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Vu de la place Victor-Hugo - Page 564

  • Israël, à la croisée des chemins?

    Israël, à la croisée des chemins ?

    Les situations les plus inattendues et les plus perplexes se nouent au moment où l’on s’y attend le moins. C’est le cas aujourd’hui en Israël. Mais je ne résiste pas à la tentation de produire une citation tirée du Faust de Goethe. A un moment précis, Faust s’écrie : Ainsi toutes les énigmes se dénouent enfin ! A quoi Méphisto répond avec la diablerie qui le caractérise tant : Certes, oui, mais tant d’autres se nouent…

    Je ne sous entends nullement que le gouvernement de Benjamin Netanyahou est dépassé par les événements mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne les maîtrise plus vraiment.

    Reprenons les choses depuis le début : il y a aujourd’hui trois semaines, trois adolescents israéliens furent kidnappés par des membres du Hamas qui les exécutèrent peu après l’enlèvement dans les environs de Hébron. L’armée israélienne lança une vaste entreprise de ratissage qui ne put que découvrir trois corps inanimés alors que les assassins courent toujours. Tout le pays se plaça derrières les familles des trois victimes juives. Peu de temps après leur enterrement, des extrémistes juifs, on le sait depuis avant-hier, kidnappèrent un jeune arabe israélien de dix-sept ans qu’ils immolèrent par le feu, signant le crime le plus abominable qui ait jamais été commis dans pays… La communauté arabe d’Israël, l’Autorité palestinienne ainsi que l’opinion publique internationale ont exprimé leur juste indignation. Et aujourd’hui, tout en condamnant ce crime odieux, le Premier Ministre donne l’impression de courir après les autres puisque c’est seulement hier qu’il a enfin officiellement adressé ses condoléances à la famille de la victime.

    Je n’entrerai pas, comme d’autres, dans une macabre comptabilité, opposant trois victimes juives à une victime arabe ; je n’établirai pas non plus de rapport de cause à effet. Les tortionnaires de cet Israélien de religion musulmane ont commis un crime abominable qui déshonore la cause qu’ils prétendent défendre. En hébreu aussi on dit que la fin ne justifie pas les moyens.

    Le résultat concret de cet acte barbare et abject est qu’on parle plus de la victime palestinienne alors que plus personne n’évoque publiquement le triple meurtre de ces adolescents juifs, commis de sang froid, avec pour seul objectif cette culture de mort qui caractérise tant les terroristes.

    Dans la foulée de ces événements, notamment l’arrestation de nombreux militants du Hamas en Cisjordanie, le Hamas de Gaza et les multiples  groupuscules terroristes sur lesquels il prétend n’exercer aucun contrôle, saisissent la balle au bond, si j’ose dire, et tirent de nombreux missiles contre le sud d’Israël. D’une manière assez incompréhensible et contrairement à ses habitudes et à sa nature même, le Premier Ministre actuel d’Israël temporise, charge les services égyptiens d’une tentative de médiation avec le Hamas dans le but évident d’éviter une confrontation armée de grande ampleur. Apparemment, les pourparlers secrets ont échoué et le Hamas qui semble être en chute libre sur place, joue son va tout de crainte d’être débordé par plus extrémiste que lui…

    Benjamin Netanyahou n’est pas un poltron, il a fait partie des unités d’élite de l’armée et son propre frère avait commandé l’attaque d’Entebbe au cours de laquelle il mourut en héros. Alors pourquoi cette retenue alors que des ministres de son gouvernement rêvent d’en finir avec l’enclave terroriste de Gaza ? Même Avigdor Liebermann, son allié de toujours, a tenu à dénoncer son alliance avec le likoud, le parti du Premier Ministre… Ou bien n’est ce qu’une posture ? Il est vrai que le ministre des affaires étrangères est connu pour ses positions extrêmes : il n’est pas loin de penser que Tsahal tarde à mettre de l’ordre à Gaza en neutralisant l’appareil politico-militaire du Hamas sur place. Et aujourd’hui, le situation est favorable grâce aux bouleversements  intervenus en Egypte…

    Eh bien, même ainsi, le Premier Ministre s’est contenté d’envoyer l’armée de l’air au lieu de lancer une vaste offensive des trois armes contre Gaza. Comment s’explique donc son attitude ? Les USA qui se détournent du Proche Orient depuis qu’Obama est là, n’ont pas exercé de pression. Il ne semble pas que le maréchal-président égyptien ait une quelconque volonté de sauver le Hamas, allié de ses ennemis jurés, les Frères musulmans ……

    Reste une seule hypothèse : la crainte que le Hamas ne restaure son autorité en appelant à l’union nationale autour de lui, en cas d’attaque majeure israélienne. Netanyahou aurait donc opté pour la politique des petits pas, permettant à Mahmoud Abbas de se préparer à cueillir Gaza comme un fruit mûr… Je ne vois pas d’autre explication, sauf si Tsahal a jugé que l’opération était trop risquée. Mais cette hypothèse ne tien pas puisque l’armée avait lancé plomb durci dans des conditions encore plus difficiles.

    En tout état de cause, il faut agir vite et efficacement car la saison touristique a déjà commencé et certains s’interrogent sur l’opportunité de voler vers Tel Aviv, surtout si le Hamas n’est pas définitivement neutralisé d’ici là.

