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Vu de la place Victor-Hugo - Page 491

  • Pour ou contre Benjamin Netanyahou

    Pour ou contre Benjamin Netanyahou?

    C’est probablement le tour de force que la gauche unie sous la houlette de Isaac Herzog et de Tsippi Livni a réussi : faire de l’enjeu de la consultation électoral le maintien ou non de Netanyahou au pouvoir. En réalité, cette coalition, dépourvue de charisme, a déplacé le centre de gravité vers l’acceptation ou le rejet d’une personne. Elle espère susciter une usure du pouvoir au sein de la population. Trois tours, cela suffit. Pourquoi un quatrième ? C’est le raisonnement des leaders de la gauche. Sera-t-elle suivie par l’électorat ? On ne va pas tarder à le savoir.

    Mais quoiqu’on pense de la gauche israélienne, il faut tout de même reconnaître qu’elle a un programme dont les deux axes majeurs sont les suivants : au plan intérieur, lutter contre la vie chère, notamment la crise et la cherté du logement et au plan extérieur, les négociations avec les Palestiniens. Deux points sur lesquels la population israélienne a tant de choses à dire. Non pas que la gauche coalisée puisse faire mieux, mais au terme de toutes ces années, un nombre croissant d’électeurs réclame un changement à la tête du pays.

    Netanyahou crie au complot. Il accuse les USA de Barack Obama de vouloir sa tête et de le considérer comme un obstacle sur la voie de la paix et de la normalisation. Mais les choses peuvent évoluer autrement. L’aspect sécuritaire est omniprésent dans l’action de l’actuel Premier Ministre, mais, disons le honnêtement, il le sera tout autant, par la force des choses, si l’autre coalition de gauche accède au pouvoir. La politique extérieure, donc la sécurité, est le point numéro un de la politique intérieure. C’est un pays qui, comme le prophétisait Martin Buber, n’a pas connu un seul jour de paix complète et assurée, depuis sa naissance… Tous les gouvernements qui se sont succédés à sa tête n’ont rien pu y changer.

    Que peut on attendre de Herzog et de Livni ? Je doute fort qu’ils puissent apporter ce que la population réclame. Les défis devant lesquels Israël se trouve ne peuvent être affrontés que par des personnalités fortes et déterminées. Il reste encore presque un an et demi à B. Obama , ce temps durant lequel tant de choses peuvent se produire. On a vu lors de ce dernier week end que les USA ont enfin modifié leur politique pro iranienne et déclarent aujourd’hui, par la voix de John Kerry, qu’ils misent sur l’Egypte et les régimes arabes modérés. Il  y a quelques semaines, ils n’avaient d’yeux que pour l’Iran dont ils voulaient faire la puissance régionale majeure, au mépris de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite.

    Mais le système électoral israélien peut réserver des surprises, car le président de l’Etat peut inviter le parti susceptible de former une coalition à constituer un gouvernement. C’est à la fois la force mais aussi la faiblesse du système israélien.

    Bibi va t il repasser ? On le saura dès ce soir ou au plus tard, demain matin.

  • Le sacre de l'Egypte, enfin?

     

    Le sacre de l’Egypte, enfin ?

     

     

     

    La conférence qui s’est ouverte à Charm El Cheikh sous la présidence du maréchal égyptien Al Sissi marque peut être un tournant dans les relations entre les USA et les régimes arabes modérés de la région. Enfin, le Secrétaire d’Etat John Kerry a prononcé les paroles que les Egyptiens et leurs alliés attendaient : les USA tiennent au renforcement de l’Egypte et veulent bien soutenir son rôle de puissance régionale.

     

     

     

    Il faut dire que l’Amérique de M. Obama n’avait plus le choix. L’ombre menaçante de l’Iran des Mollah se profilait avec une très grande insistance dans le Moyen Orient. La diplomatie américaine à bout de souffle ne savait plus que faire et certains soutiennent qu’elle n’a pas changé d’attitude fondamentalement, mais qu’elle maintient simplement deux fers au feu.

     

     

     

    Dans le papier d’avant-hier, on avait décrit la déception des régimes arabes pro-occidentaux qui craignent pour leur avenir. L’axe Le Caire-Ryad-Emirats semblait en disgrâce à Washington qui est pressé de signer un accord, même mauvais, avec l’Iran. L’embellie durera t elle longtemps ou est ce un simple intermède ?

     

     

     

    Les USA ont la puissance mais ils n’ont pas toujours la sagesse qui devrait aller de pair avec leur grande force. L’Egypte, son président l’a rappelé hier sur place, a un rôle de puissance régionale à jouer. Certes, comme tous les régimes arabes de la région, son attachement à la démocratie n’est pas à toute épreuve, mais que faire ? On fait avec ce qu’on a.

     

     

     

    Les monarchies pétrolières du golfe ne sont pas démunies d’atouts face aux USA. Et selon nous, elles sont plus fiables que l’Iran qui n’est pas un régime aussi stable qu’il y paraît. Les Mollahs ne sont pas à l’abri d’une vague de colère et de mécontentement qui mettrait fin à leur pouvoir.

