Nicolas Sarkozy et l’UMP : un chemin semé d’embûches
Je commencerai par une considération de nature philosophique. Quand on parle de nos élites, celles qui nous gouvernent, déterminent l’avenir des hommes que nous sommes, nous parlons d’ hommes (ou de femmes) politiques. Et, constatant les imperfections, voire les impérities de cette catégorie de gens, nous disons souvent les hommes (ou les femmes) politiques. Et nous ajoutons presque immédiatement que nous devons les transformer, qu’ils doivent changer. Justement, il y a deux termes dans ce syntagme : homme et politique. Et c’est là toute la difficulté : comment voulez vous changer la nature humaine ? Elle est faite de passions, de craintes, d’ambitions, de sentiments de haine et de jalousie . Chacun d’entre nous abrite dans les replis les plus intimes de son âme ses espoirs les plus secrets et aussi les plus fous. Je vais vous donner un exemple : lorsque je me suis présenté au fauteuil du regretté cardinal Lustiger à l’Académie Française, mes soutiens m’avaient préparé une tournée des membres de cette vénérable institution, en me donnant un seul conseil : ne parler à chacun d’eux que de lui-même et de rien d’autre. C’est exactement ce qui se passe pour NS, élu à la présidence de l’UMP. Chacun fait entendre sa petite musique et veut devenir le chef. Chacun ne pense qu’à lui. Le malheur, c’est que ce mal frappe tous les partis. Nul ne place la France au-dessus de son parti ou de sa petite personne. Chacun ne pense qu’à soi. Et dans la situation actuelle, cela ne marchera pas. Tous les partis, mis à part le FN, traversent une grave crise, tous les partis sont en phase de reconstruction, voire de restructuration. Mais l’UMP se trouvait dans la pire des situations car il a perdu toutes les élections. C’est seulement la crise du pouvoir actuel qui lui offre des perspectives, et encore pas aussi prometteuses que celles qui sourient présentement au Front National. Lorsque NS propose aux anciens premiers ministres, i.e. ses ennemis, mis à part Jean-Pierre Raffarin, de se rassembler, ceux-ci comprennent qu’il veut les domestiquer, les apprivoiser. Et évidemment, ils refusent et ils feront tout pour le faire échouer. Lorsqu’on considère le cas Bruno Le Maire, on oublie parfois qu’il est le poisson pilote de Dominique de Villepin et que celui-ci était dans la même situation par rapport à Alain Juppé. Or, ces deux hommes ont eu un sérieux contentieux avec NS. D’où la montée en puissance de Le Maire qui n’est pas vraiment une lumière. Mais que voulez vous ? La haine des uns et des autres, les humiliations subies, tout cela ne sera jamais oublié. Aristote présentait son anthropologie de base de la manière suivante. Il statuait en chacun de nous la présence de deux types de qualités : éthiques, c’est-à-dire morales ou psychologiques et dianoétiques, c’est-à-dire purement intellectuelles. Et il précisait que les premières obéraient parfois les secondes, obscurcissaient notre jugement et affaiblissaient notre lucidité. Cela fait penser dans les joutes politiques à ce que se disent parfois des couples brisés et s’apprêtant à se quitter : si ce n’est pas avec moi, ce ne sera pas sans moi… C’est vraiment ce qui risque de se passer à droite comme à gauche. Je le répète car c’est vrai : seul le FN est en ordre de bataille avec un programme (qui vaut ce qu’il vaut) et un chef élue à 100%… ..
A bon entendeur, salut.