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Vu de la place Victor-Hugo - Page 723

  • Titre de la noteLa défaite annoncée des islamistes au Mali

    La défaite annoncée des islamistes au Mali

     

    Ce matin, j’aurais tant aimé vous parler du très beau film Royal affair que j’ai vu hier soir à Passy. Un film magnifique.

    J’aurais aussi aimé dire un mot de la gigantesque manifestation contre le mariage gay qui a forcé bien des gens à changer leur emploi du temps en raison de l’impossibilité de circuler dans la capitale. Mais c’est bien la situation au Mali qui retiendra notre attention.

    La France a courageusement pris la décision de stopper la vague d’islamistes déferlant sur la capitale malienne Bamako. Les assaillants ont essuyé de lourdes pertes et cet ancien pays d’Afrique noire française remercie l’ancienne puissance coloniale de lui être venue en aide.

    Au plan historico-politique ou simplement philosophique, ce retournement de situation est riche en symboles et plein d’enseignements :  ce sont les occupants d’hier que les peuples d’Afrique implorent de revenir et de les sauver. On a vu sur les écrans de télévision que les drapeaux tricolores flottent sur tout ce qui roule ou bouge au Mali où les gens sont conscients de leur dette envers la France. Or,  99% des Maliens sont musulmans et tous ne se reconnaissent pas dans le fanatisme islamique qui mutile, viole, assassine et  impose toutes sortes de mesures coercitives à une population soumise.

    Pratiquement aucun journaliste, aucun organe de presse n’a osé aborder ce sujet qui ne se veut pas une justification ni une glorification de la politique coloniale d’hier, mais  qui entend montrer que les valeurs de la culture européenne demeurent les plus élevées et les plus recherchées, même si la société coloniale n’a jamais été et ne sera jamais la société idéale. Mais on avait trop poussé le balancier dans l’autre direction. Ceci est très important et il est certain que nous y reviendrons. La France, l’Europe et les USA doivent, par ailleurs, aider ces gens à rester chez eux et à se développer.

    Mais revenons à l’offensive actuelle : par leurs forces aériennes, la France, la Grande Bretagne et les USA sont en train de démolir les positions des islamistes. Même l’Algérie a été obligée de s’y mettre car, après tout, elle fait partie du problème puisque la majeure partie des intégristes qui ont conquis une partie du Mali sont venus de chez elle, repoussés aux confins du territoire par une armée algérienne puissante. Les Occidentaux auraient dû être plus attentifs aux arsenaux libyens qui furent pillés par ces mêmes islamistes. Il faudra faire plus attention quand la Syrie changera de main : imaginez les armes chimiques de Bachar tombant entre les mains de gens d’al-Quaida…

    En conclusion : si les Occidentaux poursuivent leur irrésistible offensive aérienne, et si les Algériens verrouillent leur longue frontière avec le Mali, les islamistes n’auront nulle part où se réfugier. Ce sera alors un message clair envoyé aux fanatiques : l’Europe, le monde occidental n’a pas peur.

  • Titre de la noteLa France au Mali, pour combien de temps ?

    La France au Mali, pour combien de temps ?

     

    Avant de se poser la question, commençons par quelques remarques sur la personnalité du président de la République, François Hollande. On le disait irrésolu, prudentissime, dominé par les femmes, incapable de prendre des décisions. Et voilà qu’il se révèle à nous sous un jour entièrement nouveau. Même lorsqu’il a annoncé qu’il avait déclenché l’intervention au Mali, son allocution était sans emphase, sans accents faussement churchillien, comme aimait tant à le faire Nicolas Sarkozy. Le président a réagi très vite et ne s’est pas laissé impressionner par je ne sais quelle considération de politique intérieure. Il a même pris les devants en ce qui concerne l’action de je ne sais quelles cellules dormantes sur le territoire national.

     

    Alors, que faire au Mali ? Le problème de ces Etats africains minés par la mauvaise gouvernance et la corruption va s’aggraver : quand vous pensez que des pays qui font plusieurs  fois la France n’ont pas les moyens de se défendre et auraient peut-être mieux fait de renforcer la coopération avec l’ancienne puissance coloniale, vous vous demandez de quoi demain sera fait.

