La France au Mali, pour combien de temps ?
Avant de se poser la question, commençons par quelques remarques sur la personnalité du président de la République, François Hollande. On le disait irrésolu, prudentissime, dominé par les femmes, incapable de prendre des décisions. Et voilà qu’il se révèle à nous sous un jour entièrement nouveau. Même lorsqu’il a annoncé qu’il avait déclenché l’intervention au Mali, son allocution était sans emphase, sans accents faussement churchillien, comme aimait tant à le faire Nicolas Sarkozy. Le président a réagi très vite et ne s’est pas laissé impressionner par je ne sais quelle considération de politique intérieure. Il a même pris les devants en ce qui concerne l’action de je ne sais quelles cellules dormantes sur le territoire national.
Alors, que faire au Mali ? Le problème de ces Etats africains minés par la mauvaise gouvernance et la corruption va s’aggraver : quand vous pensez que des pays qui font plusieurs fois la France n’ont pas les moyens de se défendre et auraient peut-être mieux fait de renforcer la coopération avec l’ancienne puissance coloniale, vous vous demandez de quoi demain sera fait.
Sur la quasi totalité du continent africain, noir ou du nord, le seul pays qui ait vraiment les moyens d’assurer des structures étatiques n’est autre que l’Algérie qui a acheté à la Russie de M. Poutine quelques milliards de dollars d’armement hyper sophistiqué. C’est le seul pays qui soit à même d’intervenir aux côtés de la France mais un passé colonial récent et très douloureux s’y oppose. Les ressources minières de ce pays lui permettent de se protéger et de bien assurer sa défense. Mais que faire d’un pays comme la Tunisie ou de tous ses pats noirs, le Nigéria mis à part, qui n’ont même pas de quoi vivre ? Des pays où tous les habitants n’ont pas d’eau potable…
Se pose alors pour l’Europe, riche et civilisée, la question de l’afghanisation de ces pays : peut on y assister les bras croisés ? La réponse est dans la question : non !
Les Etats d’Europe vont devoir dans les mois et les années qui viennent inaugurer une nouvelle forme de présence militaire dans ces pays noirs qu’ils ont quittés il y a des décennies. Car, rejetés du Mali, les islamistes se réfugieront ailleurs. Et les maillons faibles ne manquent pas. Aurons nous alors à équiper leurs soldats, à les défendre et à leur offrir des subsides pour qu’ils vivent ? Faudra-t-il en accueillir beaucoup en Europe alors que le continent traverse encore une crise majeure ?
Décidément, on ne sait qui tire les fils de l’Histoire, ni même si celle ci a un sens. Une sorte de téléologie. Que faire ? L’avenir que nul ne devine nous le dira. OU plutôt, nous l’imposera.