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Vu de la place Victor-Hugo - Page 562

  • Franz ROSENZWEIG, Il est grand temps, traduit de l'allemand et annoté par Maurice-Ruben Hayoun

      Il est grand temps…  (Ps. 119 ; 126)

     

     

                   Considérations sur l’éducation juive d’aujourd’hui (1917)

     

     

     

     

     

     

     

                                        (Lettre ouverte à Hermann Cohen)[1]

     

     

     

     

     

     

     

                                               Par Franz ROSENZWEIG

     

     

     

     

     

     

     

    Si je vous présente aujourd’hui par écrit ces pensées et ces considérations, c’est parce que je ne suis pas certain de pouvoir vous les exposer oralement dans un avenir proche[2]. Et je ne pouvais plus les conserver par devers moi car la vie est brève et chaque instant  précieux. Je les remets donc entre vos mains, vous qu’une écrasante majorité des juifs d’Allemagne qui voit l’avenir de son judaïsme dans le cadre de la communauté nationale allemande, honore toujours comme son guide spirituel. Car que cette conception soit ou non justifiée, elle n’en demeure pas moins la seule hypothèse valable pour prendre connaissance des exigences de l’heure. Et c’est seulement dans le cadre des circonstances actuelles, que les idées clairement exposées ici pourront ou devront recevoir une traduction politique[3].

     

     

     

     

     

     

     

    Dans l’état actuel de l’Allemagne, l’éducation juive dans ce pays se limite, à ce jour,  au cours d’instruction religieuse. En raison de l’urbanisation et de la stratification considérable de la majeure partie  de la population  juive,  ce cours se résume, à son tour, principalement au problème suivant : l’enseignement de la religion juive au lycée, au lycée technique et au lycée professionnel[4]. Mais dans les plupart des milieux, et notamment les plus influents, les choses ont pris une tournure telle que ces deux programmes de «cours de religion» qui ne sont suivis que durant peu d’années, constituent, avec quelques sermons prononcés à la synagogue lors des grandes fêtes religieuses, l’unique source de «savoir juif», glané par les élèves-juristes, et par ceux qui se destinent aux professions de santé et du commerce[5]. La nécessité d’y remédier est connue depuis longtemps et l’on s’y emploie sérieusement depuis quelque temps sans, toutefois, avoir pleinement pris conscience de la spécificité de ce problème, et par voie de conséquence,  avec peu de clairvoyance et d’efficacité.

     

     

     

     

     

     

     

    Les résolutions adoptées lors du congrès rabbinique[6] de l’été 1916 à ce sujet éveillent  l’impression, consciente ou inconsciente,  sans même parler des carences d’une organisation extérieure, que l’on fait face à une difficulté majeure, propre au cours de religion chrétienne, à savoir : comment développer la sensibilité religieuse avec des moyens pédagogiques susceptibles d’agir sur l’entendement ? En vérité, la question de l’enseignement religieux du judaïsme se pose de façon totalement différente. L’enjeu, ici, n’est pas la création d’un domaine où seraient circonscrites les questions mondaines et auquel les autres matières enseignées pourraient introduire l’élève ; ici, l’objectif est de placer l’élève dans une «sphère spécifiquement juive», nettement distincte d’un autre environnement culturel. Pour la population juive d’Allemagne dont il est question ici et qui a, depuis ces trois dernières générations, perdu le sens de ce qu’est un foyer juif, cette sphère n’est disponible que dans le cadre synagogal.  Par conséquent, la tâche qui incombe à l’enseignement de la religion juive ne peut être que celle-ci : recréer entre les prières synagogales et l’individu un contact qui n’est plus automatique puisqu’il n’est plus fourni par son foyer de naissance.[7]

     

     

     

     

     

     

     

    A l’aune de ce noble concept qu’est l’instruction religieuse, un tel objectif apparaît à la fois petit et limité. Mais celui qui connaît le rôle de filtre et de réceptacle joué par notre liturgie[8] synagogale, et combien tout ceci, d’un point de vue juif, s’est révélé profitable et   bénéfique dans notre histoire intellectuelle vieille de trois millénaires, comprendra que tout ce que nous souhaitons se trouve résumé dans ce petit espace. Admettons, pour en rester à des comparaisons littéraires, que le corpus biblique antique constitue la source et le fondement de tout judaïsme vivant, admettons que les textes talmudico-rabbiniques en soient l’encyclopédie d’une époque ultérieure et que sa période philosophique en représente l’idéalisation la plus raffinée, eh bien la quintessence et le compendium, le  manuel et le mémorial de tout ce judaïsme historique n’en restent pas moins le siddour (rituel de prières quotidiennes) et les mahzorim (les rituels des jours de fêtes).[9]  Celui pour lequel ces deux volumes ne sont pas un livre scellé, celui-là a fait plus que saisir «l’essence du judaïsme», il en a pris possession, un peu comme on incorpore de la vie à son être le plus profond, oui, cet homme là possède un «univers juif».

