Le cas Bruno Le Maire
La campagne pour la présidence de l’UMP s’achève demain et sauf retournement de dernière heure, en lequel je ne crois guère, c’est NS qui sera élu. Avec quel pourcentage, je l’ignore encore mais il m’étonnerait fort que les deux autres candidats, candidats de témoignage, quoiqu’ils prétendent, puissent mettre en difficulté le grand porte-avions qu’ils ont osé défier. Pourtant, cette campagne aura été riche en enseignements. Et ce, à des degrés très divers. Il y a tout d’abord la conception que se font les hommes politiques des relations humaines. Laissons de côté M. Hervé Mariton, qui fait très vieille droite catholique et qui n’a strictement aucune chance ni d’être élu, ni même de faire un score inquiétant pour NS. Certes, l’homme est plutôt intelligent, parle bien, s’exprime clairement mais n’a aucune étincelle de génie. Seul NS a su donner à cette campagne la vivacité qui lui convenait. Concentrons nous sur Bruno Le Maire qui tente depuis des années de se faire passer pour un politique hors des politiques, un homme ouvert à la vie et aux valeurs humanistes, un homme qui n’hésite pas, pour capter l’attention, de dévoiler ses relations intimes avec son épouse, alors qu’en réalité, il instrumentalise sa vie de couple et sa vie de famille, fait flèche de tout bois pour parvenir aux mêmes objectifs que les deux autres candidats : se faire élire. En soi, rien de choquant, mais ce qui l’est incontestablement, ce sont les moyens utilisés. B. Le Maire fait tout d’abord preuve d’une ingratitude caractérisée en s’en prenant à NS, à sa politique, voire même à sa personne. Certes, il dit toujours que ce n’est pas un adversaire mais un simple concurrent. Je veux bien, mais comment se présenter contre un homme qui vous a distingué, nommé ministre alors que vous n’étiez qu’un simple ministre plénipotentiaire, ensuite un simple conseiller et un simple directeur de cabinet… Sans NS, Le Maire traînerait encore son ennui distingué dans une obscure ambassade à l’autre bout du monde. Mais ce n’est pas là l’essentiel : que l’on m’explique en quoi la nature de ce Monsieur et ses idées diffèrent de celles des autres, en quoi est il vraiment innovant ? En quoi tranche t il vraiment par rapport aux deux autres ? Certes, il proclame urbi et orbi qu’il a démissionné de la haute fonction publique pour ne vivre que de son salaire de député. Certes, il dit haut et fort qu’il arrive à ses meetings avec du retard car il conduit sa voiture lui-même et ne dispose d’aucune escorte… Mais toute sa vie il a vécu comme vivent les élites de ce pays. Et qui songerait à le lui reprocher ? Il n’a pas fait d’excès, n’a pas profité du système plus qu’un autre… Mais cela posé, pourquoi le critique t il, ce même système ? J’ai souvent souri en l’entendant parler de ses enfants… Il ne faut jamais se servir de sa vie familiale en politique. En gros, c’est cette fausse sincérité, cette authenticité empruntée, ces airs de gentil garçon prétendument égaré en politique qui me gênent.. Il critique le système et la vie des élites pour se faire élire mais continuerait à prolonger le système, une fois l’élection acquise. Pour finir, je reviens sur la promesse du candide : il jure ses grands dieux qu’il ne fait pas tout cela pour négocier son futur ralliement au grand vainqueur de samedi prochain. Voire ! Il présente sous un jour avantageux pour lui ce qui se produira inéluctablement en fin de semaine : NS ne lui pardonnera jamais de s’en être pris à lui. Et de toutes façons il ne lui donnera aucun poste. Alors Le Maire prend les devants et affirme haut et fort que c’est lui qui n’en ’acceptera. Quand donc pourrons nous installer une vraie démocratie ? Quand pourrons nous enfin nous passer d’hommes politiques ? Je préfère encore les cyniques qui ne cherchent pas à se faire passer pour des naïfs que de faux naïfs qui se font passer pour des enfants de chœur… Ainsi va le monde