n’aura pu subsister en Europe . Pourquoi ? Parce que l’idéologie ni même la volonté populaire n’ont jamais pu faire reculer les faits qui sont têtus. C’est pourtant Lénine, un autre agitateur, quoique bien plus talentueux puisque son affaire a tout de même perduré sept décennies, qui l’a dit.

    C’est presque émouvant si ce n’était surtout tragique : un Premier Ministre qui entend faire plier les Européens, continuer à faire la fête aux frais des autres, qui se retrouve dans la situation peu enviable, d’un homme qui  doit signer un accord un pistolet collé à la tempe. Pourquoi ? Parce qu’il vient quémander quelques dizaines de milliards d’Euros pour que son pays ne soit pas asphyxié. Il est évident que dès que les choses se seront calmées, il sera chassé du gouvernement et même de la direction de son parti que les Grecs, épuisés et écœurés par la classe politique clientéliste et corrompue, ont choisi pour les diriger.

    Il faut d’abord faire le procès de l’extrême gauche : jamais elle ne pourra diriger un pays en respectant les thèmes promus lors de la campagne électorale. Sauf si elle agit comme Castro à Cuba, mais même là, je ne donne pas dix-huit mois à Raoul Castro pour disparaître, dès que les libertés seront rétablies, que les Cubains pourront rentrer et sortir de leur pays en toute liberté.

    Tsipras n’est pas Castro et la Grèce n’est pas Cuba.

    La zone Euro ne pourra pas garder la Grèce trop longtemps, chacun le sait mais on essaie de masquer une évidence. Ceux qui ont aidé Tsipras à avoir un peu d’argent et à rester ont des arrière-pensées politiques concernant leur propre situation intérieure ; si le grexit a vraiment lieu, alors leur tour viendra, mais si on se barricade et ont fait tout pour que la Grèce reste, alors on a une sorte d’auto-immunité, une assurance-vie pour une durée incertaine, mais tout de même.

    Dernier point : Tsipras a signé tout en sachant que même si son parlement donne son accord, le pays ne pourra pas honorer ses engagements, ni constituer ce fonds de 50. 000 000 000 € servant de garantie. Même si on ramassait l’or de toutes les églises orthodoxes du pays, on n’y arriverait pas. Même si toutes les femmes grecques remettaient leurs bijoux cela ne suffirait pas. Même si on vendait le port du Pirée, les aéroports, les usines, les bâtiments publics. Cela ne suffirait pas…

    Comment voulez vous que ce pays rembourse, dans de telles conditions, le FMI et la BCE ?

    La seule chose qu’on puisse faire, c’est organiser, accompagner le grexit.

    Si Tsipras veut se réfugier dans un monastère d’une île lointaine, pour supplier le Christ de lui accorder la rémission de ses innombrables péchés et mensonges, il faut lui faire grâce.

    Ezéchiel (chapitre XVIII) dit bien que Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais seulement son repentir…

  • L'accord avec la Grèce: un emplâtre sur une jambe de bois

    L’accord avec la Grèce : un emplâtre sur une jambe de bois

    Que la Grèce quitte la zone Euro, ce n’est pas la fin du monde ! Ceux qui ont mis tout leur poids dans la balance pour parvenir à un accord qui n’en est pas un, ont commis une lourde erreur : la Grèce, son économie, sa culture, son système, ne sont pas compatibles avec les règles de la zone Euro.

    Certes, nous sommes tous sensibles à la gêne subie par des êtres humains dans ce pays qui s’est lui-même asphyxié en votant pour un premier ministre irresponsable qui vient de se coucher devant ses créanciers alors qu’il avait débarqué à Bruxelles comme un conquérant. Le voila condamné à rentrer chez lui, la tête basse et après avoir fait droit à toutes les requêtes des Européens.

    Les Allemands ont parfaitement bien compris que Tsipras a une obsession : recevoir les milliards dont il a besoin pour faire tourner la boutique grecque. Les Allemands ont eu raison de refuser de donner un chèque en blanc à un premier ministre qui ne restera sûrement plus très longtemps à son poste, un dirigeant qui leur a menti, les a trompés, voire même injuriés. Comment ose t on cracher au visage de ceux qui vous prêtent de l’argent à fonds perdus ? Comment leur reprocher de s’assurer qu’ils seront un jour remboursés ?

    Tsipras ne pourra pas faire valider les décision du sommet européen par son parlement. Même les membres de son gouvernement ne vont pas le suivre. Je trouve très légitime la volonté allemande d’obtenir la constitution d’un fonds de garantie, susceptible de rembourser les créanciers : cela se fait chaque fois qu’un débiteur est soupçonné de ne pas vouloir honorer sa signature. Et ce fonds doit être placé sous un contrôle étranger et non point grec. Rappelez vous que les différents grecs ont payé des agences pour falsifier les comptes de leur nation. Du jamais vu ! Ici, c’est plus l’esprit d’Ulysse  que celui de Platon qui est l’œuvre…

    Mais le cas grec sera réglé dans les semaines suivantes. Ce n’est pas le problème, tout le monde sait que l’Euro en Grèce vit ses dernières semaines. Tôt ou tard, l’accord ne sera plus respecté : comment voulez vous redresser un pays qui en est à son troisième plan d’aide ? Et dont l’endettement couvre deux années pleines de PIB ? Et qui en plus n’a aucune structure étatique moderne, tant la corruption et le népotisme y règnent sans partage ?

    Le vrai problème c’est le relâchement du lien franco-allemand. On ne peut plus masquer la divorce entre les deux voies que l’Europe peut suivre : une voie allemande, fondée sur la rigueur et la fermeté, une voie franco-italo-lusitano-espagnole qui n’a pas de principes bien déterminés. Et qui parle vaguement de morale, de solidarité, d’aide, de compassion, etc…

    Le problème actuel de l’Europe est culturel bien plus qu’économique ou monétaire.

