Le très beau film L’amour au temps du choléra de Gabriel Garcia Marques
Hier soir, sur une chaîne de télévision française, j’ai pu voir une merveilleux film, L’amour au temps du Choléra, qui est l’adaptation du célèbre ouvrage du même nom, écrit par le Prix Nobel de littérature colombien, G.G. Marques. J’avais pratiquement oublié le contenu livre mais je dois dire que j’ai savouré le film.
Avant d’en déduire la philosophie profonde, je résume l’histoire à grands traits : un jeune homme dans une petite ville de province est préposé aux postes et télégrpahes. Il est élevé par sa mère seule, sar le père, époux volage et égoïste, est décédé fott longtemps et c’est une vieille femme qui élève son enfant, avec les subsides de son beau-frère, un puissant industriel de la ville.
Le jeune homme, étouffé par l’affection dévorante de vieille maman pour laquelle il représente tout, est excessivement sensible et voici qu’un jour on le charge d’aller remettre un message à quelqu’un… C’est alors qu’il change un regard avec une jeune fille qui sur le champ conquiert son cœur. C’est pire qu’un coup de foudre. Rentré chez sa mère il rédige dans le feu de l’action une longue déclaration d’amour brûlant… La suite, on la devine : après maintes tentatives, il finit par se faire connaître de la jeune fille qui hésite à partager son amour, mais le père de cette dernière rêve d’autre chose pour sa chère enfant qu’un simple postier.
Ne pouvant pas éloigner l’amoureux transi du chemin de sa fille, il décide de déménager et voici que sa chère enfant finit par croiser le regard d’un médecin concupiscent qui finira par l’épouser. Le jeune homme se morfond, il jure d’attendre le temps qu’il faudra. Alors que la belle convole en justes noces à travers le monde et attend même un bébé, le jeune homme devenu adulte renforce sa position sociale, succède à son oncle et finit par donner libre cours à son désir sexuel : on dit bien sexuel car il collectionne les aventures (parfois dangereuses, l’une de ses maîtresses, femme mariée, sera égorgée par son époux pour cause de ses infidélités répétées) ; il reconnaît avoir couché avec plus de 550 femmes, dans le plus pur style des latin lovers d’Amérique du sud.
Le temps passe mais la passion pour la belle est toujours présente, un demi siècle après son mariage avec un autre qui finit par décéder accidentellement. C’est alors que l’homme ; désormais âgé comme celle qu’il aime, de plus de 70 ans, se présente au domicile de celle-ci qui le met dehors.
Et c’est là que le film prend son aspect le plus beau et le plus émouvant. Ils s’aiment comme des spectrographies peuvent s’aimer et la scène est à la fois pudique et émouvante. La philosophie de toute cette histoire est l’amour, le vrai, l’inoubliable, vous accompagne toute votre vie.
L’homme dit est resté vierge, ce que la dame ne croit pas un instant. Mais il veut dire qu’il n’a jamais aimé personne d’autre que celle après laquelle il haletait durant un bon demi siècle. L’amour transcende donc le temps. Les femmes, elles aussi, font quelques déclarations sur l’amour et le bonheur… Mais l’auteur semble avoir avec elles un petit problème ; l’héroïne, mise à part, toutes semblent être, du matin au soir, la proie de leur sens et de leur désir brûlant (il y a une scène absolument incroyable où une inconnue viole le héros avec une brutalité inimaginable et une fois satisfaite le repousse en fermant la porte de sa cabine à double tour…
Ce film m’a plus parce qu’il veut montrer que l’amour peut surprendre tout être et en cas d’inassouvissement, il étend ses racines dans l’individu au point de pourrir son existence. L’amour, le vrai, n’est pas neutre. Le fait que cette femme ait vécu un demi siècle avec un autre, satisfait ses désirs et porté ses enfants n’a pas suffi à la faire oublier. Même vieillie, presque octogénaire, l’amoureux ne peut s’empêcher de dire qu’il a compté les années, les mois, les semaines et les jours… Sans qu’aucune autre femme n’ait pu la bien-aimée de son cœur.
On a peine à croire qu’une telle passion puisse exister ! Je me demande ce qu’en aurait pens Sören Kierkegaard lui qui rendit sa bague de fiançailles à la belle Régine Olsen en lui disant qu’il n’avait guère de temps à consacrer à l’amour car seul l’amour de Dieu lui importait. Or, soulignait-il, l’amour de Dieu est exclusif et ne laisse de place à rien d’autre.
Dieu ou le monde des créatures, il faut choisir. G.G. Marques a choisi.