     

    Sur la quasi totalité du continent africain, noir ou du nord, le seul pays qui ait vraiment les moyens d’assurer des structures étatiques n’est autre que l’Algérie qui a acheté à la Russie de M. Poutine quelques milliards de dollars d’armement hyper sophistiqué. C’est le seul pays qui soit à même d’intervenir aux côtés de la France mais un passé colonial récent et très douloureux s’y oppose. Les ressources minières de ce pays lui permettent de se protéger et de bien assurer sa défense. Mais que faire d’un pays comme la Tunisie ou de tous ses pats noirs, le Nigéria mis à part, qui n’ont même pas de quoi vivre ? Des pays où tous les habitants n’ont pas d’eau potable…

     

    Se pose alors pour l’Europe, riche et civilisée, la question de l’afghanisation de ces pays : peut on y assister les bras croisés ? La réponse est dans la question : non !

     

    Les Etats d’Europe vont devoir dans les mois et les années qui viennent inaugurer une nouvelle forme de présence militaire dans ces pays noirs qu’ils ont quittés il y a des décennies. Car, rejetés du Mali, les islamistes se réfugieront ailleurs. Et les maillons faibles ne manquent pas. Aurons nous alors à équiper leurs soldats, à les défendre et à leur offrir des subsides pour qu’ils vivent ? Faudra-t-il en accueillir beaucoup en Europe alors que le continent traverse encore une crise majeure ?

     

    Décidément, on ne sait qui tire les fils de l’Histoire, ni même si celle ci a un sens. Une sorte de téléologie. Que faire ? L’avenir que nul ne devine nous le dira. OU plutôt, nous l’imposera.

  • Titre de la noteLa France intervient militairement au Mali

    La France intervient militairement au Mali, enfin! C’était attendu car prévisible mais guère aussi vite. Les terroristes islamistes ont voulu profiter des délais imposés par la lourde machinerie onusienne pour arriver en trombe à Bamako et renverser entièrement l’ordre des négociations : ce n’est plus une partie du pays mais l’intégralité de celui-ci qu’il eût alors fallu arracher aux griffes de ces groupes armés. Rendez vous compte : 6000 Français demeurent su place à des titres divers, et on voit mal comment la France aurait laissé un tel nombre de ses ressortissants entre des mains ennemies. Que se passe-t-il présentement ? La France et les autres pays occidentaux ont des moyens d’observation et de surveillance dans cette partie de l’Afrique et on a relevé une animation laissant augurer que les terroristes islamistes allaient tenter d’étendre leur rayon d’action. Ca ui était dangereux et inadmissible. La France a engagé sur le terrain des moyens aériens et des forces spéciales. Déjà une ville de taille moyenne, conquise par les terroristes la veille, leur a été reprise et le front semble s’être stabilisé pour l’instant. Mais il est évident que les troupes françaises repositionnées dans les Etats voisins (Tchad, Côte d’Ivoire etc…) vont effectuer leur jonction dans les zones de combat pour contenir, voire anéantir les terroristes. On doit aussi signaler la présence de troupes sénégalaises, maliennes (le fer de lance de l’offensive) etc…, la grande inconnue étant l’attitude de l’Algérie dont les intérêts sont un peu différents des autres mais qui observe avec attention l’évolution sur le terrain. Nul doute qu’elle adoptera une position a minima, défensive : sécuriser sa frontière et empêcher que les rebelles en fuite ne trouvent refuge aux confins de son territoire pour s y regrouper et y organiser une contre offensive. Les Britanniques et les Américains vont effectivement apporter leur aide et leur soutien. Ce qui signifie que la communauté internationale a décidé de réagir fortement. On découvre un nouveau François Hollande, courageux, déterminé et apte à prendre rapidement les décisions qui s’imposent. On a presque l’impression que le quinquennat vient de commencer et que l’on s’attaque aux vrais problèmes au lieu de s’engager dans je ne sais quel combat latéral à l’issue douteuse. Il était temps de montrer à une bande de terroristes qui pratique la prise d’otages et le trafic de drogue que l’Europe et le reste du monde libre ne se laissent pas faire. Mais je dois aussi faire une remarque plus critique au sujet des Etats africains : plus d’un demi siècle après leur indépendance réclamée à cor et à cri, ils ne sont toujours pas à même d’assurer leur propre sécurité. Si la France n’avait pas réagi, le drapeau des islamistes flotterait déjà sur Bamako. Une leçon a méditer.