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Vu de la place Victor-Hugo - Page 496

  • La libération du camp d'Auschwitz il y a soixante-dix ans

    La libération du camp d’Auschwitz, il y a soixante-dix ans

    Il est toujours atterrant d’entendre des survivants évoquer le supplice, les horreurs subies dans ces camps d’extermination. C’est toujours la même émotion, le même dégoût, que des êtres humains aient été niés dans leur plus stricte humanité, au seul motif qu’ils étaient juifs. Les récits nous étonnent toujours et continueront de le faire aussi longtemps que l’humanité conservera sa mémoire. En écoutant avec attention le récit d’un dame très âgée aujourd’hui qui racontait comment les soldats nazis tuaient à coup de crosse le moindre déporté malade ou ayant du mal à avancer, on n’en croit toujours pas ses oreilles.  Elle faisait allusion à la terrible marche de la mort au cours de laquelle des déportés, affamés et transis de froid par moins 20 devaient évacuer les camps menacés par les Russes et pénétrer plus profondément dans le territoire allemand. Mais ce qui est encore plus inconcevable, ce sont les moyens réquisitionnés par les SS pour exterminer le plus de Juifs possible alors que ces trains et ces troupes eussent été plus utiles sur l’un des deux fronts, à l’est ou à l’ouest. Eh bien, non, jusqu’à la dernière minute, les convois continuaient d’affluer vers les camps d’extermination, alors que les Russes ne trouvaient plus que des enfants pour freiner leur avance. Il est vrai que Hitler, en septembre 1939 , avait exprimé une mise en garde devant le Reichstag. Il rendait les Juifs responsables de la guerre imminente et les promettait à un anéantissement certain… La suite de l’Histoire a prouvé qu’il a hélas tenu parole. Mais une question se pose : pourquoi donc n’a t on pas voulu écouter les rescapés des camps, comme si leur calvaire n’intéressait personne ? Et pourquoi eux mêmes se sont ils tus ? C’est là une interrogation qui doit trouver son explication dans la psychologie des victimes. C’est aux USA que l’on commença à dénoncer ce que l’on nomme désormais la victimologie. Mais dans le cas des déportés, cela est allé trop loin : ils ont parfaitement le droit de se plaindre, de parler du calvaire enduré et de dénoncer des silences honteux.

  • Dé ghettoïser les banlieues, les cités et les quartiers

    Dé ghettoïser les banlieues, les quartiers et les cités

    Je préfère de loin le terme ghetto au terme apartheid qui signifie développement séparé de deux communautés, tel que codifié par une loi nécessairement raciste puisqu’elle institue une séparation quasi hermétique entre deux types d’êtres, conformément à la couleur de leur peau. Mais les effets sémantiques ne changent rien au fond du problème. Ce qu’il faut faire, c’est intégrer dans toute la mesure du possible. Mais comment ? Une bonne partie de la population française jette un regard de plus en plus méfiant sur cette partie de la population qu’elle considère comme étant allogène et criminogène. Il y a des banlieues entières, notamment toute la Seine Saint-Denis qui s’est vidée de ses sujets français, laissant ainsi place à  des regroupements, volontaires ou involontaires, de populations immigrées, qu’elles soient française par naturalisation ou par naissance. Cette acquisition quasi mécanique de la nationalité française ne s’est pas accompagnée d’une politique d’intégration volontariste. Mais toutes les fautes ne sont pas imputables à l’Etat. Un certain nombre d’indices marquant le repli identitaire sur soi sont indéniables. Ces comportements ont été jugés asociaux et sont, en partie, responsables du rejet dont cette population a été l’objet. Cela a commencé par le foulard islamique, la nourriture au collège et pour couronner le tout, la burka. L’intégration c’est comme l’amour, il faut être deux : comment voulez intégrer des gens qui refusent les valeurs de la société intégratrice ? C’est une mission impossible. N’ayant pu stopper ce reflux vers des comportements d’un autre âge, tous les gouvernements de droite comme de gauche, ont démissionné devant ce désastre citoyen et même civilisationnel. Il faut reconnaître qu’il y a parfois de la discrimination à l’embauche. Mais il faut aller plus loin: tout en condamnant ces attitudes  humiliantes, il faut en chercher la cause et celle-ci n’est pas exclusivement imputable aux discriminants. C’est une évidence que les bien-pensants feignent d’ignorer. Et cette attitude n’arrange pas les choses. C’est un peu comme le testing devant les boîtes de nuit ou dans des agences immobilières. Les jeunes femmes exigent qu’on respecte certaines règles que certains foulent allégrement aux pieds : d’où le rejet. Que faites vous lorsque des copropriétaires ou des colocataire se disent indisposés par un voisinage qui n’a pas les mêmes valeurs, pas les mêmes référents… C’est aussi ce qui se passa à l’école : le Français de souche ou autre ne veut pas laisser son enfant régresser dans une classe où l’on compte douze ou quinze nationalités, parfois plus ? Et le rétablissement de la carte scolaire n’y changera rien. Il y aura comme d’habitude un afflux vers l’école privée. Légiférer ne servira à rien : il suffit de voir le nombre de jeunes enseignants qui demandent une mutation lorsqu’ils se trouvent au contact de ces populations qu’il faut, je le répète, intégrer/