     

     

     

    Et puis il y a encore et toujours cette sourde rivalité entre Arabes et Perses. On se souvient que Saddam en avait joué lors de sa confrontations armée avec Téhéran.

     

     

     

    Peut-on faire confiance à l’Amérique d’Obama ? Le seul fait de poser la question laisse peu de doute sur la nature de la réponse.

     

  • La folie meurtrière de l'E.I.

    La folie, la frénésie meurtrière de l’Etat Islamique

    Ce que le monde entier a pu découvrir, sans être flouté, sur I24News, est littéralement sidérant. C’est la stupeur : un enfant de 12 ans exécutant d’une balle en plein front un jeune Arabe israélien qui avait rejoint Daesh et qui était accusé d’être un infiltré du Mossad dans l’organisation islamique. Cet Etat Islamique n’a plus rien à proposer, rien à offrir… Tout ce qu’il sait faire, c’est filmer des exécutions. Et là il atteint le fond de l’abîme de l’horreur. C’est l’horreur absolue : des arabes exécutant d’autres arabes, et maintenant par des enfants. Aucune cause au monde, aucune morale, aucune idéologie ne saurait avaliser de tels actes. Il faut réagir. Les musulmans du monde entier devraient condamner de telles horreurs.

    Les parents de la victime, habitants de la vieille ville de Jérusalem, étaient effondrés et ont nié toute implication de leur fils de 19 ans auprès du Mossad. Par delà cette nouvelle exécution, se pose la question de la survie de cet E.I. qui na d’islamique que le nom et qui tente de dissimuler sa barbarie derrière ce paravent.

    Des familles de musulmans britanniques ont découvert avec effroi que leurs filles, des adolescentes de 16 à 18 ans avaient tout quitté pour rejoindre la Syrie, sans rien dire, du jour au lendemain. La même chose vaut de certaines familles françaises de confession musulmane qui, alors qu’elles étaient surveillées par la police, ont pu rejoindre la Syrie par la Turquie qu’elles avaient ralliée en faisant un détour par Madrid.

    Mais à présent, l’Etat islamique doit faire face à une vigoureuse contre-offensive, du moins en Irak. Il a perdu Tikrit et les villages environnants. La reconquête de Mossoul deuxième ville d’Irak, n’est plus qu’une question de semaines ou de jours. Rappelons que c’est la ville qui a donné son nom à la mousseline des vêtements féminins… Etre tombée dans une telle barbarie ! C’est absolument incroyable…

    La visite du chef d’Etat-major interarmes de l’US Army n’est pas étrangère à ce redressement de l’armée irakienne qui consent enfin à sa battre au lieu de détaler comme des lapins, laissant derrière soi armes et munitions, alors que toute armée, même en déroute, détruit tout derrière elle, afin que l’ennemi ne s’approprie pas ses équipements. L’affaire sera donc bientôt réglée en Irak. Mais quid de la Syrie ?

    Les réalistes, les partisans de la Realpolitik, optent pour une alliance objective avec la Syrie de Bachar, même pour une alliance qui ne veut pas dire son nom. Enfin débarrassée de l’ennemi commun, on aide l’aile modérée de l’opposition à conquérir le pouvoir et la Russie aidant, on exfiltre Bachar vers une république musulmane d’Extrême Orient… où les potentats locaux ne l’inquiéteront jamais.

    Le seule problème qui se pose est celui-ci : que faire le jour d’après ? Les USA pensent, et c’est tout le problème , se désengager de toute la région et laisser les mains libres à l’Iran des Mollahs. Ils s’en cachent à peine et sont, pour la forme, allés rassurer leurs alliés arabes du Golfe en leur offrant le parapluie nucléaire US. Mais ceux ci ne sont pas dupes : l’Egypte, l’Arabie et les Emirats ont compris que les USA veulent faire de l’Irak une sorte de protectorat de l’Iran chiite, un Irak nucléarisé à terme, dont un Israël déjà nucléarisé ( ?) et très avancé technologiquement n’aurait rien à craindre. Les rodomontades anti-israéliennes du régime ne seraient qu’un paravent propre à rassurer les masses et à les convaincre que les Mollahs n’ont pas changé de politique… Du moins, lors de la grande prière du vendredi. L’Iran deviendrait ainsi une nouvelle puissance régionale. Ceci est une rupture de tous les équilibres. Obama ne connaissait pas les théories de Clausewitz pour qui les conflits ne naissent pas de la volonté des hommes mais de la rupture d’équilibres…

    Est ce que cette politique va réussir ? Ce n’est pas certain, en tout cas pas intégralement. Il faut du temps. Or, un prochain président US du côté républicain n’acceptera jamais ce deal avec l’Iran des Mollahs. Les Israéliens feront tout pour faire capoter ce plan. Quant au camp arabe modéré, allié objectif d’Israël, il n’acceptera jamais ce marché de dupes.

    Décidemment tout le monde prépare l’après Obama, un président US dont l’action ne laissera pas une impérissable empreinte dans l’histoire du monde.