    Nous n’en avons pas encore fini avec les énigmes…

    Maurice-Ruben HAYOUN

  • Le nouveau Penser de Franz Rosenzweig, suite et fin; traduit par Maurice-Ruben HAYOUN

    Le nouveau Penser (suite et fin)

     

    traduit de l'allemand par Maurice-Ruben HAYOUN

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  • Le nouveau Penser, Das neue Denken de Franz Rosenzweig, traduit de l'allemand par Maurice Ruben HAYOUN

     

     

     

                      Das neue Denken de Franz ROSENZWEIG       

                                         Le nouveau Penser :

     

                              Quelques compléments à «l’Etoile de la rédemption»

     

    Remarque préliminaire de l’éditeur : Cette contribution de Franz Rosenzweig est partie intégrante de ce qu’il y a d’essentiellement nouveau et de vraiment  décisif, d’un point de vue spirituel, et l’un des  devoirs de ce périodique est de le faire connaître. Cela mettra donc un terme aux réserves parvenues à mes oreilles et émises, par ci, par là, et selon lesquelles « ce livre est trop difficile». « L’étoile de la rédemption» dont traite cet article fait partie de ces rares ouvrages appelés à donner une impulsion à la spéculation philosophique. Tout le monde est loin d’aimer ou de supporter une telle poussée. Mais les lecteurs de ce périodique, et nous savons qu’ils ne sont pas peu nombreux et qu’ils refusent de se désintéresser de ces questions qui hantent l’humanité depuis toujours, en tireront un grand profit, notamment en accordant à ce sujet l’attention qu’il mérite : par voie de conséquence, ils jetteront un autre regard sur «L’étoile de la rédemption». Les difficultés rencontrées dans l’élucidation de cette œuvre s’expliquent par la volonté de l’auteur de s’abstenir de toute polémique qui aurait révélé  l’aspect novateur de cette œuvre et, par dessus tout, ce qui la distingue de ce qui existait précédemment. Et pourtant, conformément au jugement de Goethe,  «toute œuvre philosophique est parcourue par un fil polémique, si ténu soit-il.» L’article qu’on va lire cherche à donner à ce fil une  plus grande visibilité.

     

    L’étoile de la rédemption fut publiée en son temps sans préface. J’en ai été dissuadé par les séquelles de ce caquètement après la ponte de l’œuf et l’attitude humiliante, voire  incorrecte de certains à l’égard d’un lecteur qui n’avait encore rien fait, ni même pu entamer la lecture du livre. Nul, pas même le paisible Kant, n’a pu échapper à ce danger, sans parler de ses bruyants successeurs, Schopenhauer y compris. Les pages suivantes ne cherchent pas à rattraper une erreur que j’ai été bien inspiré de commettre jadis ; elles ne seront jamais imprimées ni au début ni à la fin de cet ouvrage. Elle se veulent simplement une réponse à l’écho suscité par  la parution de ce livre il y a maintenant quatre ans. Je ne répondrai pas à ceux qui l’on rejeté car ce n’est pas mon affaire. En revanche, je répondrai à l’écho positif que mon ouvrage a trouvé. Car là où l’on vous a fermé la porte au nez, vous n’avez rien perdu. Mais là où l’on vous a accueilli en ami et avec les honneurs, vous pouvez, voire même vous devez, suivant les règles de la bienséance, vous révéler sous votre vrai jour, au moment adéquat, après avoir bénéficié durant un temps de cette approche conventionnelle qui finit par prendre une forme plus hospitalière : survient alors l’instant critique où ce qui était conventionnel devient plus personnel, ou ne le devient pas. Il faut être pleinement conscient du fait que cet inéluctable moment de vérité met en jeu toutes ces agréables relations sociales, savourées jusqu’ici, sans poser la moindre question.

     

    Si je fais abstraction du petit cercle d’auteurs qui auraient pu le rédiger aussi bien voire mieux que moi, l’accueil dont ce livre a bénéficié, s’explique vraiment par cette «confusion» sociale intégrale. Il a été acheté, et chose plus inquiétante, il fut lu en tant que «livre juif». Non lu,  ou pire encore comme nous l’avons relevé, quand il fut lu, il passa pour le livre de cette frange de la jeunesse juive en gésine de l’ancienne loi, de différentes façons. Personnellement, cela ne me pose pas de problème. Les pharisiens du Talmud et les saints de l’Eglise en avaient pleinement conscience : l’entendement de l’homme a le même rayon d’action que son agir, et cela vaut aussi pour se faire comprendre : ceci est tout à l’honneur de l’humanité. Mais un tel préjugé a suscité chez les lecteurs des difficultés dont on aurait pu faire l’économie et chez les acheteurs une déception superflue.  Les pages suivantes aimeraient alléger les difficultés rencontrées par les lecteurs et aussi amoindrir la déception des acheteurs qui s’imaginaient avoir fait l’acquisition d’un beau livre juif mais qui, à l’instar d’un de nos tout premiers critiques, durent constater « qu’il n’était pas destiné à l’usage quotidien des membres de toutes les familles juives.»  Je ne saurai  mieux définir «L’étoile de la rédemption» que ce critique qui a dit de manière lapidaire : ce livre n’a vraiment pas été conçu pour l’usage quotidien de tous les membres de chaque famille juive. Ce n’est absolument pas un «livre juif», en tout cas pas selon l’idée que s’en font ces  acheteurs juifs qui m’en ont terriblement voulu. Certes, cet ouvrage traite du judaïsme mais guère plus que du christianisme ou de l’islam. Il n’a même pas la prétention  d’être une sorte de philosophie de la religion. Et comment aurait il pu l’être alors que le terme religion n’y connaît pas d’occurrence. Il se veut un simple système de philosophie.

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