    Il faut dé-ghéttoïser, prendre le taureau par les cornes, expliquer à ces populations qui se disent marginalisées qu’elle ont un immense progrès à faire, que cela prendra du temps et que la délinquance, le terrorisme ou l’islamisme ne règleront rien. Bien au contraire, ils creuseront encore un peu plus le fossé qui les sépare du monde civilisé et bien intégré.

    Mais les pouvoirs doivent souscrire un contrat moral : ne plus se désintéresser de ces banlieues devenues des zones de non droit (no go zone).

  • La mort du roi Abdallah

    La mort du roi Abdallah d’Arabie Saoudite

    Ce décès pose un problème aux démocraties occidentales, intéressées par le soutien diplomatique et parfois militaire de ce royaume musulman considéré comme modéré au plan international, même si sa politique intérieure, notamment sous l’angle des droits de l’homme (houqqout al insane), est un véritable défi aux valeurs démocratiques. Les protestations fusent depuis que la Grande Bretagne a décrété certaines mesures pour  accompagner la mort de ce souverain arabe, de son côté, le président français va faire le déplacement aujourd’hui même pour présenter au nouveau roi les condoléances de la France. Et cela suscite des remous que l’on peut comprendre : depuis le début de l’année, huit exécutions capitales par décapitation ont eu lieu en place publique ! Et les femmes n’ont toujours pas le droit de conduire leur véhicule, il faut la présence à leurs côtés d’un tuteur mâle, prouvant ainsi qu’elles ne vont pas se livrer à la débauche ni tromper leur époux. Quelle mentalité ! Dans un pays où la pratique du harem est courante ! Alors pourquoi devons nous ménager ce pays dont nous rejetons les pratiques sans hésiter, mais que nous critiquons avec tant de modération diplomatique ? Parce que c’est le plus grand producteur de pétrole au monde, qu’il a d’énormes réserves de dollars, que son appui contre l’Etat islamique est indispensable et que son basculement dans l’autre camp serait une catastrophe à l’échelle mondiale. Certes, certains dénoncent à juste titre cette duplicité sans égale d’un pays qui finance le terrorisme qu’il prétend, par ailleurs, combattre. Les Occidentaux commettent toujours la même erreur avec ceux qui n’ont pas la même culture qu’eux : le cartésianisme n’est pas la chose au monde la mieux partagée. Tout le monde ne lit pas l’Evangile selon Saint Matthieu qui prône que votre oui soit un oui et votre non un non. Tout le monde ne connaît pas les syllogismes d’Aristote, fondés sur les principes de l’identité et de la contradiction. Ici, c’est plutôt, ma main droite ignore ce que fait ma main gauche.

    Ce qu’il faut espérer pour faire bouger les lignes, c’est de découvrir des substituts aux énergies fossiles. Ainsi, notre dépendance nous permettra de faire triompher partout les valeurs de l’humanisme, même religieux.