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Vu de la place Victor-Hugo - Page 494

  • L'inexorable ascension de MArine Le Pen

    L’inexorable ascension du parti de Marine Le Pen

    Pour Marine Le Pen, les semaines se suivent et se ressemblent. Sans qu’elle s’exprime, sans qu’elle se manifeste plus que de raison, son parti grimpe dans les sondages : c’est presque un effet mécanique. Sans préconiser de mesures révolutionnaires et en se contentant de surfer, pour ainsi dire, sur les thèmes de prédilection du FN, elle avance. Et c’est reconnaître que les partis traditionnels de droite comme de gauche, sont en chute libre aux yeux de l’opinion qui leur reproche un discrédit sans appel. Il y a un seul point que le FN maintient contre vents et marées alors qu’il est intenable, voire stupide, c’est la sortie de l’Euro. Ce qui est absolument irréalisable mais auquel le FN se cramponne en sachant très bien qu’on pourra revoir la question en cas de victoire électorale significative. Après tout, dans l’autre camp, celui de l’extrême gauche grecque, on a fini par s’assagir et par s’adapter aux circonstances. Mais voilà, on est au pouvoir et on y reste.

    La désaffection qui frappe dans une égale mesure les deux grands partis représentés au parlement pourrait avoir de très graves conséquences. Les Français sont fatigués, lassés de voir que les promesses électorales ne sont pas tenues, que les hommes politiques ne rêvent que d’une chose, leur réélection, et que l’intérêt général est sans cesse relégué à l’arrière-plan.

    La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : comment faire pour stopper cette tendance qui semble très lourde ? Le FN va commencer par les départementales, ensuite les régionales, puis les législatives et enfin la présidentielle. Si l’UMP ne stoppe pas l’hémorragie, elle risque d’être éliminée. La même chose vaut du PS !

    Rendez vous compte : ces deux partis ne se battent plus pour la première mais pour la seconde place. Tant la première place, du moins au premier tour, est acquise au FN.

    Ce parti est il en mesure de gouverner le pays ? Franchement, j’en doute fortement. Aucun de ses leaders nationaux n’en a la capacité, pas même Marine qui n’a jamais été députée, tandis que son père, désormais trop vieux, l’a été.

    Il faut agir sur ces trois leviers dont le FN a fait sa galette : la lutte contre l’immigration, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre le chômage.

    C’est là qu’il faut porter le fer. Et le FN l’a très bien compris depuis fort longtemps.

  • Un meurtre politique dans la Russie de Vladimir Poutine?

     

    Un meurtre politique dans la Russie de Vladimir Poutine?

    L’assassinat d’un grand opposant politique à Poutine, Boris Nemtsov, est probablement la goutte d’eau (de sang ?) qui va faire déborder le vase des horreurs jalonnant le règne sans partage du maître du Kremlin. IL est vraiment trop tôt pour accuser qui que ce soit ou fulminer des anathèmes. Comme le disait un commentateur russe installé en France depuis bien longtemps, c’est la Russie de Poutine qui signe ainsi sa radicalisation, son état désespéré face aux sanctions occidentales qui affectent la vie quotidienne des gens, et qui est en guerre, notamment dans l’est de l’Ukraine. V. Poutine a déclenché un processus qui a commencé par le servir lui et les intérêts qu’il défend mais qui commence à se retourner contre lui et contre ce qu’il représente. Apparemment il ne le maîtrise plus.

    Aujourd’hui, un pas nouveau a été franchi. Les dirigeants des grandes puissances occidentales, en réagissant comme ils l’ont fait, montrent qu’il ne s’agit pas d’un simple fait divers : quand donc le président US exige-t- il un procès transparent dès qu’un homme ou une femme est assassiné sur la voie publique ? Il est clair que tous ces dirigeants, généralement bien informés, subodorent quelque chose qui n’est pas si simple… Poutine a réagi en parlant d’un acte de provocation visant à le placer lui-même dans une position hautement délicate. C’est possible, rien n’est à exclure. Mais lorsque vous écoutez les journalistes égrener la liste d’assassinats politiques ces dix dernières années tant à Moscou qu’ailleurs dans le monde, vous vous interrogez avec insistance : à qui donc profite le crime ? Et quel est le dénominateur commun de toutes ces victimes : elles étaient toutes des opposants politiques au régime russe actuel.

    De là à se servir de cette analogie pour accuser le régime actuel il n y a qu’un pas qu’on ne doit  franchir que s’il y a des preuves. Et pour le moment il n y en a pas.

