Le procès des journalistes étrangers au Caire
Le rétablissement de la vie démocratique sur les rives du Nil prendra un certain temps. Mais il ne se réalisera jamais si les autorités se mettent à embastiller des journalistes sous l'accusation d'intelligence avec l'opposition armée des Frères musulmans. Certes, les autorités peuvent les élargir et c'est bien ce qu'elles feront mais elles ne voulaient pas agir avec célérité, de peur que d'autres journalistes ne les imitent, au motif que les canctions ne seront pas lourdes et l'attitude de la justice laxiste.
Il demeure que s'en prendre aux journalistes, même quand cela est justifié, passe très mal. On le sait. Il faudrait expulser ces journalistes et confier leur comparution à la justice de leur pays d'origine. Après avoir durement réprimé toute velléité d'opposition intérieure, le pouvoir ne se grandira pas en embastillant des reporters. Il faut faire preuve de ce qu'on nomme le libéralisme de l'homme fort.
Aujourd'hui, les Frères musulmans ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Pourquoi se mettre à dis l'opinion publique internationale?
La même chose vaut de la Tunisie dont un tribunal militaire a condamné un blogueur à trois ans de prison, au motif qu'il aurait diffamé l'armée. La même erreur: l'opinion publique internationale prend la défense du jeune blogueur. Or, un nouveau président vient d'être élu, démocratiquement: acceptera t il que son élection soit ternie par un tel acte qui s'apparente à un déni de justice? Non, car il en vas de la réputation du régime dans son entier. Et donc l'avenir de son économie et de sa population.
Nikita Khrouchtchev a dit: on peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s'asseoir dessus.