La situation politique en Israël
Que se passe t il en Israël ? Et pourquoi donc le premier ministre Benjamin Netanyahou a t il renvoyé six de ses ministres et convoqué des élections anticipées ? Y a t il vraiment urgence ou s’agit il d’une manœuvre politique en vue de briguer un nouveau mandat ? En Israël, aucun gouvernement n’a été monocolore, tous ont été des gouvernements de coalition et fort peu de législatures sont parvenues à leur terme normal. En Israël, on fonde de nouveaux partis chaque jour que Dieu fait, chaque semaine et chaque mois. C’est sans fard une structure d’accueil dès que l’on sent la lassitude des électeurs à voter pour des partis traditionnels. En gros, il y a à droite le likoud qui est un conglomérat de petits partis de droite, une droite qui a tendance à se diversifier. Il y a à gauche un parti travailliste qui s’est fossilisé car il est resté au pouvoir trop longtemps et aucun nouveau leader ne s’est imposé pour remplacer les grandes figures historiques de la gauche israélienne. Il y aussi des partis religieux, spécialistes de la charnière, qui s’allient au mieux offrant, notamment quand il s’agit de voter le budget de l’éducation, de l’enseignement dans les écoles religieuses. Dans ce contexte, B. Netanyahou veut changer de majorité, évacuer la gauche modérée et le centre pour se recentrer autour d’Avigdor Libermann et de Naphtali Bennet. Et il a de fortes chances de l’emporter car depuis l’affrontement à Gaza et les attentats en plein cœur de Jérusalem et de Tel Aviv, la population désespère de la paix et veut un régime fort. Le problème est que l’appétit s’aiguise aussi à droite et certains anciens alliés de B. Netanyahou se verraient bien à sa place… Mais les politiciens israéliens nous ont habitués à d’imprévisibles pirouettes au lendemain des élections : les soi-disant ennemis d’hier se rassemblent et constituent une majorité à la Kenését… Le problème majeur qui explique cette grande instabilité gouvernementale est sans conteste l’état de guerre larvée entre Israël et ses voisins qui devraient comprendre que ce n’est pas l’Etat juif qui est leur ennemi, c’est Daesh et les extrémistes arabo-musulmans qui le sont. Il semble que cette idée s’impose graduellement en Arabie Saoudite et dans les émirats, le Qatar excepté car sa politique en zigzag est indéchiffrable. Pour ce qui est de l’Egypte, le maréchal-président en est absolument convaincu, lui qui réprime dans son pays des attentats quasi-quotidiens contre son ennemi intérieur. Chaque fois que l’on parle de ce Moyen Orient, on se souvient de la phrase du général de Gaulle : Vers l’Orient compliqué, je voguais avec des idées simples. Et cela reste vrai. Cette phrase prophétique est celle d’un visionnaire.