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Vu de la place Victor-Hugo - Page 728

  • Titre de la noteL’Allemagne et Israël

    L’Allemagne et Israël

     

    L’attitude de l’Allemagne lors du dernier vote à l’ONU concernant l’admission de la Palestine en tant que simple Etat observateur a été un peu ambiguë, mais les fondamentaux de la politique étrangère de Madame Merkel et de la république Fédérale depuis sa naissance n’ont pas été trahis. D’ailleurs, l’Allemagne a tenté de faire bonne figure devant les Etats arabes en désapprouvant la construction de nouveaux logements israéliens dans la partie orientale de Jérusalem et en Cisjordanie. Soyons honnêtes et n’accablons pas de grands alliés d’Israël : l’Allemagne ne pouvait pas faire moins, elle a condamné l’initiative israélienne du bout des lèvres. Quant aux USA, ils se sont contentés d’un laconique : ceci est contre productif

     

    Lors de la visite de Benjamin Netanyahou chez la chancelière, les choses se présentaient bien. Le Premier Ministre israélien a été plutôt satisfait de l’attitude allemande, le danger étant que les autres membres de l’UE suivent l’exemple français et votent massivement dans le même sens. L’Allemagne, par son abstention, a fait pencher la balance dans l’autre direction.

     

    Ce qui est intéressant dans toute cette affaire, c’est évidemment la responsabilité historique de la patrie de Goethe, Schiller et Hegel vis-à-vis du peuple juif. Et cela Madame Merkel, qui est une fille de pasteur, ne l’a pas oublié. Il y a aussi les choses que l’on ne dit pas car elles relèvent de notes secrètes : il s’agit de l’aide allemande à Tsahal et de la coopération entre les services des deux pays.

     

    L’entremise allemande est très appréciée au Proche Orient, y compris à l’égard du Hezbollah qui accepte souvent des médiations allemandes. Plus proche de nous, la médiation allemande a été pour beaucoup dans la libération de Gilad Schalit. J’avoue ne pas savoir à quand remonte cette influence allemande dans ce Proche Orient si peu germanique, mais cette influence existe bel et bien.

     

    Par delà le douloureux passé et les chaines indestructibles de l’Histoire, tant de liens ont existé et existent encore les deux peuples, le peuple juif et le peuple allemand. Un éminent rabbin-philosophe, du nom de Julius Guttmann, l’auteur de l’insurpassable ouvrage Die Philosophie des Judentums (Munich, 1933), qui a fui le régime nazi et a fini ses jours vers le milieu des années cinquante à Jérusalem, a écrit ceci : l’Allemagne est le lieu de naissance (Geburtsstätte) du judaïsme moderne… Ce n’est pas rien, surtout sous la plume d’un tel savant.

     

    Lorsque Madame Merkel s’est rendue à la Knését pour y tenir un discours en allemand (le président lui en avait donné l’autorisation) elle avait dit dans son discours.  Wir werden Israel nie allein lassen. : Nous n’abandonnerons jamais Israël

     

    Je trouve qu’elle a tenu parole et c’est tout à son honneur. Es gereicht ihr zur Ehre.

     

    Un jour viendra où l’on remettra en valeur ce magnifique legs intellectuel et spirituel du judaïsme allemand (das geistige Vermächtnis des deutschen Judentums). On reparlera alors de la symbiose culturelle judéo-allemande. Et on redonnera vie à ceux qui ont été tués. C’est ainsi qu’on interprète un beau verset du Cantique des Cantique : dovev sifté yeshénim : remuer les lèvres des gisants, ceux qui ne sont plus là pour parler et prendre leur défense.

     

    Nous le faisons pour eux.

     

    Maurice-Ruben HAYOUN

    In Tribune de Genève du 16 décembre 2012

  • Titre de la noteUn changement de la politique russe en Syrie ?

    Un changement de la politique russe en Syrie ?

     

    La diplomation russe a gardé quelques habitudes de la longue et sinistre hibernation qu’on nomme la période soviétique. Ils font dire par un membre subalterne de leur parti ou de l’ancien parti communiste quelque chose qui sert de ballon d’essai : soit que les membres du Politburo discutent entre eux et ne se sont pas encore mis d’accord, soit ils attendent de voir les réactions de l’étranger.

     

    Dans ce même contexte , c’est ce qui vient de se passer avec la Syrie sur laquelle le ministre adjoint de Monsieur Lavrov, en charge des affaires étrangères, dit pour la première fois que la victoire des insurgés n’est plus à exclure et que le régime perd de plus en plus de terrain. Les rebelles ont conquis deux aérodromes militaires dont ils pillent les arsenaux car en s’enfuyant les troupes loyalistes n’ont rien détruit.  Les insurgés ont donc de solides bases arrières. C’est un fait nouveau et peut être même déterminant.

     

    Il y a enfin la recrudescence des attentats à la voiture piégée en plein Damas, ce qui signifie que le régime n’st plus très bien gardé puisqu’il ne parvient même plus à stopper les infiltrations au cœur de sa capitale.

     

    Ces faits expliquent la déclaration du ministre russe mais ne laissent pas présager de changement dans la politique de son pays face à Bachar el Assad dont il n’a pas critiqué le régime ni la conduite des opérations. Il faut dire que le jour où les techniciens russes (dont certains en cours d’évacuation) cesseront d’assurer la logistique de l’armée syrienne, celle-ci s’effondrera.

     

    Toute la question est de savoir dans combien de temps : il y a déjà plus de 40.000 morts et personne ne fait rien. Les Occidentaux ne livrent pas d’armes sophistiquées de peur qu’elles ne tombent en de mauvaises mains… Car après Assad, il faudra voir avec les islamistes d’al-Quaida. Et là, c’est une autre affaire.

  • Les plans sociaux en France

    Les plans sociaux en France

    Il y a une nouvelle génération de leaders syndicaux qui émergent car l'aspect humain des fermetures d'usines saute désormais aux yeux. Je pense à l'émigré italien ou espagnol, devenu le porte parole de la CFDT qui a interpellé le président de la République avec cœur. On ne saurait le lui reprocher car c'est un homme honnête et dsintéressé. On ne peut pas être insensible à ces demandes même si elles ne nous paraissent pas viables économiquement.

    Je ne me place pas dans le domaine de la subjectivité mais dans celui des tristes réalités économiques. On est en train de vivre une époque nouvelle avec des problématiques nouvelles: du matin au soir, nous sommes confrontés à des plans sociaux, des fermetures d'usine, un peu comme si le précédent gouvernement avait tout remis à plus tard afin d'éviter ce triste impact.

    Ce qui rend d'autant plus touchant les interpellations de ces syndicalistes. Lorsqu'ils vous parlent d'une injustifaible, d'une inacceptable chosification, réification des hommes, des ouvriers, comment ne pas réagir, ne pas se sntir concerné par l'injustice et la détresse?

    Pourtant, ce sont les adeptes du réalisme économique qui triompheront. Les gouvernements, quels qu'ils soient, devraient tout de même étudier des réactions plus musclées.

    Le profit, c'est bien, mais le bonheur et l'équité c'est nettement mieux.