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Vu de la place Victor-Hugo - Page 722

  • Titre de la noteLes prochaines élections législatives en Israël et le nucléaire iranien

    Les prochaines élections législatives en Israël et le nucléaire iranien

     

    C’est un long article, paru hier le 9 janvier dans le journal Le Figaro, qui nous fait penser à ce sujet redevenu d’actualité. On y rappelle que depuis le milieu de l’année 2010, le Premier Ministre et son ministre de la défense avaient donné ordre à Tsahal de se préparer pour une attaque contre les installations nucléaires iraniennes. Elle ne fut pas  menée à bien en raison d’une absence de consensus à la fois dans les milieux politiques et au sein de la haute hiérarchie militaire.

    Après une grande mobilisation de la presse et de l’opinion en Israël, le sujet du nucléaire iranien avait disparu comme par enchantement de tous les esprits. Il semblait alors que M. Obama et M. Netanyahou avaient trouvé un accord secret, le chef de la Maison Blanche ayant assumé publiquement qu’il ne permettrait jamais la naissance d’un Iran nucléarisé. M. Netanyahou a dû s’incliner, même s’il considère qu’il faut frapper vite et fort.

    A l’approche des élections législative qui doivent se tenir le 21 janvier, dans moins de deux semaines, le sujet est redevenu d’actualité. : Israël fixe une date butoir : six mois. Si les USA ne passent pas à l’attaque, les Israéliens s’en chargeront. On s’interroge sur la stratégie de M. Obama. L’homme a désormais les mains libres, il ne peut plus se représenter et l’opinion US est très méfiante à l’égard des Iraniens accusés de maintenir la tension dans cette région du monde, si indispensable à la fourniture et à la livraison des matières premières.

    On a observé un renforcement sensible de ka présence militaire US dans la région. Et on pense que les négociations des USA avec la Russie au sujet de la Syrie portent aussi sur l’Iran et la conduite à tenir à l’égard du pays des Mollahs. Mais qui nous assure qu’Israël n’interviendra pas tout seul ?

    A ce sujet, il faut tordre le cou à une opinion largement répandue : l’opinion pense que de nombreuses escadrilles de chasseurs bombardiers voleront nuitamment vers leurs cibles enterrées dans les hautes montagnes iraniennes pour neutraliser les installations. C’est peu probable : ce sont plutôt les sous marins, US et israéliens qui interviendront, aidés peut-être par des commandos infiltrés sur place par des frontières de pays limitrophes de l’Iran. Il y a aussi la cyber guerre et l’on se souvient que les centrales nucléaires iraniennes furent largement endommagées par de telles actions combinées israélo-américaines.

    Si l’on en croit certaines informations remontant à quelques années, des explosions inexpliquées ont ravagé des bases de missiles balistiques en Iran. Tout comme, récemment, des dépôts d’armes du Hezbollah au Liban.

    N’excluons pas une dernière hypothèse : il se pourrait bien que le départ du président iranien de la scène politique favorise un accord satisfaisant pour toutes les parties et que toute cette agitation ne soit qu’un écran de fumée pour gagner les élections.

    Je souhaiterais fort qu’il en fût ainsi, mais je n’y crois guère.

  • Titre de la noteL’année 2013 en Europe

    L’année 2013 en Europe

    Diogène en personne, même muni de sa lampe en plein jour, ne saurait déceler la moindre lueur d’optimisme dans ce qui est annoncé ici, jour après jour. On signale 26 millions de chômeurs dans l’Union Européenne. On parle de régression du PIB dans des pays comme l’Espagne, le Portugal et l’Italie, sans même évoquer la Grèce qui était, il y a encore peu, au bord de l’implosion. La voie économique et financière a tendance à se resserrer singulièrement pour notre vieux continent, alors que les pays émergents progressent et tirent les leçons de nos erreurs. Et même la France a du souci à se faire, tant son chômage va grandissant.

     

    Une chose m’étonne, c’est qu’on n’ait toujours pas songé à changer de valeurs et de mode de développement. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faut baisser le niveau de vie, répudier le confort, la belle vie  et autre. Mais je pense que remettre au centre de nos vies les biens culturels et spirituels ne serait pas une mauvaise chose.

     

    Or, je n’en vois pas l’ombre d’un début. Il faut, comme dirait Martin Buber, un revirement (Umkehr), un changement de but et d’allure. Jamais, depuis que je pense, je n’ai entendu autant de sombres prévisions. Il ne manque plus que la guerre, ce dont Dieu veuille bien nous préserver.