    Un mot sur la conduite des affaires par V. Poutine : depuis un certain nombre d’années, la Russie, ancienne grande puissance mondiale, est gouvernée par deux personnes qui effectuent une sorte de rotation au sommet du pouvoir : un président, ancien premier ministre et un ancien premier ministre qui va redevenir président. On a l’impression qu’il s’agit d’un condominium bien établi qui se pare des oripeaux de la démocratie, ce que l’opposition sur place conteste avec force.

    Ce régime, autoritaire à l’intérieur, est très belliciste à l’extérieur : on l’a vu avec la Géorgie, on le voit aujourd’hui avec l’Ukraine. On se souvient des récentes demandes des républiques baltes, mais aussi de la Pologne, qui se sentent menacées par leur puissant voisine et ancien maître… En fait, ce régime ruse constitue une menace pour la paix mondiale. Et la mort violente d’un opposant notoire au régime tombe très mal pour lui.

    Une éruption sociale n’est plus à exclure sur place. V. Poutine finira bien par comprendre qu’il doit se modérer et atténuer le caractère dictatorial de son action. On l’a vu récemment en Ukraine où ses supplétifs séparatistes n’ont pas respecté l’accord de Minsk.

    Le problème le plus urgent qui nous fait face : que faire de la Russie ? Comment la gérer ? Surtout que doit faire l’UE face à la Russie, une ancienne grande puissance qui ne se résigne pas à son lent mais inexorable déclin ?

  • Le saccage des statues du Musée de Mossoul

     

    Le saccage des statues du musée de Mossoul

    Avec les djihadistes de l’Etat islamique, les choses, décidemment, ne s’arrangent pas. Et comment le pourraient elles ? Regardons le problème de la façon la plus objective possible : ces gens n’admettent pas ce qui est différent d’eux, rejettent ceux qui croient, prient ou pensent différemment d’eux. Et voici qu’aujourd’hui ils s’en prennent même à des joyaux de l’humanité antéislamique, considérant que rien ne doit subsister de l’époque dite de la djahiliya, à savoir une période où le monothéisme n’avait pas encore été adopté par les populations arabes. Alors que font-ils ? Ils détruisent à coup de massue et de burin des statues, des effigies, remontant à des siècles avant notre ère. Ce qui n’est pas sans rappeler ce que firent leurs cousins talibans en Afghanistan.

    Cette destruction, cette intolérance sont telles que la directrice générale de l’UNESCO a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU, comme si cela allait changer quelque chose. Mais alors que faire d’autre ? On ne parvient toujours pas à se représenter que la seconde ville d’Irak, Mossoul, a pu être conquise par des djihadistes et que l’armée irakienne n’est toujours pas en mesure de rétablir l’ordre ni sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national.

    Chaque jour qui passe rend un peu plus inéluctable la confrontation avec cet Etat Islamique car rien ne semble pouvoir le ramener à la raison. Et cela a une conséquence assez inattendue bien qu’incontournable : qu’elles le reconnaissent ou non clairement, les puissances occidentales, Etat Unis en tête, se rapprochent de Bachar el Assad, promu au rang de dernier rempart contre le djihadisme. Même les Américains le préviennent afin de bombarder certaines cibles en Syrie. Certains hommes politiques pensent aussi que cet homme est devenu incontournable alors qu’il est, directement ou indirectement, responsable de la mort de près de 250. 000 personnes dans son pays, déjà à moitié détruit et occupé par des forces hostiles à son régime !!

    On dit même que Russes et Américains pourraient bien inclure dans leurs négociations sur l’Ukraine le problème syrien qui servirait en quelque sorte de monnaie d’échange… Voilà un homme dont les jours semblaient comptés, que ses généraux quittaient un à un, dont le régime ne semblait plus tenir qu’à un fil, et qui retourne la situation à son avantage, verrouille les défections, regagne des positions perdues et semble reprendre des couleurs.

    Bachar que l’on vouait aux gémonies ou, au moins, au TPI, est requinqué, reçoit la visite de parlementaires européens, voire d’une petite délégation US et redevient incontournable sur l’échiquier du Proche Orient.

    C’est la parfaite illustration de la thèse bien connue : c’est moi ou le chaos ! Mais c’est aussi la preuve par neuf que ce Proche Orient ne sera jamais qu’un équilibre instable. Une véritable poudrière avec des Etats plus artificiels les uns que les autres. Sans même parler des frontières.