    Ce fut une erreur d’admettre la Grèce dans la zone Euro.

    Pour son bien, je le répète, elle doit en sortir. Les Allemands ont hélas raison.

  • La dernier service à rendre à son pays; Tsipras devrait partir

    Le dernier service que Tsipras peut encore rendre à la Grèce, c’est de partir !

    Ainsi est pris qui croyait prendre ! A force de jouer au plus fin, de surprendre pour ,pour surprendre, de se vouloir imprévisible, on finit par jouer aux apprentis sorciers et à se prendre à son propre jeu. La politique, cher Tsipras n’est pas un jeu, ce n’est pas une partie de poker, surtout quand on a en face de soi l’Allemagne protestante, économe de ses deniers, attachée viscéralement aux principes de l’orthodoxie comptable, quelque chose que votre nation, jadis grande et respectée, a oublié depuis fort longtemps. L’Allemagne de Luther, de Kant et de Hegel n’aime pas ce qui est imprévisible (unberechenbar). Et combien je la comprends !

    En plus, c’est elle qui contribue le plus à la stabilité et à la croissance de l’économie européenne. Il était impensable que l’Allemagne continue d’alimenter le tonneau des danaïdes, cela équivaudrait à remplir d’eau la mer Egée.

    Tsipras a cru que l’Union Européenne était obligée de le soutenir avec ses déficits abyssaux et son irrespect incroyable des règles. Aujourd’hui, même après avoir capitulé en rase campagne, et avoir, avec l’aide inadéquate des Français, soumis des propositions identiques au fameux plan Juncker, la Grèce fait face à un mur, celui de la défiance : la parole de son Premier Ministre n’est plus crédible, elle est même entièrement discréditée.

    Nous comprenons absolument le document Schäuble qui demande un retrait de la Grèce de la zone Euro d’une durée de cinq ans, peut-être même plus afin que le pays de Socrate et de Platon redevienne un pays normal, un Etat organisé, avec un prélèvement des impôts et des taxes, une grille indiciaire de la fonction publique, un cadastre, bref les modes de financement d’un organisme moderne. Et non plus un système D élevé au niveau de toute une nation.

    Au plan philosophique il est intéressant de voir que c’est le pays de Goethe, pourtant historiquement amoureux de l’Europe du sud (Italie et Grèce), qui met au centre des discussions la notion de Vertrauen, de confiance : peut-on faire encore confiance à quelqu’un qui a dit devant son parlement que lui-même ne croyait pas aux mesures qu’il préconisait ? Alors comment s’imaginer qu’il applique ce en quoi il ne croit pas ? Cette phrase a été correctement analysée par M. Wolfgang Schäuble qui a utilisé les mêmes méthodes que Tsipras : il a, sans tambour ni trompette (ohne Sang und Klang), mis en circulation son document préconisant le retrait temporaire de la Grèce de la zone Euro, sans l’éjecter de l’Union Européenne, ce maintien devant lui permettre de bénéficier de certaines aides comme des pays du tiers monde…

    Les Grecs ont soudain trouvé à qui parler, eux qui pensaient affronter des personnes âgées, des négociateurs diminués ont été servis. Il suffisait de scruter le visage livide du ministre grec pour comprendre que les dès étaient jetés (die Würfel sind  geworfen worden). Est ce que l’Europe est injuste ? Ferait elle soudain preuve d’un rigorisme de mauvais aloi ? Non point ! Cela fait des mois que Tsipras joue avec les nerfs de l’Europe et aujourd’hui il annonce des mesures que son parlement ne votera certainement pas ; ce qu’il recherche, c’est l’obtention d’une rallonge de plusieurs dizaines de milliards pour que son pays échappe à une asphyxie dont il est lui-même responsable.

    Mais la crise grecque a servi de révélateur, et ce de manière assez inquiétante. Ceci concerne la démarche française qui, au lieu de coller à l’Allemagne et à son orthodoxie financière, se rapproche des Grecs, les défend , les aide même à organiser leur défense en leur apportant le concours de hauts fonctionnaires  français…

    Les observateurs se perdent conjectures concernant la bonne interprétation de cette démarche. Est elle dictée par des raisons de politique intérieure ? Certains disent que 2017 est bien présent dans l’esprit du président et qu’il envoie ainsi un message à la gauche de la gauche. Ce serait imprudent car cela nuirait au rapprochement avec l’Allemagne, une alliée précieuse dont nous ne pouvons pas nous passer.

    D’autres observateurs, tout aussi peu charitables, vont encore plus loin et suspectent la France de penser à elle-même en faisant semblant d’aider la Grèce : le pays de Molière et de Victor Hugo serait le prochain sur la liste puisqu’il tarde à faire les réformes structurelles qu’on lui demande…

    Un dernier mot sur cette dialectique entre la solidarité et la fermeté en Europe et dans la zone Euro : comment manifester sa solidarité avec des gens dépensiers, qui creusent leur déficit national, tourne le dos aux réformes et se disent que les autres paieront pour leurs frasques ? C’est la fermeté qui s’impose face à un tel comportement. L’Allemagne et les autres pays du front de la fermeté ne doivent pas céder car Tsipras ne fera pas ce qu’il prétend vouloir faire.

    Nul ne fait correctement ce qu’il ne veut pas faire. Goethe le disait dans le prologue de son Faust :

    Tut es nicht, wenn ihr es nicht fühlt : ne le faites pas si vous ne le sentez pas.

    Tsipras devrait méditer cette phrase pleine de sagesse et de bon sens.