Israël et le Hezbollah
Le monde entier s’interroge sur la suite de cette attaque du Hezbollah, suite à la grande humiliation subie par le mouvement chiite libanais sur le Golan. En effet, Israël avait attaqué un détachement composé de militants armés du Hezbollah et de troupes iraniennes. On ne connaît toujours pas les dessous de cette affaire, à savoir la raison exacte de ce coup de main qui a aussi frappé Téhéran. L’attaque d’hier semble être des représailles car la crédibilité du Hezbollah était en cause s’il n’agissait pas. Le bilan se monte à trois morts, deux soldats de Tsahal et un casque bleu espagnol. Selon toute vraisemblance, Israël ne réagira tout de suite, pour plusieurs raisons. Il y a d’abord les élections législatives qui se rapprochent. Le climat électoral ne doit pas être perturbé par des tensions trop fortes aux frontières. Ensuite, le Hezbollah est considérablement affaibli, englué en Syrie où il a déjà perdu près de mille combattants. Sans son aide et celle de l’Iran, le régime de Bachar se serait effondré depuis bien longtemps. Enfin, la situation intérieure au Liban n’est plus du tout favorable aux terroristes chiites : un des candidats à l’élection présidentielle a déjà reproché à Nasrallah de mettre en péril la sécurité de tout le pays, à la seule fin de servir une cause qui n’est pas celle du pays du Cèdre. Mais il y a aussi une analyse objective de la situation politique du monde arabo-musulman : l’Irak et la Syrie sont au bord de l’effondrement en raison des attaques de Daesh ; la Libye est en pleine déliquescence ; l’Egypte en proie à des remous suite à la déposition de Mohammed Morsi ; l’Arabie est en transition de régime après la mort de son roi. Enfin, même les pays d’Afrique du nord ne sont pas dans un calme absolu. N’oublions pas l’Iran, en proie aux sanctions occidentales et englué dans des négociations sur le nucléaire, ce qui le contraint à faire profil bas. Le Hezbollah prétend s’être renforcé militairement et être plus aguerri grâce aux combats livrés en Syrie. Peut-être, mais de leur côté, Tsahal n’est pas resté inerte. Les infiltrations de Tsahal au sein même du groupe terroriste ont avancé : il suffit de voir la précision de la frappe subie par le groupe où se trouvait le général iranien.. Les renseignements militaires de Tsahal étaient très au fait des mouvements de la petite légion irano-libanaise se déplaçant sur le Golan. La question qui se pose est la suivante : est ce qu’Israël va réagir avec ampleur ou va t il se contenter d’une simple mesure de rétorsion ? L’avenir proche nous le dira.