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Vu de la place Victor-Hugo - Page 497

  • La situation politique en France depuis le recdours au 49.3

    La situation politique en France depuis le recours au 49.3

    Ce qui était prévu par la constitution et a été maintes fois utilisé par le passé, tant à droite qu’à gauche, fait aujourd’hui l’effet d’une véritable bombe. Cela masque un malaise plus profond. En fait, l’exécutif devrait parler avec ceux des députés socialistes appelés les frondeurs en vue de faire cesser justement cette fronde. Le problème est qu’on demande à l’une des parties de s’auto-renier : les frondeurs disent qu’on ne pratique pas la politique pour laquelle on a été élu, le gouvernement rétorque : il faut parer au plus pressé, on ne savait pas vraiment avant d’arriver aux affaires, mais aujourd’hui, après deux ans, presque trois au pouvoir, on est déterminé à changer de politique…

    Certes, le gouvernement ne court aucun risque, la motion de censure ne passera pas, mais ce processus même, le conflit de l’exécutif avec sa majorité, laissera des traces. En plus, la préparation du congrès du PS n’arrange pas les choses ; ceux qui ne veulent pas que les libéraux prennent le pouvoir au sein du parti se mobilisent et Martine Aubry commence déjà à fourbir ses armes. Quand elle demande un débat, cela signifie en clair qu’elle va lutter pour que triomphe sa ligne. Et si c’était le cas, alors le nouveau PS ne désignera pas François Hollande comme candidat en 2017.

    En d’autres termes, les choses ne vont pas se calmer dans les prochains mois.

    Par-delà le PS, c’est toute la France qui s’interroge. On n’a jamais eu un une telle crise économique doublée d’une crise morale. Tout peut arriver. Et il y a depuis ce début de janvier une menace d’attentats qui plane avec insistance sur ce pays, mettant en alerte ses polices et ses services spéciaux.

    Les plus sagaces parmi les analystes politiques prédisaient une secousse tellurique vers le mois de janvier, elle survient vers la fin du mois de février… On se demande s’il ne faudra pas que le président prenne une initiative, une sorte d’impulsion nouvelle remettant la balle au centre et vérifiant sir le pays est toujours d’accord avec ce qui se passe. Sauf miracle ou acte providentiel, on ne pourra pas rester dans la présente situation. Ce n’est pas le vote contraint et forcé de la loi Macron qui pose vraiment problème, ce sont les suites, les conséquences d’un tel vote. On a l’impression que le pouvoir n’a plus de majorité à l’assemblée.. Le plus dur est devant nous. Soit l’exécutif modifie la teneur des lois qu’il veut faire voter, soit il reste immobile, dans l’attente de jours meilleurs.

    Toute la vie politique est suspendue aux résultats du congrès du PS. La partie est délicate, surtout si l’opposition arrive à réunir toutes ses voix. Cela pourrait donner des idées à des députés socialistes qui savent qu’en cas de dissolution, ils ne reviendront plus à l’assemblée. Sans même parler des élections du mois de mars