     

    Gabriel Marcel opposait l’être à l’avoir. Il avait raison. Mais il ne faut pas croire que nous puissions revenir à la lampe à huile encore que les rues éclairées aux réverbères au XIXe siècle m’ont toujours empli d’une nostalgie fascinée.

  • Titre de la note’affaire Gérard Depardieu a-t-elle été bien gérée ?

    L’affaire Gérard Depardieu a-t-elle été bien gérée ?

    L’affaire, entre guillemets Gérard Depardieu, aurait pu être bien mieux gérée si on l’avait laissée au sein des proportions initiales qu’elle n’aurait jamais dû dépasser. Il s’agit de l’un des acteurs les plus connus, les plus talentueux et les mieux payés de France. Certes, comme le dit une non moins grande actrice, Catherine Deneuve, l’homme a peut-être des côtés sombres mais l’acteur est immense. Personnellement, je reconnais ses talents mais sa nature même et certains personnages qu’il a incarnés à l’écran m’ont mis mal à l’aise. J’ajoute que sa forme physique et son engouement pour les boissons alcoolisées m’ont un peu refroidit… Mais cela ne change rien au fond de l’affaire, ni m’amoindrit ses talents…

     

    De quoi s’agit-il ? Comme un certain nombre de nos grands artistes, de nos grands sportifs et autres personnages connus aux grandes ressources financières (largement méritées), Gérard Depardieu a décidé de se retirer dans un paradis fiscal au motif que son type d’imposition dans son pays devenait confiscatoire. Il a donc migré vers la Belgique. Et la chose  aurait dû en rester là. Mais voilà, la presse, en quête d’événements défrayant la chronique, a monté cette affaire en épingle, suscitant même des réactions gouvernementales qui furent elles aussi mises en exergue.

     

    Depardieu, connu pour son caractère peu conformiste, a adressé une réponse cinglante dans un grand journal dominical, ce qui a attisé et alimenté la polémique. Mais dans toute cette affaire, le gouvernement n’a pas joué finement : il apparaît, à tort ou à raison, comme un ensemble qui veut dresser le Français moyen contre ceux qui ont réussi et s’en vont profiter ailleurs de leur argent , à l’heure où le reste de la nation souffre et doit supporter, seul, le poids des déficits et de la dette.

     

    Il ne fallait pas s’engager dans cette voie qui risque de se retourner contre le gouvernement. Cette idée, par exemple, des 75% des retenues sur des revenus dépassant le million d’Euros, aurait dû être mieux préparée, mieux expliquée et mieux présentée. Certains, au gouvernement croient qu’elle plaît aux gens qui vivent la crise et en subissent les effets et que c’est la meilleure façon de se concilier leurs bonnes grâces électorales. Je pense sicnèrement que ce calcul est erroné : le corps électoral français a toujours été versatile et le président Hollande le sait, lui qui fait preuve d’une grande prudence : il se montre peu, intervient encore moins et ne se place sous les feux de l’actualité que lorsque la situation l’exige. Il a retenu les leçons d’ère Sarkozy qui est définitivement terminée.

     

    Ce passeport russe, cette embrassade avec Vladimir Poutine, cette double nationalité belge, tout ce remue-ménage autour de Gérard Depardieu pourrait très bien lui profiter. La plupart des Français, surtout les plus indigents, n’aiment pas payer d’impôts. Au fond d’eux-mêmes, ils admirent pourtant Depardieu, même s’ils l’envient quelque part d’avoir réussi et de s’être enrichi. Mais au fond, il a tout fait pour y parvenir. Et il a réussi. Il est dangereux de surfer sur de tels sentiments qui peuvent se retourner soudainement.

     

    Aujourd’hui, il faut que le soufflet retombe. Il faut oublier tout cela. Mais il faut aussi retenir une leçon : la France n’aime pas les grands bouleversements, elle n’aime pas ce tintamarre autour de tel ou tel autre.

    Le gouvernement devrait se concentrer sur son travail ; redresser le pays, lui donner une économie saine et ne pas se servir de boucs émissaires. Car ceux ci apparaissent ensuite comme des victimes expiatoires. Et Gérard Depardieu est un cas difficile.

    C’est une question de bon sens. Le gouvernement de la France à d’autres choses à faire.