     

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  • L'étrange silence des media français sur l'affaire de l'enlèvement de jeunes Israéliens

    Pourquoi ce silence assourdissant des médias français sur l'enlèvement des trois lycéens israéliens? Même des hauts fonctionnaires de l'Etat s'en étonnent, pour ne pas dire, s'en émeuvent. Certes, il y a cette horrible coupe du monde de football qui cannibalise tout le reste: on ne parle plus de la Syrie, ni du Mali, ni du Sahel, juste un peu de l'Irak où tout va mal et pour lequel Barack Obama, fidèle à son tempérament, tergiverse, au point que les médias US se demandent s'il existe vraiment une politique américaine au Proche Orient, tandis la Chine et l'Asie revendiquent exclusivement l'attention de l'unique hyperpuissance au monde.

    Les médias de l'Hexagone se taisent, pourquoi? Est ce in nouveau revirement à l'égard de la politique d'Israël? Est ce une manière de dire que faut de pourparlers de paix, les extrémistes se livrent à ce genre d'exactions? Dans ce cas, ce serait une analyste trop simpliste. Les Israéliens ont autant besoin de la paix que leurs voisins palestiniens. Quoiqu'il arrive, ces deux peuples seront amenés un jour, que je souhaite proche, à vivre en paix et à coopérer. Mais les embûches sur ce chemin vers la paix sont très nombreuses.

    J'en retiendrai deux, principalement: le statut de la ville de Jérusalem et les réfugiés. Voila deux points sur lesquels, les Palestiniens, aiguillonnés par leurs frères arabes, font de la surenchère.

    J'ai déjà eu l'occasion de citer cette phrase d'une grand historien judéo-français concernant Jérusalem: s'il faut rendre Jérusalem à quelqu'un, ce serait aux Jébuséens! Allusion à la conquête de cette ville, qui n'était alors qu'un simple petit village de quelques centaines de personnes, juché sur un piton rocheux, complètement aride… Comme l'atteste la Bible, cette affaire remonte à plus de trois mille ans, or David a les dates suivantes= 1040-970 avent l'ère chrétienne. Où étaient l'Islam à ce moment là?

    Certes, il faut laisser une place aux deux autres religions monothéistes, issus du tronc commun juif ou hébraïque. Et je pense que cela est envisageable.

    La question du retour des réfugiés est nettement plus délicate en raison du risque de changement d'équilibre. La Realpolitik dicte le constat suivant: au sein des frontières reconnues d'Israël vivent près d'1,300.000 israéliens arabes Au sein d'un Etat qui se veut un Etat juif, cela pourrait poser des problèmes à la longue. Mais même cette affaire n'est pas insoluble. Un fait de nature majeure et presque passé inaperçu, mérite la mention: la volont de recruter, sur la base du volontariat, des Arabes chrétiens (pour le moment) au sein de Tsahal. Cele crée une brèche dans ce front du refus absolu qui tenait à contster Israël du sein même d'Israël. Voila une démarche risquée.

    Quant aux musulmans dotés d'un passeport israélien, il eut été très cruel de l'intimer l'ordre de se battre contre ceux qu'ils considèrent comme leurs frères, par la culture, la religion et l'histoire.

    Mais serait il vraiment impossible d'aller de l'avant? Il faut garder espoir.

  • L'impérialisme du foot nous fait oublier la date du 18 juin 40

    A cause du foot l'anniversaire du 18 juin est passée à la trappe

    Moi-même je ne m'en étais pas rendu, tout pris que 'étais par un travail à achever. C'est un de mes amis préfets de la république qui me l'a rappelée, lors d'un déjeuner auquel il avait eu la délicatesse de l'inviter.

    Comment cela a t il été possible? Le général de Gaulle, l'homme du 18 juin, celui a relevé la tête, a refuser de suivre la voie du déshonneur et de la compromission avec la barbarie nazie, pratiquement oubliée par une presse qui ignore ses devoirs depuis fort longtemps et n'a d'yeux que sur l'audilat et les tirages. Certes, ces deux éléments ne sont pas à négliger, mais tout de même privilégier le foot par rapport à la naisance de la Résistance contre l'occupant nazi, c'est quelque chose.

    Certains élèves ou écoliers ignorent jusqu'au nom du chef de la France libre. Est ce concevable? Mais chaque lycée connaît les noms et prénoms des attaquants des bleus!! Quelle régression!!

    Chaque matin, chaque midi et chaque soir, on nous montre ces joueurs, on nous renseigne sur leurs aist et gestes omme la survie de la nation en dépendait. Même si vous voulez écouter les informations, ce n'est pas possible. En Israël, trois lycéens sont portés disparus, en Syrie, les attentats succèdent aux attentats, en Irak, les djihadistes sont tout près de Bagdad, et nous nous nous laissons bercer ou berner par ces gens.

    Je me soubiens du titre d'un livre de Jean-François Revel, Comment meurent les démocraties……

    A méditer