  • La relaxe de DSK

    La relaxe de DSK Finalement on peut s’interroger sur l’opportunité de ce procès qui semble ressembler à une sorte de règlement de compte. Un membre de la magistrature a jugé bon d’organiser ce procès en pure perte alors que dès le début, le parquet a signifié qu’il ne requerrait pas et qu’au regard de la loi, DSK n’avait commis aucune faute. Au regard de la morale il y aurait tant à dire, mais le tribunal dit le droit et ne fait pas la morale. Que DSK s’en tire, on s’en réjouit pour lui même si les stigmates de cette épreuve le poursuivront sa vie durant et qu’il restera barré de tout engagement politique. Il serait d’ailleurs bien fou s’il s’y remettait car, au fond, en plus de ses turpitudes sexuelles, c’est bien la politique qui l’a perdu. Mais revenons à la question centrale : pourquoi des membres de la magistrature ont ils insisté pour qu’il y ait un procès alors que tous les acteurs bien informés savaient que la montagne accoucherait d’une souris ? On en trouve la réponse dans certaines fines remarques du procureur qui, sans le dire directement, n’a jamais été convaincu de l’opportunité de faire reproche à DSK de sa vie intime… Le procureur a dit clairement qu’il ne voyait pas pourquoi on s’était acharné à donner tant de détails sur les pratiques intimes de DSK et il s’est demandé si ce n’est pas l’ancienne qualité d’homme de pouvoir, de personnalité mondiale hyper puissante qui en a poussé certains à s’acharner sur un accusé de choix, et si illustre… La remarque est fondée. Certains usent de leur position pour prendre des revanches sociales, du style, vous les hommes et les femmes de pouvoir, vous n’êtes pas au-dessus des lois, nous vous ferons comparaître devant nous et vous aurez à vous expliquer, et même si nous ne parvenons pas à vous condamner votre crédit sera ruiné, et ainsi nous mettrons fin à votre carrière politique. Mais cela ce n’est plus de la justice, c’est de la vengeance et de l’acharnement politique. Le juge dit le droit, il est censé rendre la justice, il ne doit pas chercher à réformer la société ni faire prévaloir ses propres conceptions morales. Enfin, les associations de protection des prostituées ont tenté de tirer avantage de cette confrontation publique pour faire avancer leur cause. Je répète que leur cause est juste, qu’il faut extraire les femmes de cet assujettissement honteux et dégradant, mais qu’elles se sont trompées de combat. Personne n’a pu prouver que DSK savait que ces dames accordaient leurs faveurs moyennant un certain prix. Même le procureur l’a reconnu. La question est : que vont faire les juges ? La majorité de l’opinion publique pense que les dégâts commis sont suffisants. Il faut arrêter les frais. Il est temps de passer à autre chose. Il ne faut pas être mauvais perdant : DSK s’est très bien défendu. Ce n’était pas le tribunal qui l’interrogeait, c’est lui qui leur a fait une conférence. Brillantissime. Dommage qu’un si bon sujet souffre d’un tel déséquilibre intime. Vraiment dommage.

  • L'Egypte et la guerre civile

    En Egypte, tout indique la présence d’une guerre civile

    On en reparle en raison de la vente par la France de son avion de combat le rafale, mais en fait depuis dix-huit mois, lors de l’éviction du président islamiste Morsi par l’armée, le nouveau pouvoir du maréchal Al-Sissi a du mal à stabiliser la situation et remettre de l’ordre dans l’économie. Et depuis peu, s’ajoutent à cette situation intérieure difficile des préoccupations externes touchant la Libye et Daesh qui tente d’y avoir une assise.

    La stabilité en Egypte est indispensable pour tout le Moyen Orient. C’est le pays le plus fort, le plus peuplé et le mieux armé même si ses moyens financiers sont presque dérisoires : on dit que la fortune de Bill Gates équivaut à son budget annuel 55 milliards de dollars…

    Comment l’Egypte va t elle payer ces avions et cette frégate que la France lui a vendus ? Il faut présumer l’assistance et la garantie de l’Arabie Saoudite et de certains émirats (excepté le Qatar) qui vont mettre la main à la poche. On sait que Ryad dispose d’une force de frappe de près de 800 milliards de dollars. Ce qui aiguise les appétits et notamment la vigilance du grand voisin iranien qui agit en sous main tant au Yémen, qu’en Syrie et en Bahreïn.

    Il y a aussi un élément qu’on a tendance à laisser de côté alors qu’il est important : c’est l’infantilisme politique des USA qui veulent imposer aux autres le même ordre et les mêmes règles démocratiques qu’en Europe et dans le monde judéo-chrétien. C’est ce qui a poussé les Egyptiens à acquérir du matériel français, et c’est ce qui pousse les Saoudiens à souhaiter une Egypte bien armée, susceptible de s’opposer le moment venu à un Iran à la fois agressif et absolument subversif.

    Les Américains sont de grands enfants, il suffit de voir les bévues commises en Irak. Ils ont enfin compris : ils traînent à anéantir Daesh car ils savent l’état d’impréparation de l’armée irakienne. S’ils débarrassent l’Irak de cette tourmente, c’est l’Iran qui s’engouffrera dans la brèche. Alors, ils attendent. Et durant ce temps, les gens souffrent.

    Les Saoudiens l’ont compris, eux dont la défense de leur royaume repose sur la CIA et l’US Army. Alors il vaut mieux armer l’Egypte et soutenir al Sissi contre les Frères musulmans.

    Ainsi va le monde